Cela fait 10 ans que le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) s’inquiétait de la réduction des effectifs dans la profession. Cet appel n’a pas eu l’effet politique escompté, à savoir l’augmentation du nombre de places en internat. Le CNGOF ne perd pas l’espoir, et en remet une couche.
Voici quelques chiffres qui sont encore d’actualité :
« le nombre de cessations d’activité supérieur au nombre d’internes formés conduira à une diminution plus marquée de l’effectif des gynécologues obstétriciens entre 2003 et 2006, la formation durant cinq ans. La réduction attendue du nombre de praticiens sera d’environ 40 par an entre 2000 et 2003, puis d’environ 100 par an jusqu’en 2006. Elle se poursuivra ensuite plus progressivement (20 à 30 par an) au-delà de 2006. » Ce qui aboutirait à la réduction de l’effectif des gynécologues obstétriciens à 80% en 2006 et à 57% en 2020.
Quant aux gynécologues médicaux, ils ne seraient que 180 en 2020.
Sans spécialistes, pas d’efficacité dans le dépistage et le traitement des maladies (dont le cancer).
Quant à la prise en charge de l’accouchement, que penser de l’avenir ? L’accouchement à domicile risque de ne pas être un choix mais un passage obligé…
Si au moins en parallèle la formation, le travail et les responsabilités des sages femmes évolue, ca devrait atténuer la cata …
Oui, c’est vrai, mais est-ce d’actualité ?
quant aux grossesses difficiles, dont le nombre ne peut qu’augmenter, avec l’augmentation de l’âge des jeunes parents ou avec la procréation assistée, je n’ose même pas imaginer…
Le métier des sages-femmes est de suivre les grossesses et les accouchements, et de faire appel aux gynécologues obstétriciens lorsqu’il y a un signe de risque. Les gynéobs pourraient n’être impliqués que dans un certain pourcentage de grossesses (20%?).
Or aujourd’hui, on remarque bien que ce sont les gynéobs qui suivent une grande partie des grossesses, et sont présents à touts les accouchements en clinique.
D’où leur surbookage, d’où des modalités de suivi parfois frustrants pour les femmes (on entend parler de consultation de 10 minutes, au prix d’une consultation de spécialiste).
Je pense qu’il faut réclamer l’augmentation du nombre de sages-femmes plutôt que le maintient du numeors clausus des gynéobs, et en parallèle informer les femmes et organiser le système de santé pour que les grossesses et accouchements soient suivis en priorité par des SF, et redirigés vers un gynéobs si un facteur de risque est détecté.
Qu’en penses-tu Eliza?
Emmanuelle
Une organisation du système ne peut être que bénéfique, bien sûr. On peut imaginer que les SF prennent en charge les grossesses sans problème – d’ailleurs, actuellement, les futures mamans peuvent choisir entre le suivi par une SF et celui par un gynéco.
Mais, comme je l’ai dit dans mon commentaire précédent, quant aux grossesses difficiles, dont le nombre ne peut qu’augmenter, avec l’augmentation de l’âge des jeunes parents et avec l’augmentation de la demander pour la procréation assistée, les grossesses difficiles seront sans doute plus nombreuses, sans parler du fait que le progrès médical permet de sauver des prémas de 6 mois ou mener à bien des naissances multiples. Or, il faut quand même qu’il y ait des ginéobs pour ces cas là !
Par ailleurs, si je prends la clinique où j’ai accouché, elle était surbookée aussi parce qu’elle accueillait des futures mamans qui venait de loin -100-150 km. Jusque om faudra-t-il aller quand il n’y aura plus de gynécobs ? avec quels risques ?
D’ailleurs, en raison des manques d’une offre médicale de qualité, les futures mamans accouchent, dans certains pays, uniquement par césarienne programmée ! je ne trouve pas que c’est mieux…