Eliza nous a déjà parlé de la segmentation des jouets par sexe et de la prévalence des héros masculins dans la presse enfantine. A mon tour je regrette que les livres pour enfants aussi suivent des stéréotypes sexistes. J’avais déjà remarqué dans « Petit Ours Brun et les baisers » que Maman Ours semble rester à la maison pour nourrir, promener et baigner Petit Ours Brun tandis que Papa Ours part travailler et ne revient le soir que pour jouer un peu et lire le journal (avec des lunettes pour faire plus sérieux sans doute).
Mais bon, c’est une collection qui date d’une époque où cela reflétait peut-être effectivement la majorité des situations familiales (quoique… 1997 c’est pas si vieux…). Mais on a récemment offert à mon petit garçon « le bâteau de Léo » et ce qui m’a choquée dans cette collection toute nouvelle destinée aux 0-3 ans c’est qu’il y a une collection « p’tit garçon » avec des héros masculins qui font du bâteau, de la moto, du tracteur, de l’avion, etc. présentée par l’éditeur comme
Une histoire pour que l’enfant puisse s’identifier au héros et laisser vagabonder son imagination.
… et une collection « p’tite fille » avec des filles qui jouent à la maîtresse, au docteur, à la marchande, à la poupée, et présentée par l’éditeur comme
Une adorable collection pour les petites filles, qui aiment s’amuser en imitant les grands.
J’enrage quand je lis qu’au sénat on discute la possibilité de réserver des places aux filles pour l’accès aux classes préparatoires scientifiques et aux concours des grandes écoles : les filles des grandes écoles ne doivent devoir leur diplôme qu’à leur mérite, le système éducatif français ne devraient pas favoriser les garçons ou les filles ! Mais malheureusement on voit bien que c’est dès la maternelle qu’on commence insidieusement le formattage…
Je crois rêver qu’on en est encore là aujourd’hui. J’ai déjà vécu étant petite une grosse déception car « un robot Goldorak n’est pas pour les filles » (donc vous voyez de quelle époque je parle…) et je croyais cette époque révolue. Maintenant, je suis toujours effarée de voir que cette segmentation existe toujours. Et bien nous ne sommes pas obligées nous mamans et papas « actuels » de suivre cette segmentation. J’ai pour ma part acheté dinette, poupées et accessoires, cuisine a mon fils. Ma fille elle profite des jouets de son frère (donc tout ça avec des voitures et des camions). A noter aussi que mon mari est révolté de voir cela: lui qui cuisine et repasse à la maison, il est quoi lui hein selon la segmentation proposés par nos chers fournisseurs de jouets et livres pour enfants ? Donc n’achetons pas ces livres et faisons-en de la très mauvaise pub!
Merci pour votre commentaire Isabelle, et faites de la pub pour le BlogBébé auprès de votre mari, je trouve dommage qu’il n’y ait pas (peu) de papas qui interviennent ici… Peut-être nos hommes n’ont-ils pas assez joué à la poupée étant petits ?
Eh bien, étant comme vous, Isabelle, j’ai l’impression d’être dans la contestation, voire dans la clandestinité !
N’oublions pas que nous formons les hommes et femmes de demain…
D’ailleurs, que penser de la segementation des produits alimentaires pour les hommes et les femmes ? (bonbons noirs et bleus pour les hommes, le même Coca light pour homme, au nom de Coca zéro, car light ça fait sans doute trop féminin etc).
Quant aux cotas pour les filles, dans les grandes écoles, que penser des débats actuels sur la fin de la mixité et le retour aux écoles de filles et celles pour garçon ? C’est bien la conséquence logique d’une segmentation à outrance, les livres et jeux étant différents dans ces deux types d’écoles…
En tout cas, c’est bien si les petites filles peuvent jouer, en lisant ces livres, au docteur (à la doctoresse), et pas (seulement) à l’infirmière ! 🙂