Les scientifiques reconnaissent la dangerosité de certains produits pour bébés

Photo_afp Oui je sais, Eliza vous en a déjà parlé. Mais si vous êtes des lecteurs(trices) assidu(e)s, vous aurez remarqué que nous ne sommes pas souvent d’accord elle et moi 😉

C’est ce qui fait (entre autre) toute la richesse du blog bébé. Nous sommes plusieurs intervenantes ici et notre point commun est d’être maman. Mais nous avons chacune notre sensibilité et une façon bien différente d’aborder notre statut de mère.
Je me permets donc de vous livrer ma vision de l’information distillée par les médias cette semaine.

Pour replacer les choses dans le contexte, vous pouvez lire ou relire cette dépêche AFP qui explique bien « qui » incrimine « quoi ».
Personnellement, je n’ai pas attendu cette information pour comprendre que les produits classiques dont la publicité voudrait nous faire tartiner nos bébés (même que ce serait bon pour eux, gloups) représentent, au contraire, un danger réel.
Si vous voulez vous en assurer par vous-même, c’est très simple. Vous relevez les composants du produit, et si comme moi, vous n’avez pas BAC+20 en Chimie, vous allez avec vos petits doigts rechercher ce que c’est que le paraben (et ses cousins éthylparaben, butyl paraben, isobutyl paraben, méthyl paraben, propryl paraben, OK j’arrète), ce qu’est le phénoxyéthanol (et ses cousins blablabla), ce qu’est l’EDTA, etc etc etc.

Parce que si nous sommes encore (hélas) assomés de beaux messages marketings vantant le monde merveilleux des produits cosmétiques pour bébés (et celui pour adulte aussi d’ailleurs, pas de jaloux), il y a une chose à laquelle nous devons faire honneur : c’est qu’à l’ère de la communication, nous avons tous les outils à notre disposition pour savoir ce qui se cache derrière ces produits. Les composants doivent obligatoirement apparaître sur l’emballage. Et il n’y a plus qu’à faire une petite recherche pour deviner ce qui se cache derrière ces noms barbares.

En 2006, Envoyé Spécial sur France2 a diffusé un reportage sur les dangers liés au paraben. Et là, panique à bord ! les mamans se sont précipitées dans leur salle de bain vérifier leurs produits et horreur, malheur, elles intoxicaient leurs bébés depuis des mois, sans en avoir la moindre idée !
Ce document a fait beaucoup de mal aux marques cosmétiques. Mais il en faudrait plus que ca, et PAF ! elles ont bien rebondi. Quelques mois après sur les paquets de lingettes, sur les laits de toilette, fleurissait partout la notion « sans paraben » écrit bien gras et bien large.

Et les mamans, rassurées, ont recommencé à remplir leur caddie avec ces produits inoffensifs puisque sans paraben. Et 2 ans après, nouveau pavé dans la mare ! Les scientifiques, médecins, chimistes et cancérologues confondus, tirent la sonnette d’alarme. Le paraben a disparu de certains produits (pas tous) mais d’autres composants chimiques sont toujours présents, et pire, de nouveaux sont apparus. Et ceux-là sont aussi dangereux, voire plus, que le paraben.

Mesdames et Mesdemoiselles les mamans, Messieurs les papas, pour rien au monde je ne voudrais substituer mes choix aux vôtres, mais je vous en prie : posez-vous les bonnes questions.
Avons-nous réellement besoin de tartiner un nourrison ou un bébé de crème au quotidien ?
Avons-nous réellement besoin de donner un bain savonneux à nos enfants au quotidien ? (Finalement mon côté mimi cracra, ca va peut-être leur éviter quelques galères à mes enfants)
Avons-nous besoin d’utiliser des lingettes jetables bourrées de produits chimiques, 5 ou 6 fois par jour, sur les organes génitaux de nos bébés ? (tiens allons plus loin, le feriez vous pour vous ?)
Avons nous besoin de tartiner les fesses de bébés qui ne présentent pas de rougeur ou d’érythème ?

