Je vous parlerai aujourd’hui non pas d’une étape du développement de l’enfant mais plutôt d’une interrogation concernant le développement, et l’éducation, des petits. J’ai constaté à plusieurs reprises, dans le parc ou dans mon entourage, des parents qui, pensant bien faire, s’efforçaient de « respecter la volonté » de l’enfant même si celui-ci porte encore des couches. Cela veut dire qu’ils prennent en compte « son avis » pour le choix des vêtements (dans le magasin ou, le matin, dans le placard), des jouets et aussi de la nourriture. Mais que peut bien valoir l' »avis » d’un enfant de deux ans ? Sous couvert de ne pas traumatiser les enfants, de les laisser s’épanouir, on oublie que la volonté se construit et qu’on ne peut pas considérer l’enfant comme un adulte en plus petit.
Des articles de vulgarisation, comme celui-ci sur Doctissimo, n’aide pas à y voir plus clair. Non, un enfant de 24 mois ne sait pas ce qu’il veut ; ce n’est pas parce qu’il dit « non », qu’il s’oppose à ses parents ou qu’il s’affirme dans la fratrie qu’il sait ce qu’il veut, c’est à dire qu’il a et qu’il connaît ses préférences, qui seraient stables et liés à des véritables choix.
Les enfants vivent dans l’instant et dans l’instinct. Ils agissent sous l’emprise des émotions, qui disparaissent aussi vite qu’elle sont apparues. Au fur et à mesure de leur développement, ils acquièrent une conscience, commencent à réfléchir et à … vouloir. Le vouloir n’est pas à confondre avec le désir !Et que désirent les « petits » ? Ce qui suscite le plus de sensations : des jouets qui sont gros, colorés, font beaucoup de bruits ; des vêtements flashy, des strass et des paillettes (pour les filles…).
Concrètement, cela veut dire que :
– le « non » de maintenant peut être un « oui » dans la minute d’après,
– le « non » ne signifie pas (toujours) une préférence (par exemple d’un aliment) mais un « non » à la situation (si par exemple c’est maman qui souhaite à tout prix que bébé mange ledit aliment… alors que si ce sont les petits copains de la crèche qui en mangent, le non devient un oui…),
– on doit tenir compte du fait que les enfants ont du mal à dominer leur tentations (la glace, les bonbons à leur portée dans la boulangerie…) ;
– les parents qui demandent à un enfant de 2 ans de choisir les jouets qu’il aime risquent d’être déçus car, passée l’effervescence de la découverte, l’enfant va très probablement s’en lasser ;
– il n’est pas nécessaire à son l’épanouissement de laisser une petite fille choisir ses vêtements pour aller à la crèche.
Même si l’enfant ne sait pas ce qu’il veut, on peut toujours lui expliquer pourquoi il ne peut pas toujours faire/ porter/ avoir ce qu’il désire. Il ne faut pas insister quand bébé refuse de manger un aliment, mais il faut le lui proposer à d’autres occasions. Concernant les demandes de jouets, mieux vaut dire « on verra plus tard », pour voir si l’enfant n’oublie pas du jour au lendemain son désir soudain.
Bref, la volonté est aussi une affaire d’éducation, donc d’explication. (Trop) tenir compte de l' »avis » des petits c’est les conforter dans leurs sensations ou émotions infantiles, donc les empêcher de grandir.
Les spécialistes eux-même sont partagés sur la question 😉
Perso, quand j’en ai l’occasion, je laisse mon fils choisir.
A savoir le tee-shirt bleu ou le jaune ? (et pas le tee-shirt ou le pull en plein hiver par exemple). Le yaourt aux fraises ou à la banane ? (et non pas un yaourt ou des bonbons forcément).
Je pense qu’impliquer l’enfant dans les choix peut désamorcer une crise (par exemple quand il est trop occupé à jouer pour se laver, lui proposer le choix entre la douche ou le bain permet de l’amener doucement à y passer 😉 ).
Oui, bien sûr, il s’agit de « petits » choix sans trop d’incidence ; on pourrait dire que c’est là un moyen d’amener Bébé par la voie qu’il souhaite vers le but que ses parents souhaitent
😉
Ma note traite surtout du risque de traiter Bébé comme un adulte (dont on ne pourrait contrarier la volonté), en confondant désirs et volonté. Et là, les avis des spécialistes ne divergent pas
😉
Ma fille à le droit de choisir entre 2 chose. La cassequett ou le foulard. j’aime bien laisser le choix, mais faire une préselection.