Mères porteuses en Inde : un métier comme un autre ?

Inde Voici une nouveau métier pour des femmes indiennes : mères porteuses ! Le Monde d’aujourd’hui indique le fait que 3 000 maternités indiennes offriraient le service de mère porteuse aux étrangers souhaitant avoir un enfant. Ces cliniques indemnisent les mères porteuses à hauteur d’environ 2500 euros.

L’opération d’implantation de l’embryon coûte 5 fois moins qu’aux Etats-Unis. Du coup, les offres de services sur ce créneau s’enrichissent : création d’agences de recrutement de mères porteuses, résidences pour loger les mères porteuses durant la grossesse, celles-ci pouvant suivre en plus des cours d’anglais et d’informatique, formulaires de candidature en ligne pour les mères porteuses. 

Selon Le Monde, les demandes de couples étrangers auraient quadruplé l’année dernière. Ce nouveau « marché », non réglementé, est évalué à 450 millions de dollars (près de 290 millions d’euros) et il est considéréen pleine croissance.

La seule protection juridique à laquelle peut prétendre une mère porteuse tient au contrat signé avec les clients. Ce contrat porte notamment sur la rémunération mais, en cas d’accident ou de malformation du bébé, les clauses restent allusives. Rien n’est dit non plus sur ce qui se passe si la mère porteuse meurt en couches.

L’âge minimum légal n’est pas mentionné. On espère donc que les jeunes filles pauvres ne se jetteraient pas sur ce nouveau « métier »

« Le 25 juin, la ministre indienne des femmes et de la protection de l’enfance, Renuka Chowdhury, a promis le vote d’une loi au cours des dix prochains mois pour protéger les mères porteuses.

Reste le problème de protection des couples étrangers. Une obstétricienne citée par Le monde docteur affirme : « Qu’est ce qui peut garantir aux parents que certains de leurs ovules ou spermatozoïdes ne seront pas conservés pour être ensuite revendus à des mères indiennes désirant avoir un bébé au teint clair ? »

Lire aussi : Le tabou des mères porteuses : un bébé à tout prix ?

(23 commentaires)

  1. Cet article me laisse rêveur. Les maternités n’ont aucune compétence pour faire les Fécondations In Vitro nécessaire au protocole de la gestation pour autrui. Les FIV sont faites dans des cliniques de la reproduction ou dans des services spécialisés des hôpitaux. Aux USA par exemple, il y a un peu moins de 300 cliniques ou services de médecine reproductive, et là, il faudrait croire qu’en Inde il y en a dix fois plus alors que l’immense majorité de la population n’a pas accès aux soins médicaux de base! Dernier point, le droit indien ne reconnaît pas l’acquisition de la nationalité par le sol. Un enfant né en Inde de parents étrangers devra établir d’abord sa filiation par rapport à ses parents intentionnels avant de pouvoir avoir des papiers lui permettant de sortir du pays. Etant donné que la loi indienne est muette sur la filiation d’enfants nés par gestation pour autrui, je doute que la démarche se fasse facilement et rapidement, surtout dans un pays reconnu pour son bureaucratisme. Tous ces éléments me font douter de la réalité de ce qui est dit dans cet article; j’ai bien peur que la recherche du sensationnel ait pris le pas sur l’investigation.

