Lundi psycho : qu’est-ce que la dépression post-natale ?

Sad Une femme sur dix souffrirait de dépression dans les premiers mois suivant son accouchement. Des chiffres qui interpellent, parce que cette dépression est une véritable maladie et, si elle n’est pas prise en charge, elle risque de compromettre la relation d’attachement et surtout le bon développement de Bébé.

Car la souffrance de la maman retentit sur Bébé, qui commence à souffrir de troubles digestifs ou de troubles du sommeil.

Contrairement au baby blues, qui est un état dépressif passager, la dépression post partum est beaucoup plus intense et durable. La maman se sent incapable d’assumer son nouveau rôle, pleure souvent, se sent mal jugée et mal aimée, se met en colère ou fait des crises d’angoisse.

La fatigue accumulée et la responsabilité induite par le nouveau rôle de maman peuvent expliquer, partiellement, cette dépression. Mais elle apparaît sur un fond de fragilité de la jeune maman, qui est souvent mal entourée. Des problèmes de couple, une relation tendue avec le papa, ou une relation difficile avec sa propre mère sont des facteurs de risques.

Les femmes qui ont eu une dépression pendant la grossesse sont plus exposées à souffrir d’une dépression post partum.

L’examen effectué dans les huit semaines suivant l’accouchement a aussi pour but de déceler ces signes de dépression. 

Certains cabinets de sages-femmes ont même intégré des psychologues pour aider et soutenir les jeunes mamans dépressives. Comme quoi, l’amour maternel n’est pas un instinct

Lire aussi : L’instinct maternel n’existe pas.

Photo : Flickr.

(12 commentaires)

  1. Bonjour Eliza,
    Quel est le rapport entre l’instinct (l’amour ?) maternel et la dépression post-partum ?
    Les femmes qui sont victimes de cette dépression aiment profondément leurs enfants, seule leur souffrance les en éloigne !
    As-tu lu mon billet sur le témoignage de Brooke Shields ? L’actrice se fait l’ambassadrice des femmes victimes de la dépression post-partum et son action est vraiment intéressante pour mieux connaître ce sujet.
    http://www.leblogbebe.com/2007/05/brooke_shields_.html

  2. Juste un mot de psychologue… pour Lila Rozé et Eliza Taddei.
    La dépression, la vraie (pas un simple état dépressif), est une maladie dont les causes sont surdéterminées, c’est-à-dire que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte, psychologiques, sociaux, génétiques, environnementaux, etc.
    Le cas évoqué correspond à une situation particulière, avec des facteurs déclenchants spécifiques, mais il s’agit bien de dépression.
    La question de l’instinct et de l’amour, c’est autre chose. Mais n’est-ce pas en filigrane la question de l’inné et de l’acquis ? Tous les chercheurs sérieux aujourd’hui admettent que ce qui touche à la personne humaine prend en compte des deux dimensions. Tout serait instinct ? Tout serait amour ? Je ne le crois pas. Nous sommes peut-être prédisposés à l’amour mais force est de constater que le dit amour ne va pas de soi, qu’il s’apprend aux enfants et qu’il requiert volonté, conscience, intelligence et engagement des adultes pour s’épanouir.
    Instinct et amour maternels sont donc différents, ne se situent pas au même niveau. Un bébé humain cherchera peut-être instinctivement la mamelle maternelle (en fait la mamelle tout court, car il ne sait pas ce qu’est une maman ; il se rabattrait également sur une mamelle canine ou féline, car il cherche avant tout à se nourrir) mais il apprendra à faire un bisou à sa maman, signe d’amour par excellence. Bref, quand on parle d’amour, il y a certes une dimension physiologique toujours présente, mais aussi, et surtout, le reste, qui s’est construit et continue à se construire dans les relations interpersonnelles, les échanges avec l’environnement, etc. Ce bel et fragile édifice peut se détériorer et parfois même sévèrement. C’est le cas dans une profonde dépression où la maman peut ne plus être en mesure d’aimer son enfant. Ce n’est pas honteux de le dire. Ne pas être capable d’aimer, ça arrive, même pour une maman.

  3. Merci, Psy, pour ce long commentaire. Effectivement, Lila Rozé, le propos de ma note était de dire que la dépression post-natale, qui touche la relation maman-bébé, montre aussi, et entre autres, que cette relation doit se contruire et qu’elle est fragile.
    Comme Badinter, et comme les psychologues (qui parlent de relation d’attachement, j’ai fait deux notes la-dessus, voire par exemple http://www.leblogbebe.com/2007/01/lundi_psycho_le.html), je pense qu’il faut faire la différence entre instinct (= inné) et amour (contruit, avec toutes les difficultés que cela comporte, et ses possibles ratés, dont la dépression ou l’abandon du bébé).
    Bref, l’amour maternel peut être difficile à construire, les mamans ont souvent besoin que leur entourage les aide pour cela.
    Assumer le rôle de maman est bien plus que de répondre à l’appel de la nature.