Ne croyez pas que parce qu’un produit est en vente libre, il est forcément inoffensif. Pensez à la cigarette, à l’alcool, à l’amiante, aux scandales sanitaires de ces dernières années.
Pensez à la recrudescence des cancers, des allergies, des maladies de peau chez nos enfants. Bien entendu, la cosmétique n’est pas la seule responsable, il y a aussi la pollution, il y a aussi l’alimentation (tiens en passant, une info que les médias n’ont pas relayé mais qui est pourtant de la plus haute importance concernant notre alimentation et celles de nos enfants). Mais s’il y a bien quelque chose qui me hérisse le poil, c’est le fatalisme.
Pourquoi lutter alors que nous sommes foutus ? condamnés ? Que si c’est pas ca, ce sera autre chose ?

Pourquoi ? Parce que quand nos enfants déclareront des maladies dans 10, 15 ans, serons-nous capables de les regarder dans les yeux et de leur répondre « oui on savait, on nous a mis en garde, mais que veux-tu, on ne peut pas te protéger de tout n’est-ce pas ? »

Photo AFP : Olivier Toma, président du Comité pour le développement durable en santé (C2DS) et directeur de clinique, montre des produits cosmétiques pour bébés

(9 commentaires)

  1. Je partage votre avis sur cette surenchère de produit pour tout et n’importe quoi !!!
    En dehors de nos rares voyages, mon fils a toujours eu les fesses lavées avec un mouchoir en papier ou une lingette lavable en coton (certes avec une goutte de lait je le reconnais).
    Il n’a dû avoir que 3 tartinages de Bepanthène tout bébé après un léger érythème fessier, jamais de crème sur le corps (hormis une noissette de crème spéciale pour son eczéma du genou).
    Et chaque jour, je mets juste une noisette de savon dans ma main pour son bain (dont il a besoin car il transpire beaucoup même en body).
    Maintenant, je me sens moins « radine », car ma BM s’étonnait que je tartine pas mon bébé de crème et mon homme disait qu’on en était pas à une goutte de savon prêt.
    Et pour les adultes, ma maman, qui souffre de nombreuses allergies, n’a jamais mis de maquillage ou de crème antirides et elle fait 10 ans de moins.
    Son secret, jamais de cigarettes et pas trop d’excès ^^
    Bref, les médias et les fabriquants savent créer des besoins, mais il est vrai que dans le domaine de la puériculture, ça atteint des sommets…

  2. Bonsoir !
    Irina, mon dieu, en plus on vous fait culpabiliser parce que vous en utilisez peu argh !!! c’est vraiment le monde à l’envers !
    Eliza, non non bien sur, je ne lis jamais les notes des autres, seulement les miennes, enfin !
    Mais bien sur que j’ai lu votre note, et même plusieurs fois. Nous ne sommes d’accord que sur un point, c’est qu’il est inutile d’utiliser ce type de produits quotidiennement. Pour tout le reste, au contraire, l’impression que j’ai en lisant votre note c’est que les médias exagèrent et qu’ils veulent nous ficher la frousse. C’est surtout cette phrase avec laquelle je ne suis pas d’accord du tout et qui m’a fait réagir à mon tour à l’info : « en mettant trop en avant le principe de précaution, on finit par ne rien faire ou se cacher sur une île déserte (mais attention aux paraistes et aux dangers de la nature sauvage 🙂 »
    Au contraire, moi je trouve que les médias n’en font pas assez du tout. Toute l’année, dans les magazines, à la télé, on avale de la pub pour ces produits (sous entendu qu’ils sont inoffensifs puisqu’ils sont en vente libre et bénéficient de beaucoup de publicité), et quand pour une fois dans l’année (et encore le dernier scandale paraben remonte à presque 3 ans) on nous livre enfin un résultat scientifique, on accuse les médias d’en faire trop ?
    Je suis au contraire très en colère que les médias ne parlent pas de l’Europe qui a élevé les niveaux de pesticides, en colère que les médias ne parlent pas des substances contenues dans les couches jetables (ca pour faire passer les mamans aux couches lavables pour des rétrogrades par contre, ca se bouscule au portillon).
    Donc non, je ne suis pas d’accord sur le fond de votre article 😉