  2. Pour le moment, le corps des femmes n’est pas à vendre…
    … mais ça ne va pas tarder.
    Comment appelle-t’on une femme qui fait commerce de son corps ?
    Selon vos habitudes de langage, vous répondrez : une prostituée, une courtisane ou une putain. C’est un peu réducteur. Vous avez négligé le dernier commerce à la mode : mère porteuse.
    C’est tellement « tendance » que nos élus, qui sont décidément des stakhanovistes dans l’art de légiférer, vont se précipiter pour lui consacrer une loi.
    – Chacun peut le constater, c’est l’actualité qui fait la loi au … législateur.
    Il y a eu les pédophiles, puis les chiens mordeurs, puis les criminels récidivistes… A chaque fois, une nouvelle loi. Bientôt, avec le Dalloz, il faudra acheter une brouette, pour le transporter.
    Dernièrement, un couple a connu les honneurs de la presse parce qu’ils avaient réussi à obtenir d’un tribunal la qualité de parents pour des jumeaux qu’ils tenaient d’une mère porteuse recrutée à l’étranger. Donc on va légiférer, à nouveau… avec une particularité : cette fois, il ne serait pas question de durcir la loi mais de l’assouplir.
    Le législateur porté par les vents dominants est plein d’attention pour la détresse des couples stériles.
    La gestation mercenaire serait pour eux une planche de salut .
    Voyons de plus près.
    Pourquoi ne se tournent-ils pas vers l’adoption ?
    – On manque d’enfants adoptables, c’est leur première explication. En réalité, ils ne veulent pas d’un enfant du hasard ils veulent être génétiquement ses parents et la procréation assistée leur offre aujourd’hui la possibilité de concrétiser leur rêve.
    Encore faut-il trouver un ventre où leurs gènes pourront se développer.
    On fait semblant d’imaginer que l’accueil de leur embryon pourrait être un cadeau. Une femme offrirait l’abri de son utérus par pur altruisme, pour offrir à d’autres le bonheur d’avoir des enfants. Le prêt de son ventre serait affaire de générosité, comme le don d’un rein ou d’un lobe de foie.
    Toutes les femmes qui ont eu des enfants savent que c’est une autre réalité. Les rapports affectifs que nous entretenons avec notre foie et nos reins sont des plus limités dans l’amour comme dans la haine, alors qu’un enfant, c’est un être vivant, il bouge dans ce ventre acheté. Il dépend d’une femme pour exister mais il en est différent et celle qui le porte n’est jamais neutre envers lui. Il est difficile d’imaginer qu’on puisse prêter son utérus comme on fait un don du sang. On pourrait, avec beaucoup de « peut-être », l’envisager entre deux femmes très proches, mère et fille ou deux soeurs, mais serait-ce souhaitable ?
    Les familles sont déjà les principaux fournisseurs des psychanalystes ; une fonction maternelle éclatée entre plusieurs femmes ne faciliterait pas la construction de la personnalité et n’améliorerait pas l’ambiance.
    En réalité, pas de faux-semblants ni d’hypocrisie, le seul argument décisif sera l’argent ; rien d’étonnant à cela, c’est l’économie de marché, on peut vendre tout ce qui nous appartient.
    Le problème n’est résolu qu’en apparence, voilà d’autres questions qui se profilent.
    Qui dispose du corps de la femme ? Pourquoi la gestation mercenaire serait-elle à l’abri des trafiquants ?
    Pas de doute, les proxénètes qui vivent de la prostitution n’auront aucun scrupule à investir ce nouveau marché. Qu’on n’ergote pas sur le prétendu consentement de la femme. Les travailleurs sociaux qui cherchent à sortir les prostituées du trottoir savent à quel point il est difficile de les amener à dénoncer la contrainte et la violence dont elles sont victimes.
    En supposant que la femme ne soit pas victime d’un réseau de traite, il lui reste toujours l’action très persuasive de la misère. Des candidats à la parentalité engrosseraient une femme pauvre avec bonne conscience, assurés de l’avoir aidée à se nourrir, elle et ses enfants. Déjà, en Inde, des mères de famille exhibent un ventre occupé par un « locataire » ; elles avouent qu’elles n’ont pas trouvé d’autres solutions pour élever leur propre famille.
    Puisque la position riches exploiteurs d’une femme pauvre ne les gêne pas, il leur reste à envisager quelques interrogations pratiques.
    Pour être certains que leurs gènes ne souffrent d’aucune concurrence, vont-ils enfermer dans un couvent la candidate à la grossesse, ou sont-ils disposés à l’adoption d’un enfant naturel de leur gestante ? Dans ce cas, ils pourraient s’adresser à des réseaux, vieux comme la stérilité, qui paient des mères pour qu’elles abandonnent des enfants qu’ils vendent pour adoption à leurs clients.
    Nul besoin, donc, de la PMA, on retourne à la case-départ de l’adoption…mais, puisqu’on vous dit qu’ils n’en veulent pas ! Ils veulent un produit de leurs gênes.
    C’est qu’ils commenceraient à nous agacer avec leurs gènes !
    On a connu « pour de vrai » une expérience de reproduction génétiquement contrôlée. C’étaient les lebensborn : les nazis avaient organisé de véritables haras humains pour accoupler de beaux Aryens avec de belles Aryennes. Le résultat n’a pas été supérieur à la moyenne ; il a bien fallu reconnaître que l’affection et l’éducation comptent plus que l’hérédité dans la construction des enfants .
    Si aucun de ces obstacles ne les a convaincus, il nous reste à poser aux futurs parents la question du SAV.
    Normal, quand on achète un produit, le vendeur doit assurer une garantie.
    Les risques sont-ils couverts ?
    Que se passera-t’il si la mère porteuse ne veut pas donner l’enfant ?
    Et si le produit est défectueux, handicapé, d’un sexe non désiré ?
    Et si l’accouchement se passe mal, causant la mort de la femme (c’est de plus en plus rare, mais le risque-zéro n’existe pas), qui assumera la prise en charge de ses ayant-droits ? Par qui seront-ils indemnisés ?
    On imagine déjà, assureurs et avocats se frottant les mains.
    Les sujets de litiges sont bien assez nombreux. Connaissant les travers de l’économie de marché appliquée aux choses de la vie, il serait grand temps de ne pas se précipiter dans la marchandisation du corps humain.
    par Jacqueline Simon Tipanda

