La nourriture de nos enfants est peut-être un des sujets les plus prise de tête pour des parents. Ca commence dès la grossesse (il faut faire attention à ce qu’on mange pour que bébé grandisse bien et éviter certains aliments qui pourraient le contaminer).
Ensuite arrive la naissance et là c’est aussi l’interrogation : Biberons ou tétous ?
Vient ensuite l’étape délicate de la diversification : Alors là, ca change tous les ans, difficile de savoir quoi faire, fiez vous à votre instinct !
Et enfin, arrive le grand moment, celui que nous aimons tous, qui fait la joie de nos repas quotidiens en famille : le « Beurk-c’est-pas-bon-j’en-veux-pas ».
Cette étape est d’autant plus déstabilisante que le « beurk-c’est-pas-bon-j’en veux pas » est d’humeur très changeante. Le lendemain, le même aliment peut être classé dans la catégorie « Hum-c’est-bon-ca-j’aiiiime ». Si, si, je vous assure, c’est très étonnant comme comportement mais c’est bien réel (c’est du vécu tout ça 😉 ).
J’en ai souvent discuté avec d’autres mamans et c’est drôle comme ce sujet peut-être délicat ou même pire, révéler une vraie souffrance. Voir son enfant refuser de manger ou picorer du bout des lèvres peut dévaster certains parents. Ceux-ci vont se protéger en adoptant des tactiques pas toujours judicieuses ou appropriées. Cela peut aller de forcer l’enfant à finir son assiette, à obliger à goûter au moins une cuillère. Ou bien à la demande du Gremlins, jeter le plat amoureusement préparé et le remplacer par des coquillettes ou des frites. Ou encore décider que s’il n’a pas faim, il mangera mieux demain.
Aucune attitude n’est condamnable en soi (enfin moi mon père était partisan de forcer à finir son assiette, j’ai des souvenirs assez difficiles de ce côté-là, hors de question de faire la même chose à la maison). Car chaque enfant est différent, chaque parent également, ainsi que chaque repas. La patience que nous avons un jour peut nous faire défaut le lendemain. On a le droit de réagir différemment quand nos têtes blondes refusent le contenu d’une boite de conserve ou d’un plat qu’on a mis 3 heures à préparer.
Bref, nourrir nos enfants est un vaste sujet qui souvent nous renvoie à notre propre rapport à la nourriture. On s’interroge alors sur notre histoire : comment était les repas de famille dans notre enfance ? Qu’y mangeait-on ? Est-ce que nos mamans cuisinaient pour nous ? Nous associaient-elles aux repas ? Devait-on finir son assiette ou avait-on le droit de dire Non, je n’aime pas ? Et aujourd’hui : Manger est-il un plaisir ou une contrainte ? Doit-on vivre pour manger ou manger pour vivre ?
Voici quelques trucs et astuces donnés par une amie très chère qui se reconnaitra si elle passe par ici 😉
Il ne s’agit pas de gruger les enfants mais d’introduire une dimension ludique dans les repas, les inciter à goûter à un peu tout…
– Confectionner des amuse-bouches
Plutôt que de servir la salade en vrac dans une assiette, piquer les légumes (ahhh légume ! le mot banni de la maison en ce moment qui a entrainé le premier gros mensonge de maman : « mais c’est pas des légumes enfin, c’est des carottes ! » oui j’ai honte mais faut ce qu’il faut desfois). Piquer les légumes donc, telles des mini brochettes. Tomates cerises, concombres, dés de jambon, de fromage…A votre convenance. Les enfants adorent picorer leurs cure-dents !
– Réveiller l’artiste qui sommeille en vous
Vous laissez choisir un animal ou un objet à votre bibou et vous essayez de le confectionner avec la nourriture dans son assiette. D’accord, à moins d’avoir le talent d’Arcimboldo , votre dessin risque de ressembler à…pas grand chose. Mais les enfants ont bien plus d’imagination que nous ! Faites leur confiance ! Et si votre bambin s’accroche encore et vous assène un « Mais elle a une drole de tête ta grenouille maman » là encore, mon amie a la parade : « Mais c’est normal chérie, c’est une grenouille extra-terrestre ».