  3. Je veux juste ajouter que, au niveau des produits de la boîte rose, il ne s’agit pas d’un résultat scientifique et aussi qu’ils existent potentiellement plein de composantes dangereuses que nous ne connaissons pas encore ; et qui dit qu’en rejetant le paraben on ne fait pas pire ?
    ceci dit, si, il y a eu plein d’articles sur les pesticides et même sur les substances contenues dans les couches et lingettes jetables.
    quant au « fond » de ma note, cela veut dire surtout cela : qui peut dire qu’il vit dans un environnement exempt de tout produit non dangereux ? il m’arrive de ne pas pouvoir marcher un mètre ou d’acheter quoi que ce soit sans penser au n composantes POTENTIELLEMENT dangereuses (attention aussi au sens du mot « potentiellement » et de celui du principe de précaution).
    enfin bon, personnellement, je ne continue pas la polémique 🙂

  4. Je suis entièrement en accord avec vos propos; tout ceci est tout ce que nous(mon homme et moi même) pensons de toutes ses pubs, tv…. qui nous bourrent le crâne. Mais, tant mieux pour eux, les « moutons de Panurge » se multiplient, et quand « nou » ne faisons pas comme eux qu’on est pris pour des « extra-terrestre »!!!! Marre de marre!

  5. Bonsoir,
    Sandra, je pense que le vent est en train de tourner. Malheureusement, les grandes marques cosmétiques ont pignon sur rue et un très fort pouvoir sur la société de consommation. C’est pour cela que j’aimerais vraiment qu’il y ait plus d’études, mais surtout que les études existantes soient plus relayées dans les médias pour que le consommateur lambda achète en connaissance de cause, et non pas pour faire comme son voisin.
    Eliza, je vous cite : « et qui dit qu’en rejetant le paraben on ne fait pas pire ?  »
    Et bien moi je le dis, dans mon article :
    « Le paraben a disparu de certains produits (pas tous) mais d’autres composants chimiques sont toujours présents, et pire, de nouveaux sont apparus. Et ceux-là sont aussi dangereux, voire plus, que le paraben. »
    M’enfin, avez-vous lu ma note ? 😉
    Bonne soirée !

  6. bonjour à toutes et à tous,
    je suis moi aussi d’accord avec vous sur l’article et tous ces produits.Mais vous utilisez quoi quand vous changez la couche de votre petit? avec mon 1er enfant j’avoue que c’était bain tous les jours et lingettes pour les changes des couches dans la journée, et 9ans après je vais avoir mon 2ème fils et je tombe sur les nouvelles aux infos qui m’ont bien refroidit je dois dire.
    Bonne journée à tous

  7. Bonjour Natacha,
    Pour ce que j’utilise, je ne dis pas que c’est la panacée, mais c’est un moindre risque 😉
    Lingettes lavables (vous trouverez un article avec un pas à pas sur ce blog en tapant « lingettes lavables » en moteur de recherche en haut à droite.
    Pour les couches avec pipi, une lingette et de l’eau, et bien rincer.
    Pour les plus grosses commissions, toujours de l’eau pour enlever et essuyer, puis un peu de liniment si besoin.
    Jamais d’érythème pour ma fille, une seule fois pour mon fils en période de poussée dentaire.
    Tout à l’heure à la pharmacie, il y avait un panneau à la hauteur des produits pour le change. Il était noté « Protégez la peau de vos enfants, lorsqu’elle est irritée ». C’est un message subliminal non ? pas besoin de la protéger si tout va bien ?
    Bonne soirée !

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