  3. Depuis l’avis du CCNE de 1984, la question de la maternité pour autrui dont nous entendons parler régulièrement, notamment à l’occasion d’un fait divers comme aujourd’hui, perdure depuis un quart de siècle en France. Dans une approche rationnelle et responsable, on aurait pu penser que la discussion aurait dû porter sur une évaluation des risques et des bénéfices tant sur le plan individuel que collectif des différentes options que recouvrent les différentes formes de maternité pour autrui. Ces différentes options de conditions d’accès, de mise en relation, de lien génétique, d’établissement de la filiation, d’aspects financiers, de place de la gestatrice peuvent être évaluées au regard de nos droits constitutionnels de liberté individuelle, de respect de la dignité du corps humain, du droit à être soigné et des droits de l’enfant, comme cela a été fait dans la quasi-totalité des pays qui ont légiféré.
    Mais c’est une toute autre histoire à laquelle nous avons assisté en France. Ce n’est pas un débat rationnel qui s’éternise entre personnes aux conceptions antagonistes, c’est une incapacité à élargir le champ du débat au-delà de l’accouchement que nous imposent les opposants à la légalisation de toute forme de maternité pour autrui. Loin de tout fait étayé, dans un déni profond des expériences positives d’autres pays, c’est en fait une recherche du retour à un ordre naturel fantasmé que nous subissons. Comment est justifiée cette prohibition ? Ce serait un acte d’abandon d’un enfant par sa mère obtenu par coercition ou contre de l’argent, et cet acte aurait des conséquences dramatiques pour l’enfant ainsi né.
    Dans ce tableau tragique et caricatural qu’on veut nous faire croire, il est occulté beaucoup de choses. A commencer par le père. Ce qui fait le propre de l’humanité et qui la différentie de l’animal, c’est d’abord l’amour d’un couple et le désir de faire naître un enfant. Ce qui fait aussi le propre de l’humanité et qui la différentie de l’animal, c’est que ce couple, et pas seulement la mère va ensuite élever cet enfant pour lui permettre un jour d’être autonome, et lui transmettre une histoire, une part d’humanité. C’est ce qui fait le cœur de la famille et dont nous connaissons les plus graves défaillances : violences conjugales, séparation, maladies… Il s’agit là de souffrances graves et avérées et non de simples suppositions comme celles que l’on prête à la maternité pour autrui. Ce qui fait le propre de l’humanité, c’est de ne pas subir son destin et de chercher sans relâche, et même parfois maladroitement, des solutions aux problèmes de l’existence et d’augmenter notre compréhension du monde.
    Dans le tableau tragique que l’on nous présente, c’est la toute puissance d’un ordre naturel duquel on ne pourrait s’échapper. La femme infertile devrait rester stérile, l’avenir de l’enfant serait déterminé par la grossesse, et l’argent ne serait que source de corruption morale. Dans cet ordre naturel que l’on voudrait nous imposer, il n’y aurait pas d’alternative pour la femme entre être une mère ou devenir une putain par la soumission aux forces de l’argent.
    Mais nous vivons dans un monde bien plus complexe. Il existe des milliers de façons d’être une femme, des milliers de façons d’être un homme, des milliers de façons d’utiliser l’argent, des milliers de façons de vivre une grossesse. Ce qui permet de vivre en société, ce n’est pas d’obliger les gens à rentrer dans des comportements fixés par des convictions, c’est de respecter les règles qui protègent la collectivité et l’individu, à commencer par ses libertés individuelles. Car ne nous y trompons pas, ce retour à un ordre naturel fantasmé n’est rien d’autre que le rêve d’un ordre moral qui nous rappelle les sinistres époques où l’on déniait à la femme la liberté et la capacité d’exercer certaines professions, de voter ou d’avoir un compte en banque, et qu’au fond la seule vertu qu’on lui reconnaissait était d’assurer la reproduction de sa famille. Après 25 ans de chocs des représentations, il serait temps d’aborder la question de la gestation pour autrui par une approche humaniste et pragmatique, et d’en déterminer les modalités selon nos principes constitutionnels, et non simplement selon les convictions de certains. Nous disposons de l’expérience de nombreux pays qui ont su mettre en place des règles qui fonctionnent bien, et nous pouvons aussi nous appuyer sur l’expérience précieuse de 30 années de don de sperme en France par les Cecos. Le groupe de travail sur la maternité pour autrui a livré un rapport qui fait de nombreuses propositions qui répondent aux inquiétudes de certains. Mais ces détracteurs de la gestation pour autrui ne tiennent aucunement compte de ces propositions dans le tableau qu’ils brossent. On peut légitimement penser qu’ils agitent des chiffons rouges plutôt que de trouver des solutions.

