Le droit des Pères

Garconseancepereepaulesdehorspereri Depuis que j’ai écouté « Le vrai Père » et plus dernièrement « Le droit des Pères » de Cali, je voulais parler de ce drame que connaissent certains pères séparés de leurs enfants.

Cela peut paraitre étrange ou paradoxal de la part d’une jeune maman de s’indigner de décisions de justice rendues en faveur des mères justement mais imaginons-nous un instant à la place de ces pères, parents qui du jour au lendemain perdent la présence quotidienne de leurs enfants.

Il est difficile de trouver des chiffres exacts, je n’ai trouvé que ceux-la sur le net, je ne peux garantir leur fiabilité. Selon ces chiffres, en 1994, un peu plus de 2 millions d’enfants mineurs vivaient séparés d’un des deux parents. 84% vivaient avec leur mère.
En 2003, le taux de garde en résidence alternée avoisine les 9%.
91% des enfants sont donc confiés à la garde exclusive d’un seul parent, avec WE et vacances en alternance pour l’autre parent.

Plusieurs associations se sont constituées pour venir en aide aux pères privés de résidence alternée, de droit de garde ou de visite, malgré leurs demandes répétées auprés de la mère ou du juge. Parmi les plus connues, on peut citer LPLM (les Papas = les Mamans).

Certes, ils existent les pères qui ne bataillent pas pour la garde exclusive de leurs enfants, ni même pour la garde alternée. Ceux-là se satisfont des arrangements pris avec la mère ou avec les décisions du tribunal.
Mais pour les autres ? Je pense particulièrement à un ami divorcé, avec deux enfants de 5 et 3 ans. Du jour au lendemain, il n’a plus vu ses enfants qu’un WE sur deux, et la moitié des vacances scolaires. Et comme si cela ne suffisait pas, son ex-femme a décidé de partir vivre à l’autre bout de la France. Il fallait donc que 2 WE par mois, il se rende par ses propres moyens à mi-chemin pour récupérer et ramener ses deux enfants. Des frais financiers énormes, et surtout une fatigue indiscutable pour les deux petits et pour lui…Et sur le peu d’heures à passer ensemble, 16H de route…

Peu à peu, les 2 WE par mois se sont réduits à un, puis seulement aux vacances scolaires.

Si je peux entendre qu’une mère séparée ait le droit de vivre sa vie où bon lui semble, est-ce qu’un père doit être condamné à en subir les conséquences ? ainsi que leurs enfants ?

Bien sur qu’un enfant a besoin de sa maman, mais aujourd’hui on nous parle si souvent des nouveaux pères, ceux qui changent, qui nourissent, qui jouent, qui gardent, qui calinent…Si les pères ont tant changés, pourquoi ne leur laisse-t-on pas plus de place auprés de leurs enfants ?

Le père de mes enfants est un de ces nouveaux pères. Il est avec ses enfants comme une mère peut l’être. Il couve, caline, joue, lave, nourrit, change, console, bref, il aime de tout son coeur.
Quand je pense que si demain je décidais de le quitter, je pourrais le priver de cette présence quotidienne, cela me laisse une drole de sensation. Et si c’était au-dessus de nous, les mères, que pendait cet épée de Damoclès ? Comment réagirions-nous ?

Lire aussi : l’interview de Cali

 

(11 commentaires)

  1. Cher Christine, c’est avec un certain plaisir que j’ai lu votre interrogation sur le droit des pères, c’est très motivant de voir des femmes reconnaitre que l’égalité homme/femme passe aussi par une égalité parentale, l’association [ Les Papas = Les Mamans ] au delé d’une simple défense des droits et des pères fait la promotion de cette égalité des sexes parce que c’est par une libération de la femme de tous ces préceptes archaïques qu’une vraie égalité peut exister…
    Merci de votre billet et de vos liens vers l’association, et merci pour votre questionnement.
    Cordialement,
    Jérôme

  2. Bonjour Jérome,
    Merci pour votre petit mot.
    Je dois avouer que j’ai fait quelques recherches parmi les assos de défense et il y en a quand même certaines (enfin surtout une) que je trouve particulièrement jusqu’auboutiste voire extrémiste. J’ai apprécié de trouver sur votre site des pistes et une volonté d’égalité (le nom de l’asso est trés bien choisie) plutôt que de chercher à rabaisser le role de la mère par rapport à celui du père.
    Je vous souhaite beaucoup de courage et le meilleur à l’avenir pour les pères concernés et pour votre combat.