  4. Merci de ta réponse, Eliza, mais tu sembles dire que les mères qui souffrent d’une dépression post-partum n’aiment pas leur enfant. Quand tu lis les témoignages, ce n’est pas ce qu’elles disent. Les sentiments qu’elles éprouvent sont bien plus complexes.
    Psy > Merci pour vos précisions. Brooke Shields, et c’est pour ça que j’avais lié mon billet, se bat pour faire prendre conscience de la réalité de cette souffrance et du traitement à y apporter. Tout ceci n’a guère à voir avec l’instinct maternel dont on ne sait d’ailleurs toujours pas exactement quelles notions il pourrait bien recouvrir… 🙂

  5. Oui, bien sûr, les sentiments sont bien plus complexes et ambivalents. Car une maman en dépression peut aimer son enfant tout en se désintéressant parfois à lui ou en « pétant les plombs » quand elle doit en prendre soin. Toutes les relations parentales ont des hauts et des bas, mais, dans le cas de la dépression, cette oscillation est beaucoup plus forte.
    Il faut aussi faire la différence entre aimer et être capable (ou non) d’exprimer son amour. On peut par exemple aimer son enfant, mais se sentir incapable de s’en occuper, voire de le câliner.
    Quant à l’instinct, il a des définitions bien précises. Grosso modo, il désigne un comportement inné. Le fait de s’occuper d’un enfant, de le nourrir, le protéger et lui donner les soins n’est pas inné (pour l’espèce humaine). Mais bon, il est vrai que discuter de cette question exige des développements plus importants car la question de l’inné/ acquis est complexe.

  6. Eliza,
    Quels mots faut-il pour vous le dire ?
    Une maman dépressive ne PEUT pas dire à son enfant qu’elle l’aime. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas.
    Alors l’inné et l’acquis, dans ce cas, on s’en moque : on aide la maman, on la soigne, on arrête de lui dire qu’elle ne sait pas, peut pas s’occuper de son enfant pour ne pas que ce blues dure trop longtemps avec dégats.

  7. Exactement, il est possible qu’elle ne puisse pas le dire. Je l’ai écrit dans mon commentaire précédent.
    Ma note ne s’adresse pas aux mamans qui sont dans ce cas mais aux autres, pour comprendre cette maladie, qui peut d’ailleurs arriver à tout le monde.
    Ceci dit, vous vous en moquez peut être, mais la distinction entre l’inné et l’acquis peut aider les mamans qui sortent de la dépression pour mieux comprendre ce qui leur ai arrivé.

  8. Très honnêtement, j’avais l’impression d’avoir bien lu votre billet dont le titre me paraissait explicite.
    Il me semble bien que vous parlez aussi des formes graves de ces dépressions.
    Le sujet méritait un meilleur traitement, désolé. Si une maman ou ses proches arrivent sur ce blog et voient le titre de votre billet, ils vont avoir bien du mal à se retrouver dans cette patée de contradictions entre votre billet et vos commentaires.
    Ou alors, il faudrait mettre une balise : attention, ce billet ne s’adresse, je vous cite « pas aux mamans qui sont dans ce cas mais aux autres, pour comprendre cette maladie, qui peut d’ailleurs arriver à tout le monde. »
    > Ceci dit, vous vous en moquez peut être, mais la distinction entre l’inné et l’acquis …
    Je ne m’en moque pas du tout. Mais au moment de la dépression profonde, ces distinctions ne sont que peu accessibles à la maman.
    Au total, je pense que l’auteur d’un billet sur les blogs de ce groupe et ce blog en particulier a une responsabilité professionnelle sur le contenu de ses écrits, qu’il soit ou non professionnel de santé, surtout quand il traite de sujets aussi graves.

  9. Rassurez-vous, j’assume tout à fait le contenu de ma note et de ses commentaires, qui, à mon avis, ne sera pas invalidé par les professionnels (de la psychologie et de la psychiatrie, bien sûr) – ni par les mamans déprimées.
    Si j’ai dit que ma note ne s’adressait pas à celles-ci, c’est parce que, lorsqu’on est en plein dépression, on n’a pas le recul nécessaire pour le mettre en mots, et pour faire un témoignage. Les témoignages interviennent en général après la dépression.