  4. je commente ici avec bien moins d’emphase que vous autres, mais ça me rappelle je ne sais plus quelle émission de télé, ou plusieurs cas de « mères » étaient présentés. Je pense qu’il y a quand même un problème derrière tout ça, qu’il sera difficile de résoudre. Dans cette émission, il y avait d’abord une mère souffrant d’une maladie génétique et qui ne voulait pas risquer de transmettre cela à sa descendance. Elle avit bénéficié d’un don d’ovule. Mais comme elle avait porté l’enfant, accouché et tout et tout, il était entendu que c’était sa fille bien sûr ! Puis un autre reportage avec une mère porteuse (qui donc porte, accouche) puis « rend » l’enfant « commandé » à celle qui l’élèvera, sa « vraie » mère. Que penser de ces deux cas alors ?

  5. Merci pour ces précisions et pour le lien !
    Céline, je les exempàles que vous donnez me semblent devoir être résolus justement si la loi change et reconnaît les mères porteuses.
    Dans les pays où le recours aux mères porteuses est autorisé (comme par exemple aux Etats Unis et au Canada), l’homme et la femme commanditaires sont considérés comme les parents légaux dès le début du processus, afin d’éviter soit une non-remise d’enfant, soit un refus de l’enfant – par exemple en cas de handicap.
    Quant à l’exemple de la mère souffrant d’une maladie génétique, je crois qu’il ne s’agit pas d’une gestation pour autrui mais simplement d’une mère (c’est elle qui a gardé l’enfant, non ?) ayant bénéficié d’un don d’ovule, lors d’une FIV.

  6. « l’homme et la femme commanditaires sont considérés comme les parents légaux dès le début du processus, afin d’éviter soit une non-remise d’enfant, soit un refus de l’enfant » : quelle horreur, la mère porteuse considérée uniquement comme une machine sans sentiment, sans ressenti, et les commanditaires comme des prorpiétaires.
    Céline, tu as raison, don d’ovule et mère porteuse sont incompatibles. Un enfant (donc un être humain) n’est pas un objet dont les besoins varient selon les désirs des adultes, et encore moins un objet qu’on commande. Continuons à autoriser le don d’ovule, et interdisons fermement la « gestation pour autrui » dans notre pays, et soutenons les mouvements qui veulent l’interdire dans tout pays.

  7. moi je ne fais que retranscrire ce qui est ressorti de l’émission … Biensûr que la maman souffrant de maladie génétique est une vraie maman ! Ce qui était dit, c’est que « techniquement », il s’agissait du même genre d’acte.

  8. Inde, cela pourrait être une solution, mais il reste la question de la langue (cela peut tout de même servir pour l’accouchement, surtout en cas de problème), des frais médicaux et de voyage.
    Céline, je voulais dire que la maman qui a bénéficié d’un don d’ovule est légalement la maman et que cela est, juridiquement et même moralement et psychologiquement, différent de la gestiation pour autrui.

