C’est une des angoisses récurrentes des femmes enceintes quand elles pensent à leur accouchement.
Il ne faut pas pour autant paniquer. En effet, cet acte chirurgical qui consiste à ouvrir le périnée au moment de l’accouchement est beaucoup moins systématique maintenant qu’il ne pouvait l’être il y a encore quelques années.
Dans certaines maternités encore, c’est vrai, il s’agit d’un acte de routine effectué sans discernement. Mais dans d’autres (de plus en plus nombreuses heureusement) il sera au contraire évité au maximum. Il est donc très important de bien se renseigner sur la maternité dans laquelle on souhaite accoucher avant de s’y inscrire. Le mieux est de recueillir des témoignages de mamans qui y ont accouché, sinon on peut se tourner vers internet qui dresse le top des maternités département par département.
Cependant dans tous les cas, il y a quand même des situations particulières qui pousseront les équipes médicales à faire ce geste de l’épisiotomie afin d’éviter de trop larges déchirures ou en cas d’accouchement difficile qui nécessite l’aide des cuillères. Donc on ne peut jamais être sûr à 100% que l’on en sera dispensée. De plus il faut quand même considérer les statistiques en France qui restent extrêmement élevées: en moyenne 50% des femmes qui ont accouché en France ces dernières années ont eu une épisiotomie. Quand on sait que l’OMS préconise d’abaisser ce taux à 20% et que ce taux est actuellement de 13% au Royaume Uni et 6% en Suède, on mesure le chemin à parcourir…
Une solution à envisager est de faire un plan de naissance et d’indiquer clairement vos souhaits quant à l’épisiotomie. Pour vous aider à rédiger ce plan de naissance, deux articles rédigés sur ce blog peuvent vous aider:
– Le plan de naissance, partie 1
– Le plan de naissance, partie 2
Pour autant il faut tout de même dire, et je témoigne ici de mon expérience personnelle, que l’épisiotomie (même si elle est très large) ne fait pas forcément mal au moment des suites de couche. En effet, après votre accouchement, les équipes soignantes de votre maternité vous donneront des cachets de paracétamol et dans mon cas, ceux ci ont suffit à ce que je ne ressente aucune douleur liée directement à mon épisiotomie. Je trouvais important de le dire car quand on attend un bébé, on entend toutes sortes d’histoires d’accouchement et de suites de couches cauchemardesques mais rarement des témoignages rassurants.
En cas d’épisiotomie, si vous ressentez une gêne, les quelques trucs et astuces à savoir sont:
– de respecter une très grande hygiène et effectuer une toilette intime à chaque fois que vous irez aux toilettes.
– de ne pas hésiter à prendre des anti-douleurs type paracétamol.
– de demander, si on le souhaite, une ordonnance pour des comprimés d’homéopathie ou pour une crème anesthésique.
– de garder les fesses à l’air libre le plus possible.
– et enfin si la douleur est intense, une poche de glace peut soulager.
Liens avec le blog bébé:
– Les forceps, un recours bien maîtrisé aujourd’hui du 13 juin 2007
– Palmarès des maternités de l’Express du 21 mars 2008
Pour moi aussi, les choses se sont bien passées. J’ai pris peu de paracétamol, seulement quand je ressentais des douleurs, donc plutôt le soir avant de dormir. J’ai été très vigilante en me nettoyant bien à chaque passage aux toilettes et après la douche. Les premiers temps j’épongeais bien avec une serviette pour sécher la cicatrice (les premiers jours à la mater), puis au sèche cheveux à la maison.
Sinon, j’ai pris de l’homéopathie, car une amie en avait eu sur ordonnance par une sage femme et je m’y suis référée. Je ne pourrais pas dire si c’est ça qui m’a aidé, mais pas de problème pour moi.
Plusieurs amies m’avaient données le même conseil, ne pas prendre la bouée que les médecins peuvent proposer pour s’assoir. Toutes ont eu le même discour, plus on s’assoit sur l’épisio (c’est ce qui est douloureux) plus vite ça passe. En s’asseyant sur l’oedeme, on contribue à le diminuer et donc à le faire passer plus vite.