  10. Bonjour,
    En tant que psychologue, je pense que la note d’Eliza Taddei est de bonne facture et donne une juste et bonne information sur ce type de dépression au niveau d’un blog bébé. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lire d’autres notes « psycho » d’Eliza Taddei, elles sont généralement excellentes. Elle s’appuie souvent sur des travaux d’enseignants-chercheurs en psychologie reconnus (qu’elle cite).
    Sa note a été, d’ailleurs, bien complétée par celle de Lila Rozée qui fait référence à un témoignage. Un point de discussion a été soulevé, je crois, par la dernière phrase d’Eliza Taddei sur la question de l’amour maternel et de l’instinct. Lila Rozé a réagi, et moi-même, et je pense que nous sommes d’accord pour considérer l’amour maternel comme une réalité humaine complexe, qui ne va pas de soi ; ce qu’a aussi voulu dire Eliza Taddei, si j’en crois sa réaction.
    Par contre, Phrénologue, je saisis moins vos commentaires et réactions, plutôt confus. Dans un premier temps, vous ajoutez un commentaire qui va dans le sens de la note d’Eliza Taddei (et des commentaires de Lila Rozé), sans en avoir visiblement conscience. Dans un second temps, loin de vous rendre compte de votre méprise, vous vous enfoncez dans la confusion.
    Pour ceux qui voudraient connaître les erreurs et confusions de la phrénologie (c’était dans la première moitié du 19e siècle, vous savez, la « bosse des maths »… mais peut-être qu’aujourd’hui, un phrénologue a localisé sur le crâne de certaines mamans une bosse de l’amour maternel, ou sur d’autres une bosse de la dépression ?), je conseille de consulter cet article de l’association française pour l’information scientifique http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article301
    Je dois ajouter, Phrénologue, puisque vous parlez de professionnalité, que la phrénologie (comme l’astrologie ou l’occultisme) ne correspond pas à une « profession professionnalisée » (c’est-à-dire encadrée par la loi, avec toutes les garanties de qualité que cela implique pour le patient), comme le sont en revanche la psychologie ou la psychiatrie.

  11. Psy,
    Je tiens à vous rassurer : bien que la société royale britannique de phrénologie n’ait été dissoute qu’en 1967, je ne suis pas un cryptophrénologiste. J’ai simplement sur mon bureau, l’une de ces petites statuettes http://us.st11.yimg.com/us.st.yimg.com/I/lshop_1952_13372303 représentant Lorenzo Niles FOWLER qui m’a été offerte par des amis. Lorsque je cherche un pseudo pour commenter les billets d’un blog, j’utile assez volontiers ces prénoms ou nom ou dérivés plutôt que Gall, Spurzheim ou Combe.
    Vous qui prêtez si facilement des intentions aux autres, vous pourriez me dire que pour illustrer le propos d’Eliza, j’aurais pu choisir un autre pseudo : c’est vrai. Mai nous n’allons peut-être pas tomber dans l’analyse transactionnelle à 2 sous.
    Je vous laisse la responsabilité de l’exégèse de mes 2 seuls commentaires, votre mépris et mon inconscience ou l’inverse: l’argutie brillamment développée en 2 temps est désolante.
    En revanche, je tique un peu plus sur le lien entre ma supposée confusion et celle des phrénologues qui frise la diffamation. Je n’ai jamais trouvé de bosses de l’amour maternel ou de la dépression même sur les plus beaux examens que l’imagerie médicale actuelle nous donne , y compris les très jolis pet-scans colorisés qui font la joie des mauvais vulgarisateurs de science. J’admire le journalisme scientifique de qualité.
    Et sans aller jusque là, lorsque j’ai fait appel à la responsabilité professionnelle (la profesionnalité, c’est un nouveau mot comme professionnalitude ?) de l’auteur du billet, je parlais aussi de l’aspect rédactionnel : c’est ce PROFESSIONALISME qui me paraissait manquer.
    Enfin travaillant habituellement avec d’excellents psychologues cliniciens et psychiatres, j’ai le plus grand respect pour leur travail et j’ai l’immodestie de penser que ceci est réciproque.

  12. Je suppose que Psy faisait référence au tableau de Gall, phrénologue célèbre, qui identifie dans le crâne de femmes les organes de philogéniture (= amour de la descendance), d’habitativité (=amour du domicile conjugal) et d’approbativité (=désir de plaire).
    Concernant la professionnalité, elle ne désigne pas la responsabilité professionnelle mais le contenu d’une activité professionnelle (ou l’objet de la pratique professionnelle).
    Mais, avec ces deux sujets, nous nous éloignons du « coeur de métier » de ce blog.

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