  9. @mereoupondeuse :
    On voit dans votre discours toute l’intolérance et la bêtise que l’ignorance engendre. De quel droit pouvez-vous insulter ces femmes qui portent l’enfant d’autrui ? Qui vous dit que les parents intentionnels (et non pas commanditaires, car il n’y a que dans un esprit médisant qu’on peut imaginer que des parents passent commande d’un enfant)considère cette femme comme une simple machine sans sentiment ? Sur quelle expérience vous basez-vous pour affirmer ces propos ? Avez-vous lu le livre Interdits d’enfants qui retrace le parcours d’une famille fondée grâce à l’aide d’une mère porteuse ? Ce qui est décrit est très loin de ce que vous prétendez savoir ! Enfin, j’ai quand même beaucoup ri avec la fin de votre billet : non content de vouloir restreindre les libertés individuelles des françaises qui n’ont pas la chance d’avoir un utérus, vous voulez interdire la gestation pour autrui dans les pays qui ont légalisé cette pratique ! Sachant qu’ils sont majoritaires dans le monde, je pense que vous allez être déçue…

  10. Claire, votre commentaire confirme ce que je pensais. Tout de suite l’insulte à mon égard car je ne pense pas comme vous. Et habile détournement de ma pensée. Je n’insulte en aucun cas ces pauvres femmes qui n’ont trouvé que ce moyen pour vivre décemment. Je ne critique pas de leur point de vue cette « liberté » (!). Cette forme d’exploitation moderne des femmes du tiers monde ne vous choque même pas. Ni le fait que ces femmes n’auraient même pas la possibilité de garder l’enfant plutôt que de le donner. « parents commanditaires » figurent dans le commentaire d’Eliza et il convient parfaitement.
    Un coup de chapeau pour Tipanda pour son commentaire remarquable, mieux que les miens je reconnais sans peine car je n’ai pas l’habitude de contribuer.

  11. @mereoupondeuse :
    Ce qui est grave dans votre attitude, c’est que vous ne reconnaissez même pas vos actes. Votre billet est vraiment parsemé d’insultes, à commencer par le titre.
    Autre point qui me semble aussi grave, c’est votre affirmation que ces femmes qui portent pour autrui seraient exploitées. Dans l’histoire qui est citée, il me semble bien que la femme agisse de son libre arbitre, ce qui est contraire à de l’exploitation. Dénier aux femmes le droit d’exercer leur libre arbitre est une rengaine trop souvent entendue, et pour reprendre un de mes posts précédents « rien d’autre que le rêve d’un ordre moral qui nous rappelle les sinistres époques où l’on déniait à la femme la liberté et la capacité d’exercer certaines professions, de voter ou d’avoir un compte en banque, et qu’au fond la seule vertu qu’on lui reconnaissait était d’assurer la reproduction de sa famille. »
    Ensuite, interrogez-vous une seconde : pourquoi une femme voudrait garder un enfant qu’elle n’a pas désiré avec son conjoint, qui n’a pas de lien génétique avec elle ou son conjoint, et dont le père légal sera obligatoirement le père intentionnel. De temps en temps, il pourrait vous être utile de vous mettre à la place des gens pour les comprendre au lieu de les condamner. L’infertilité est une chose complexe, la médecine reproductive collaborative encore plus, et il est profondément blessant d’entendre des propos stigmatisants sur mes semblables.

  12. Je voudrais juste préciser que j’ai utilisé le terme « commanditaires » à défaut d’autre terme, puisqu’on parlait de contrat conclu entre les parties.
    Personnellement je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Je trouve seulement que la gestation pour autrui n’est pas une pratique anodine : une grossesse a des effets importants sur le corps de la femme et, de plus, on peut redouter le suivi de grossesse et l’accouchement dans des pays qui sont déjà au top de la mortalité maternelle.
    Cependant, on peut rapprocher la gestation pour autrui de celle de nourrice (femme payée pour allaiter un autre enfant que le sien) et même à celle de vente d’ovocytes, légal dans plusieurs pays (en France, cela est interdit mais le don d’ovocytes est justement insuffisant).