– Associer l’enfant à la cueillette et à la préparation des repas
Si vous en avez la possibilité, amenez votre bambin cueillir fraises, framboises (attention ca pique), haricots verts & co. Lors de la préparation du repas, s’il en a envie, demandez lui de vous aider, préparer une salade en versant le maïs, remuer, mélanger. Il aura plus envie de goûter s’il a préparé et qu’il sait ce qu’il y a dedans et comment cela a été fait.
– Si vous avez prévu du tripoux :
Ne soyons pas obtus, il y a des plats que même à 40 ans, on ne pourra pas vous forcer à manger (moi c’est le roquefort par exemple, mais les escargots ou les tripes sont dans mon top 5 aussi). Donc si vous avez prévu un plat dont vous savez pertinemment que votre bambin refusera, ou tout simplement que vous innovez avec un flan de courgettes : préparer un accompagnement dont vous êtes sur qu’il aimera (pates, frites, purée, à sa convenance). Ainsi il pourra picorer la nouveauté, tout en se rassasiant de son plat adoré.
– La tartine de purée
Quelquefois la purée qui passait très bien la veille, ne passe plus le lendemain, comme expliqué plus haut. Prenez un bon bout de pain, et étalez la purée dessus, vous pouvez également rajouter des petits bouts de viande ou poisson par dessus. Et hop, tartine avalée, et purée aussi par la même occasion.
– La baguette magique
Vous sortez une baguette magique du tiroir à couverts (oui ok 1 cuillère en bois, un peu d’imagination, que diable !) et vous jouez à « Abracadabra, quel aliment est là ? » Le but du jeu est de trouver et nommer l’aliment, et hop, de le manger !
– La petite tasse de soupe
Quand vraiment on est dans la période « Les légumes j’en veux pas même en peinture », vous pouvez tester la petite tasse de soupe de légumes en entrée, à côté de son assiette. A mettre dans sa tasse préférée ou encore mieux dans une dinette pour l’inciter à la boire, comme si c’était un jeu.
– L’aile ou la cuisse
Pour les un peu plus grands (genre 3 ans), si le filet de poulet ne les inspire plus, vous pouvez opter pour la cuisse ou l’aile à grignoter avec les doigts (hop c’est la fête) Idem pour le steack de boeuf, que vous pouvez transformer en brochettes. Itou pour le poisson, plutôt que le carré pané, vous pouvez tenter le poisson entier (vidé quand même 😉 ) à décortiquer avec lui.
– L’option croque-monsieur
Le côté sandwich peut aussi faire des merveilles pour faire manger fromage et jambon aux enfants hésitants. Et dans un sandwich, on met ce qu’on veut !
Encore un immense merci à mon amie Christelle pour toutes ces astuces. Qu’elle soit bénie 😉
L’image des mini-brochettes est tirée de l’excellentissime blog de Scally : C’est moi qui l’ai fait
Merci pour cette compil’ d’idées géniales ! ici aussi, on doit négocier ferme pour les légumes caca boudin, mais on tient bon, sans larme, ni punition, en essayant toutes sortes de parades du genre de celles décrites ci-dessus !
Bises
Bonjour Mémère !
Je ne fais que relayer mais je suis certaine que cela servira à beaucoup ici 😉
Très intéressants, ces conseils ; mais n’oublions pas cette capacité d’adaptation débordante des bambins : j’en ai vu plein de fois qui décortiquaient la pizza et la quiche pour extraire les fameux légumes et manger que la pâte ! :-))
Ah mais quand je lis tout ça, je bénis la période que nous vivons actuellement : mon petit chaton se délecte des délicieuses (dégueulasses : oui désolée mais des épinards natures, faudrait se lever tôt pour me les faire avaler!!!) purées préparées amoureusement par sa maman et avec le sourire en plus. Pourvu que ça dure!!!
Ma chère Christine,
Je profite de ta bénédiction pour me réjouir que mes astuces puissent un jour servir à d’autres.
L’imagination, le goût de manger et le plaisir sont mes « supports » pour le repas et retrouver mes sensations, enfant, également!
Bisous.
Oui Eliza, ce ne sont que des trucs et astuces, pas la recette miracle. Sinon plutôt que l’écrire ici, vous pensez bien que je l’aurais vendu et que je serais riche !
Aurélie, profitez-en profitez-en. Ce qui est pris n’est plus à prendre 😉
Christelle, ravie de te lire ici. Je te remercie encore pour tous ces précieux conseils ! Bisous !