  3. Même en Suisse, la garde véritablement alternée n’est pas prévue par la loi. Bon, la loi entre en jeu que si les parents n’arrivent pas à se mettre d’accord.
    Cela signifie donc que la garde alternée n’est une solution que pour les couples qui arrivent encore suffisamment à communiquer pour se mettre d’accord sur ce point.
    Passé cet écueil (de taille), il faut encore organiser cette garde alternée et là ça devient vraiment complexe.
    Déjà que beaucoup de couples séparés se retrouvent dans des situations financières précaires, alors s’il faut tout avoir à double (chambre, meubles, habits, jouets, …)… Et puis, cela n’est possible que si les domiciles des parents ne sont pas trop éloignés géographiquement. En effet, à ma connaissance, il n’existe aucun pays où un enfant peut fréquenter 2 écoles différentes simplement car ses parents sont séparés et éloignés l’un de l’autre.
    Une des solutions qui pourrait me séduire est que les enfants restent dans le domicile commun et c’est les parents qui jouent à la navette, habitant quelques jours par semaine dans leur propre logement …
    Bref, la difficulté n’est, à mon sens, pas législative et il ne faut pas prendre les chiffres des statistiques à la lettre. Le fait est qu’il est excessivement difficile d’organiser une garde alternée (j’y pense, en Suisse, un des deux parents est, fiscalement, forcément désavantagé vu qu’on ne peut pas se prétendre avec un 1/2 enfant à charge …) et cela explique peut-être pourquoi cette solution est rarement choisie.
    Reste qu’en tant que papa on est souvent otage de décisions qui nous échappent. Pourvu que cela ne m’arrive jamais …

  4. Bonjour Christine,
    Merci pour ce commentaire que l’on peut d’autant plus qualifier d’impartial et de sensible, que vous ne reprenez pas des positions de « clocher ».
    Je suis moi même, comme votre ex-conjoint un papa qui caline, lave, éduque etc son fils de 6 ans depuis qu’il a 13 mois, et qui n’aurait pu et ne pourrait dorénavant s’en passer sans de gros « dégats », à l’instar de sa Mère d’ailleurs…
    Cette épée de Damocles que vous évoquez en fin de commentaire, je la redoute depuis 5 ans, pour moi comme pour mon fils… Il faut faire avec, et finalement, ce que je pourrais seulement espérer, c’est qu’on sorte des analyses d’expert, qui pendant longtemps, ont avancé des arguments pseudo-scientifiques pour prétendre que l’un ou l’autre des parents étaient plus disposés que la nature à élever l’enfant.
    Aujourd’hui, des pays du Nord ou du « nouveau continent », les (« mêmes » ?) experts commencent à contredire ces anciennes assertions… Soit !
    Mais finalement, comme dans toute analyse sensible, qualificatif essentiel aux problématiques « humaines », ne faudrait-il effectivement pas prendre le temps d’analyser chaque situation avant de faire parler ces experts.
    Parce qu’en définitive, s’il était imposé à chaque parent de considérer l’enfant avant son déchirement personnel, cela ne permettrait-il pas, souvent, d’atteindre le compromis le plus favorable aux… 3 intéressés ?
    Tendrement
    Henri