  13. Claire assure que ces femmes indiennes ne sont pas exploitées. A la limite, devenir mère porteuse pour offrir aux Occidentaux un enfant de leur gènes serait libérateur pour elles et dénoncer leur exploitation serait regretter le temps de la femme au foyer! Mais même ici, des gens acceptent un métier sous payé parce qu’ils n’ont pas le choix. Quant à prétendre qu’aucune mère porteuse ne veuille garder l’enfant qu’elle aura porté pendant neuf mois, qui aura modifié son corps, qu’elle aura senti bouger, sous prétexte qu’il n’a pas de lien génétique avec elle (et les dons d’ovule?), qu’elle ne l’a pas désiré et que le père serait le père intentionnel (et pourquoi le mari de la mère porteuse ne se sentirait pas père et n’aurait pas de légimité à revendiquer une paternité ?). Le rapport sénatorial a au moins la dignité de prévoir un repentir jusque trois jours après l’accouchement, même si peu de femmes l’utiliseront.
    Je ne veux blesser personne, mais si vraiment vous voulez légaliser la pratique de la gestation pour autrui, il faudra d’autres arguments et condamner sans ambiguité la marchandisation à à laquelle elle donne lieu en Inde.
    Eliza, je ne crois pas qu’un grossesse puisse se comparer à un don d’ovule ni à l’allaitement : on allaite un enfant plusieurs fois par jour, on ne le porte pas en soi 24 h sur 24.

  14. @Eliza :
    Ok, je comprends votre raisonnement. Si vous cherchez un autre terme, vous pouvez utiliser le terme de parents intentionnels qui est celui qu’on retrouve dans la littérature consacrée.
    D’autre part, il y a un beaucoup de méconnaissance en France sur la pratique de la gestation pour autrui. Dans tous les pays qui ont légalisé, il y a un accord sur les modalités, les enjeux et les décisions à prendre dans le cadre d’un protocole médical de gestation pour autrui. Cet accord a pour but de formaliser que toutes les parties sont clairement informées et ont exprimé librement leur intention et consentement. Mais comme dans toute activité médicale, ce consentement est révocable. Cet agrément n’est pas exécutoire.
    Quand à la filiation, elle dépend de la loi et du contrôle du juge, pas d’un accord privé qui n’a pas de pouvoir légal. Que dit la loi ? Il y a deux types de situation : dans la plupart des états des USA et des provinces du Canada, mais aussi en Grèce par exemple, la loi reconnait l’intention d’établir une relation parent-enfant comme une base de la filiation. La présence d’un accord où il apparait clairement que l’intention d’être les parents vient chronologiquement en premier des parents intentionnels, et qu’au moment de l’accord médical, la gestatrice déclarait ne pas désirer garder cet enfant va faire que le juge établira toujours la filiation de l’enfant au nom des parents intentionnels.
    L’alternative, c’est le système légal Anglais ou Australien où la gestatrice a le choix de décider de faire une action en justice pour garder l’enfant pendant les six mois d’après la naissance. Mais en presque 20 ans de pratique, soit plusieurs milliers de naissances, le seul cas où la gestatrice a fait jouer cette clause de liberté pour garder les enfants correspond à un cas où le couple de parents intentionnels s’était séparé. D’où la remarque que je faisais dans un billet précédent et le sentiment que j’ai de la clause « symbolique » des trois jours proposée par le groupe du travail du Sénat.
    En conclusion, il est faux de parler de contrat dont l’objet serait un enfant car il n’y a pas de lien entre l’exécution d’un accord concernant un protocole médical collaboratif et la filiation de l’enfant né à la suite de ce protocole.
    Quitte à me répéter, c’est exactement le même mécanisme qui est déjà appliqué en France pour le don de sperme et le don de gamète.
    Ceci étant dit, je partage totalement votre remarque sur la mortalité infantile. J’ajouterais que le risque d’avoir d’avoir des complications de grossesse sur le plan psychologique ou physiologique est très variable selon les femmes. Donc accepter que des femmes qui n’ont pas eu déjà une expérience heureuse de grossesse portent l’enfant pour autrui me semble être un risque inutile et inacceptable. Ce point est interdit dans quasiment tous les pays qui ont autorisé et encadré la gestation pour autrui
    et les autorités indiennes ont déclaré ajouter cette clause d’avoir déjà eu une grossesse heureuse pour rentrer dans un programme de gestation pour autrui.

