L’une des phrases les plus vraies que j’ai pu lire sur la maternité a été dite par un homme, Jean-Marie Delassus :
« On ne naît pas mère, On le devient…C’est un long parcours qui retrouve un trésor laissé de côté depuis l’enfance, constitué pendant l’enfance : la mère est un secret d’enfance. »
On ne saurait mieux dire à quel point, tout ce que nous avons vécu jusqu’au jour de la naissance de notre enfant, décide de la mère que nous serons. L’événement appuie sur des blessures que l’on croyait refermées, que l’on avait même oubliées… Les carences dont nous avons pu souffrir dans notre éducation apparaissent en cet instant comme en d’autres instants cruciaux de la vie.
Même si notre enfance a été heureuse, tout ce qui nous revient brusquement est très puissant. Avec notre corps qui se remet de la grossesse et de la naissance et qui se prépare à l’allaitement, nous sommes affaiblies physiquement et moralement. Il est facile alors de comprendre pourquoi, malgré toute la joie d’avoir notre bébé, on puisse éprouver ce sentiment de tristesse, cette envie de pleurer, ce désarroi.
Les médecins estiment qu’entre 50 et 80% des mères souffrent de baby-blues. Personnellement, malgré un carnet d’adresses plein à craquer, je ne connais aucune jeune maman qui y ait échappé vraiment. Certaines ont juste préféré le cacher, c’est tout.
Il y aussi un autre facteur important : le jour de la naissance de notre premier enfant, on change de statut, nous voici désormais « parent ». Il est intéressant de noter d’ailleurs que de nombreux hommes connaissent également un passage à vide au moment de la naissance de leurs enfants, surtout si c’est le premier et même s’ils n’ont pas fait de couvade durant la grossesse de leur femme.
Le baby-blues ou CPP disparait en général de lui-même. Il suffit de veiller à ce que la jeune maman puisse se reposer, qu’elle s’alimente bien, qu’elle soit entourée et chouchoutée. Il est important aussi de lui rappeler que ce qu’elle vit est banal et de la rassurer dans ses compétences de maman.
Ce n’est pas parce qu’on fait sortir les jeunes mamans de maternité, de plus en plus tôt après la naissance qu’il faut pour autant les considérer comme tout à fait remises. L’entourage doit proposer ses services pour alléger la tâche : faire les courses, par exemple, ou le repassage, venir surveiller le bébé quelques heures pour que la maman puisse dormir, etc…
Cette présence de l’entourage permet aussi de s’assurer que les symptômes s’estompent puis disparaissent et que ce n’était bien « qu’un » baby-blues.
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Photos : Wikicommons & Adamci – Stock Xchng
La dépression post-partum (ou DPP)
Quand on regarde ce splendide tableau de famille du roi Guillaume II des Pays-Bas, on voit que la grande-duchesse Anna Pavlovna de Russie affiche un air bien triste. J’ignore si elle souffrait d’une dépression post-partum, en revanche, je sais que