Merci de votre commentaire Angele,
Les futures mamans angoissées seront heureuses de lire un deuxième témoignage rassurant. J’ai trouvé vos précisions concernant l’utilisation de la bouée fort intéressantes. Moi non plus je n’avais pas utilisé la bouée. Il faut dire qu’effectivement la position assise est la plus inconfortable pour une maman qui a eu une épisiotomie, mais les 3 premiers jours on est en général semi-allongée dans un lit et les premiers jours au retour à la maison, je me souviens effectivement que je ne m’éternisais pas à table, je restais assise en appuyant sur l’oedeme dans la mesure de ce dont je me sentais capable. Franchement, dans mon cas comme pour vous Angele, je n’ai pas eu de problèmes et je n’en garde aucun mauvais souvenir. Toutefois je conçois que nous ne sommes pas toutes égales dans nos capacités de cicatrisation et que la virtuosité de la sage femme qui fera les quelques points pour recoudre votre épisiotomie après l’accouchement peut avoir son importance, j’en profite donc pour remercier la sage femme qui s’était tant appliquée pour moi, ses doigts de fée ont sûrement été pour beaucoup dans ma rapide récupération.
« taille moi le sexe, je te ferais de meme au tiens ».
moi je trouve pas « correcte » de dire qu’il ne faut pas panniquer quand ont parler de couper le sexe d’un femme.
Il y a une puissante symbolique qui a de quoi faire paniquer. c’est comme dire « c’est rien » quand on va se faire oppérer.
ce n’est pas rien, et c’est tout a fait normal de paniquer. le banaliser est la pire des chose que fait cette expression. car elle n’est en rien annodine.
Quand je lis « ne fait pas forcément mal » moi je trouve justement que vous eluder tout le soucis. L’épisotimie reste majoritairement « un geste d’office », qui fait mal. et on passe a coté de ca. une douleur non prise en charge, minimiser a coup de phrase plus débile les une que les autres.
pire, les vrai nécessité d’un acte chirurgicale qu’est l’épisiotomie reste rare.
Malheureusement toutes les femmes ne sont pas égales face à la douleur, la mienne a été insupportable pendant 48h, malgré les poches de glace et le paracetamol, j’ai du pleurer pour obtenir qque chose de plus fort et petit à petit la douleur a disparu…
Discuter un projet de naissance et être informée sur les indications de l’épisiotomie, oui.
Je ne vois pas par contre comment le classement des maternités (lexpress ou maman.fr) peut permettre de choisir, les taux d’épisiotomie n’y fgure pas.
Qui a déjà appelé sa maternité pour connaître les taux d’épisiotomie pratiqués? Je suis curieuse de savoir si celles qui en font systématiquement communiquent ces taux.
Je signale aussi le site http://www.episiotomie.info (information et soutien)
Merci de vos commentaires,
Je me doutais bien en écrivant un article sur ce sujet qu’il porterait à polémiques.
Je ne fais absolument pas l’éloge de l’épisiotomie soyons clair. Pour autant j’ai connu tant de femmes enceintes autour de moi qui ont angoissé pendant toute leur grossesse en pensant que peut être elles devraient subir une épisiotomie (j’étais moi-même dans ce cas là je l’avoue) que j’ai décidé d’écrire un article qui n’entre pas trop dans la polémique mais qui soit plus axé sur des petits conseils pratiques. Voilà ce qui explique le ton de mon article Galeiliante, non que je veille minimiser mais mon objectif était d’essayer de ne pas en rajouter voilà tout. Le problème c’est que nous vivons en France et que dans notre pays (on a beau le déplorer et je suis la première de ceux là) c’est une réalité, on a statistiquement une chance sur deux de subir une épisiotomie. Ceci étant dit, ce taux est très différent d’un hôpital à un autre, d’une clinique à une autre, il faut se renseigner et effectivement ce n’est pas facile, je suis d’accord avec vous emmaplaf, mais néanmoins c’est si important qu’il faut le faire: ne pas s’inscrire dans n’importe quelle maternité car vous pourriez le regretter. Le bouche à oreilles marche très bien sur le sujet, parlez en autour de vous et