Après ma note sur l’amour pendant la grossesse, je voulais depuis un moment en faire une sur le retour du désir après l’accouchement. Et puis je reportais, je reportais, et hier je suis tombée là-dessus :
« Ce n’est pas faire insulte à une femme que de lui dire, au besoin en insistant, l’envie que l’on a d’elle. Ce n’est pas lui faire insulte que de la convaincre de se prêter à l’accouplement, quand on la sait, de surcroît, parfaitement capable d’en recueillir pour elle-même un certain plaisir. C’est en revanche un bien mauvais service à se rendre et à lui rendre que d’attendre qu’elle éprouve un désir suffisant pour demander elle-même une union dont elle risque de n’avoir pas de sitôt la moindre envie tant elle est comblée dans son corps par ce que lui apporte son enfant… »
Allez je lance un concours. Qui a bien pu écrire une telle bêtise ? Tic tac tic tac tic tac…Vous voulez faire appel à un ami ? Vous préférez le 50/50 ? Ok alors vous avez le choix entre Sacha Guitry ou Aldo Naouri. Banco ! C’est bien ce cher Aldo. C’était facile comme choix parce que Guitry, il était misogyne, mais au moins il était drôle. Alors que Naouri, décidément, il ne me fait pas rire du tout.
Alors lisons entre les lignes de ce cher monsieur, il nous dit quoi exactement ? qu’il faut forcer la femme (« en insistant », « la convaincre de se prêter à l’accouplement« , blabla, j’ai l’impression qu’on parle d’une jument là).
Vous l’aurez compris, ma théorie (et ma pratique aussi, oui j’y suis passée deux fois quand même) est bien différente de ce cher monsieur. Et je me doute (nan je suis même certaine) que M. Naouri, lui , il n’a jamais eu à faire passer un bébé de 3 kilos en moyenne par certains orifices de son anatomie (comme les oreilles ou la bouche, à quoi pensiez-vous donc ?). Parce que si cela lui était arrivé, nul doute qu’il comprendrait un peu mieux pourquoi la jeune mère a quelques réticences à ce qu’on s’approche de cette zone sinistrée, que ce soit le gynéco, le kiné pour la rééducation du périnée, ou même son cher et tendre conjoint.
Donc récapitulons : Madame vient d’accoucher, c’est le plus beau jour de sa vie, mais quand même comme le chante si bien Lynda Lemay « C’est pas que je suis maso, mais la fois où j’ai été la plus heureuse, c’est la fois où ça a fait le plus mal ». Faites subir une épisiotomie à un homme, on verra où en est son désir.
De plus, à moins d’appartenir à la famille très étriquée des parents dont le nourrisson dort déjà 12 heures par nuit (les menteurs quoi 😉 ), il y a de fortes chances pour que vos nuits ressemblent à tout, sauf à des nuits reposantes.
Et enfin, à moins d’appartenir à la famille très étriquée des mamans qui n’ont pas pris de poids, hormis celui de leur bébé (les grosses veinardes), votre corps est loin de ressembler à ce que vous aimeriez qu’il ressemble.
On se calme ! certes ce n’est pas les conditions idéales pour reprendre une vie sexuelle épanouie, mais les choses vont se tasser, je vous le promet.
Concernant la douleur, il va falloir laisser à votre corps le temps de se remettre. Les hormones, en chute libre, jouent également un grand rôle dans votre libido.Et celles de la pilule contraceptive n’aident pas également à remonter tout cela. Peut-être avez vous aussi eu des pertes de sang assez longtemps après l’accouchement. Ne faites pas l’impasse sur la rééducation périnéale, elle est importante pour votre vie sexuelle, ainsi que pour les risques d’incontinence.
Concernant la fatigue, n’hésitez pas à déléguer tout ce qui peut être fait par quelqu’un d’autre que par vous (courses, ménage, repas). Si vous donnez le biberon, le papa peut se lever aussi la nuit pendant que vous récupérez. Si vous allaitez, le cododo vous aidera à vous reposer également. Là aussi, peu à peu, vous allez trouver votre rythme (dit celle dont le bébé de presque 11 mois ne dort toujours pas la nuit).
Et enfin, votre corps. Ce nouveau corps, qu’il va falloir apprendre à aimer. Le régime, le sport, vous aideront également, mais plus tard. La coutume est de dire qu’il faut 9 mois pour faire un enfant, et 9 mois pour retrouver et se réapproprier son corps d’avant. En attendant, apprenez à l’accepter ce corps, tel qu’il est. Si vous vous sentez bien dans votre peau, vous accepterez plus facilement que votre conjoint le désire.
Mesdames, ne vous mettez pas la pression en voyant les semaines passées, ne vous morfondez pas, ne culpabilisez pas.
Messieurs, par pitié, prenez votre mal en patience, vous êtes des grands garçons, débrouillez vous par vous-même quelques temps (non je n’ai pas dit d’aller voir ailleurs, ça va pas non ?).
Comme pendant la grossesse, apprivoisez peu à peu votre désir. Si la pénétration vous effraie, parlez en avec votre partenaire. Testez d’autres jeux sensuels, massages, caresses, câlins. La pénétration n’est que le bouquet final, ne brulez pas les étapes. Vous y viendrez, doucement, sans crainte quand vous serez prêts tous les deux.
Et enfin dernier conseil, sous forme de proverbe : L’appétit vient en mangeant 😉
Quand votre tête touche l’oreiller, la première chose à laquelle vous pensez c’est dormir, mais je vous assure que des massages, des caresses bien dirigées peuvent venir à bout de la plus grande fatigue (sauf si vous vous êtes déjà endormie bien sur).
Boudiou, qu’elle était longue cette note ! Vous êtes arrivés jusqu’au bout ? Coquins va 😉
Ah ce cher Aldo, il n’en finit pas de se faire des amies. Et dans la liste des symptômes « bombe sexuelle post-accouchement », vous oubliez le soutien-gorge orthopédique à garder 24h/24 sous peine de finir dans une flaque de lait…
Pour les soutiens gorges, plus d’excuses :
http://www.leblogbebe.com/2008/03/made-in-femmes.html
😉 Par contre, pour les coussinets, je peux rien faire 🙂
Oui je connais cette marque, mais ma poitrine d’allaitement voulait du bonnet H, donc là le choix est TRES réduit (nombre de modèles chez Made in femmes : 0).
(pour poster mon précédent comm le code antispam comportait un 69… ;-))
Arf oui en effet, avec mon bonnet E je fais petite joueuse là 🙂
Sinon je ne vois pas du tout de quoi vous parlez avec votre chiffre là…;-)