  15. @mereoupondeuse :
    Vous tombez à pieds joints dans la contradiction habituelle de ceux qui veulent condamner à tout va la GPA. D’un côté, si la mère porteuse touche de l’argent au delà du simple remboursement de ses frais, vous allez dire que ces motivations ne sont pas altruistes parce qu’il s’agit d’une rémunération. Mais si elle ne touche pas assez d’argent, vous allez crier à l’exploitation !
    Il faut creuser un peu plus loin pour répondre à la question. Il y a trois types de cadre légal :
    a) Remboursement limité uniquement aux frais médicaux, vêtements et déplacements (Canada, la plupart des états US qui ont adopté l’Uniform Parentage Act de 2002)
    b) Dédommagement raisonnable des frais liés à l’état de grossesse, cette somme devant rester nettement inférieure au salaire minimum pour ne pas être considérée comme une rétribution (Angleterre, certains états US, Australie, Israël, Grèce, proposition du Sénat en France… De loin la plus répandue).
    c) Libre (Californie, Inde, certains pays de l’Est…)
    Si on regarde d’un point de vue économique, on n’observe pas une différence significative entre les catégories a) et b) avec un versement compris entre 10 000 et 15 000 euros.
    On trouve de grosses différences dans la catégorie c) où il plus logique de parler en $ vu les effets de change avec l’euro. On va trouver de 4000 à 12 000 $ en Inde et de 12 000 à 20 000 $ en Californie pour citer les extrêmes. Que conclure ? Ces écarts de coûts ne justifient pas ce qui est appelé le tourisme procréatif car les écarts de dépenses ne compensent pas les coûts des nombreux voyages qu’un tel protocole médical nécessite. Il est évident que ce sont la disparité des coûts médicaux qui font la différence. Mais ça c’est vu sous l’angle des parents intentionnels.
    Si on regarde du point de vue de la gestatrice, ce qui me parait plus adapté pour savoir si la démarche est principalement altruiste. Alors, il ne faut pas mettre en face les coûts, mais peser en regard du coût de la vie ce qu’apportent ces sommes versées. En faisant cet exercice, on constate rapidement que les sommes versées en Californie reste inférieures au salaire minimum horaire (5,5 $), on reste toujours dans l’altruisme et non dans la rénumération. Mais dans le cas de l’Inde, on est tout à fait au dessus des salaires les plus bas, voir du salaire médian. J’avoue ne pas savoir quoi penser de cette situation, tant il est difficile de se faire un avis sur un nombre de cas limité en Inde. J’ai lu beaucoup de choses sur l’emploi de l’argent fait par ces mères porteuses en Inde (payement de l’éducation de ses propres enfants, accès aux soins de santé…) et j’avoue ne pas savoir si cela est éthique ou pas. En tous cas, il semble clair que ces femmes indiennes agissent pour obtenir une rémunération qui leur est inaccessible par une autre voie. Les autorités indiennes ont promis de légiférer pour encadrer la pratique et cela me semble nécessaire, car j’ai par ailleurs noté que les aspects psychologiques ne sont pas vraiment bien pris en compte, du fait du vide règlementaire.
    Ma conclusion personnelle est que l’Inde comme la Belgique est un pays dangereux pour la GPA du fait d’un manque d’encadrement légal. Mais cela reste un épiphénomène : la Californie reste toujours l’état où le plus d’enfants naissent par GPA.

  16. Je suis en train de regarder Envoyé spécial sur le thème des mères porteuses en Inde.
    Quel scandale!!!!!
    C’est horrible de profiter de la misère de ces femmes qui ne pensent uniquement à l’avenir de leur enfant.
    Elles son payés 15 euros par mois vivent dans des habitations de misère tandis que les futurs parents eux sont logés dans des logements luxueux.C’est écoeurant.
    La mère porteuse est payé 4000 euros alors que la clinique ou l’organisateur touche entre 15000 et 20000.
    Inutile de préciser que si la mère porteuse perd l’enfant elle ne touchera rien!!!!

  17. bonjour je dois faire une problématique je suis étudiante pour être infirmier je vous draies avoir des avis sur les mère porteuse en inde aises plus de l’argent gagnée ou un service rendu pour me donner votre avie mon adress

  18. Bonjour a vous tous nous couple français cherchons des contactes pour mère porteuse en inde pour plus de renseignement veuillez nous contacter merci

  19. je souhaite mon amie et moi avoir des renseignements pour une mère porteuse pouvez-vous nous contacter par mail merci et à bientôt j éspère mon nom est melle bouda et celui de mon ami monsieur guiot

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