faites votre propre petit sondage. L’hôpital dans lequel j’ai accouché de mes enfants par exemple tâchait de ne pratiquer ce geste qu’en cas d’extrême nécessité. Je m’étais renseignée et cet objectif m’avait été confirmé par les sage-femmes des cours de préparation à l’accouchement. Pourtant, pour mon premier accouchement qui a été très difficile avec à la fin un ralentissement important du rythme cardiaque du bébé, le gynécologue qui m’a accouchée a dû pratiquer une large épisiotomie pour pouvoir aller chercher mon bébé avec les cuillères. Franchement, les équipes soignantes de l’hôpital ont sauvé mon bébé et m’ont sauvée moi même (j’ai fait une très grosse hémorragie suite à cet accouchement) et dans ce cas très précis, je n’ai ressenti aucune rancœur envers le médecin qui m’a fait cette épisiotomie bien au contraire; si j’avais accouché il y a 200 ans, je serais morte assurément et mon bébé aussi. Et il est vrai que même si j’ai eu un très grand nombre de points je n’ai pas souffert. Evidemment, nous ne sommes pas toutes égales et je compatis vraiment Emilie pour vos suites de couches qui n’ont pas été faciles du tout visiblement. Votre témoignage a été utile lui aussi pour que les mamans qui souffriront de leur épisiotomie ne s’imaginent pas qu’elles auront été les seules dans ce cas là.
Encore une fois un grand merci Galeiliante, Emilie et emmaplaf pour vos commentaires qui font avancer le débat et enrichissent cet article.
Je suis curieuse, Solenn, de la manière dont vous avez procédé pour recueillir les informations sur votre maternité.
Le discours de tous les professionnels c’est qu’ils ne font l’épisiotomie qu’en cas de ce qu’ils considèrent être une nécessité. Aucun de vous dira « ici, on fait des épisiotomies même lorsque ce n’est pas nécessaire »
Ensuite, c’est leur vision de l’extrême nécessité qui diffère. Un tel considère que la primiparité constitue une extrême nécessité. Un autre, que le soupçon de gros bébé en est une. Pour beaucoup, l’impression de « périnée prêt à se rompre » est une indication.
Est-ce que vous avez eu les chiffres de votre maternité? Ou est-ce que les témoignages de personnes y ayant accouché vous ont permis d’avoir assez d’information?
(je suis vraiment curieuse de savoir comment on peut faire pour choisir)
Emma
Pour mon cas personnel, il y avait deux possibilités dans ma ville pour accoucher: un hôpital et une clinique. En partant de là j’ai recueilli le maximum de témoignages de mes amies, d’amies d’amies, de filles d’amis de mes parents qui avaient accouché dans l’un ou l’autre établissement et j’ai posé quelques simples questions qui pour moi étaient déterminantes dans mon choix comme par exemple si l’accouchement avait été programmé ou si une épisiotomie avait été pratiquée. A partir de là et sur ces simples critères, l’hôpital s’est pour moi détaché d’autant que j’ai appris d’autres petites choses qui m’ont conforté dans mon choix. Par exemple, à l’hôpital le protocole prévoyait que l’on nettoie systématiquement et uniquement les fesses des bébés avec une compresse et de l’eau alors qu’à la clinique des lingettes étaient utilisées. En fait la direction de la maternité de l’hôpital était ouvertement opposée à tous les produits de soin parfumés pour bébé, à tel point qu’à l’hôpital je n’ai pas reçu la traditionnelle valise d’échantillons de grandes marques car ils l’avaient refusée. De plus, un don de sang du cordon était systématiquement proposé à l’hôpital et non à la clinique.
Evidemment, le confort était bien moindre à l’hôpital mais ce dernier point n’avait pas d’importance pour moi (alors qu’il peut en avoir pour certaines mamans, chaque maman a sa propre hiérarchie de priorités pour que son accouchement se déroule dans les meilleures conditions possibles).
Voilà emmaplaf comment j’ai procédé pour mon cas personnel. J’espère que cette réponse aura répondu à vos interrogations.
Bonjour
Dans la liste des trucs et astuces, j’ajoute la boué (celle pour enfants, si c’est la saison, ou celle vendue en pharmacie).