  5. Bonjour,
    Moimoi, merci pour votre apport, c’est très intéressant de savoir comment cela se passe ailleurs. Vous avez fort raison, pour parvenir à la solution de la garde alternée, il y a de nombreux alléas à surmonter. Et pas seulement que les deux parents soient d’accord. On rejoint l’exemple que je donnais sur les conjoints qui s’éloignent géographiquement. Nn seulement il faut être d’accord, mais il faut aussi que les parents restent proches pour que les enfants puissent continuer à aller à la même école. J’ai aussi l’exemple d’amis qui pratiquent la garde alternée avec deux enfants de 6 et 4 ans…3,5 jours par semaine ! Franchement les enfants n’ont pas le temps de se poser chez l’un qu’ils doivent repartir chez l’autre. je ne pense pas que ca soit trés équilibrant.
    Je ne veux pas dire de bétise mais je pense qu’en France, fiscalement, il n’y a pas de loi précise. les parents prennent en charge les enfants une année sur deux (s’ils arrivent à ce compromis bien sur).
    Bonne journée, à bientôt.

  6. Bonjour Henri,
    Merci à vous pour votre témoignage.
    Je crois quand même que si on regarde les générations précédentes (même sans aller bien loin), le père était bien moins présent et investi dans la relation aux enfants.
    Je n’ai que 35 ans, mais dans les amis de ma génération, peu d’entre nous ont été langés ou biberonnés par leur papa. Et je ne vous parle même pas des calins et des mots tendres !
    Aujourd’hui la donne est complètement différente. Est-ce les mères qui ont laissé plus de places à cause de leur vie professionelle ? est-ce les pères qui ont su s’imposer et ont vaincu leurs réticences ? Toujours est-il que le résultat est là, la figure paternelle est devenue un référent de tendresse, autant que la mère.
    Enfin, vous avez mille fois raison, le compromis le plus favorable est à trouver dans chaque situation, et la garde alternée n’est pas la solution pour tous, loin de là.
    Cordialement, bonne journée à vous
    PS Le père de mes enfants n’est pas mon ex-conjoint, Dieu merci 😉 !

  7. Je suis d’accord avec vous, Christine, je compatit moi-aussi pour cette situation.
    On ne peux pas demander aux papas de s’impliquer plus dans la vie de famille et leur retirer ensuite le droit d’y participer.
    J’ai d’ailleurs évoquée dans ma note sur la garde alternée l’association SOS PAPA, qui se bat pour les droits des papas…
    http://www.leblogbebe.com/2007/06/quand-bb-est-en.html#more
    Pour ma part, je déplore les cas où les mamans jouissent du droit de garde de l’enfant comme moyen de chantage à l’égard des papas…

  8. Eliza, je connaissais SOS Papa mais je les trouve bien trop hum, comment dire Radicaux ? c’est de cette assoce dont je parlais à Jérome. Ils ont (d’après moi) trop tendance à dévaloriser la mère pour valoriser la père, ce qui à mon sens n’est pas une solution. Ces derniers temps ils ont même sorti cette abbération : http://www.sospapa.net/pages2/Allo-3919-2.html
    C’est franchement n’importe quoi.
    Bref, si je défends le fond avec les droits des pères, la forme me laisse vraiment perplexe en ce qui les concerne.

  9. Chère Christine, nous avos eu une autre réaction d’une mère sur la chanson le droit des pères, je vous invite à venir la lire sur le site de l’association http://lplm.info
    à noter aussi un documentaire sur M Newirth qui a été l’instigateur de la loi autorisant la pilule contraceptive.
    Cordialement, Jérôme

  10. Merci Jérome, la lettre de Nathalie est trés belle, vous avez eu raison de la publier !
    Bonne journée,
    Christine

  11. hum… c’est vrai, Christine, mais cela montre tous les ressentiments des deux côtés, les attaques et contre-attaques…
    il y a des abus de chaque côté mais il est vrai que la balle (juridique) est dans le camp des mères, qui peuvent faire des chantages et exercer un véritable pouvoir en prenant l’enfant en otage…

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