Vous est-il arrivé, en attendant votre enfant, de regarder des enfants au parc et de vous dire : jamais mon enfant ne sera aussi mal éduqué/ aussi impoli/ aussi agressif qu’eux ? De regarder les parents, en vous disant que jamais vous ne serez comme eux, que vous n’utiliserez jamais ni couches ni lingettes jetables, vous ne perdrez jamais le sang froid devant votre enfant qui fait son diixème caprice de la journée, que vous serez une éducatrice/ éducateur parfait dont les seules explications suffiront pour raisonner le petit rebelle et éviter les accidents ?
Vous est-il arrivé aussi, avant la grossesse, de regarder d’un air bizarre (culpabilisant les parents) les enfants qui pleurent et qui parlent fort, dans le bus ou dans le train ?
Vous est-il arrivé enfin depuis la naissance de votre bout est né, qu’il se déplace ou qu’il parle, de croiser des adultes dont le regard plein de réproche se pose sur votre progéniture qui pleure/ parle fort/ demande à faire pipi ou caca ?
Un des nombreux avantages de la parentalité est de relativiser cette idée d’éducation parfaite et d’enfant parfait. N’empêche, nous avons du mal parfois à considérer qu’il existe plusieurs (bonnes) modalités d’élever son enfant, de prendre soin de lui, de l’éduquer.
Il semble aussi que les autres oublient vite comment « fonctionne » un enfant. Par exemple, il m’est arrivé d’aller chez le boucher avec ma fille âgée de deux ans. Le boucher lui a donné un bout de jambon. J’ai dit à ma fille de dire « merci », mais elle ne l’a pas fait – devant des inconnus, elle faisait souvent la timide et ne disait plus rien. Or, les dames qui étaient dans la file ont fait toute de suite des commentaires désobligeants à propos des « mots magiques » , des caprices et des enfants mal élevés…
Autre exemple, mon voisin d’en dessous qui se plaignait du fait que mon fils, âgé d’un an et demi, marchait trop vite (!).
Bref, avant d’apprendre la tolérance à nos enfants, il faudrait qu’on commence par notre exemple !
On ne comprend souvent les choses que par l’expérience. tant que l’on n’a pas eu à gérer soi-même ces situation très délicates dans lesquelles nous mettent nos très chers chérubins, on a souvent du mal à comprendre comment les autres peuvent se retrouver dans ces situations sans savoir les prévoir les gérer efficacement…
Nous avons tous de grandes idées sur la manière d’éduquer nos enfants… avant la maternité… Après… c’est une autre histoire, rien n’est comme nous l’avions prévu. Nos enfants sont des êtres à part entière avec leur personnalité propre et leur comportement ne peut pas être pré-programmé comme nous aurions pu l’imaginer; nous ne pouvons que les guider …. et que ceux qui ne comprennent pas cela et nous regardent de travers tentent à leur tour de creer leur « monde parfait, modelé à leur image » ….
Idem, travaillant dans la petite enfance, je faisais les gros yeux quand j’entendais des mères dire qu’elles dormaient avec leur enfant… Et je me suis retrouvée à faire du cododo pendant 3mois.
Depuis je me suis dit que plus jamais je ne jugerai les autres parents car chaque enfant est différent et chacun fait ce qu’il peut et ce qu’il pense le mieux pour son enfant.
Et j’ai tenu bon, j’ai même entendu à la caisse d’un magasin des femmes derrière moi qui critiquaient un enfant qui faisait une crise à sa mère : « il a l’air super capricieux cet enfant! ». L’enfant était juste épuisé, j’ai discuté avec la maman et il n’avait pas voulu faire sa sieste. C’est dingue comme on se permet de juger des situations qu’on ne connait pas.
Merci pour vos commentaires, Isabelle et Emilie !
C’est vrai, c’est fou comme on est critique avec les autres parents, comme s’il n’y avait qu’une seule manière de bien élever des enfants ! Alors que, en regardant bien, il y en a plein, comme il y en a plein pour la vie en couple ou pour (bien) vivre tout court !
J’avoue, je l’ai fait….Et je le fais encore, shame on me…
Mais quand je vois une maman fesser son enfant à bout dans un supermarché, oui je pense que je ne le ferai jamais..
Quand je vois un enfant faire un caprice dans un magasin de jouets parce qu’on lui en refuse un, je me demande quel intéret d’amener son enfant dans le temple d’Ali Baba si c’est pour ne rien lui acheter (pas même un playmobil à 5 euros quoi)…
Quand je vois des mamans au jardin d’enfant qui discutent entre elles et ne surveillent absolument pas les faits et gestes de leurs babins pour finir par en claquer un, sur une impulsion, sans même avoir prévenu avant, je me dis que (j’espère) je ne ferais jamais ca…
Quand j’entends des mamans dire qu’elles laissent pleurer leurs enfants pendant des heures pour leur apprendre à faire leurs nuits, idem…J’ai des tonnes d’exemple…
Je sais, c’est pas bien, c’est un jugement, mais c’est plus fort que moi, je peux pas m’en empécher…
Aie ! qui a osé jeter la pierre ? 😉
Euh, personnellement je ne pourrais pas jetter la pierre non plus ! 🙂