Allo docteur, mon bébé tousse et je suis inquiète, est-ce que je peux vous l’amener ? ».
Quel paradoxe !
Alors que nous avons en France un des plus hauts taux de natalité d’Europe (1,9 pour une moyenne européenne de 1,4), nous manquons aujourd’hui cruellement de pédiatres pour nos bambins. Pourtant, de prime abord, on pouvait penser que les étudiants allaient se ruer vers cette spécialité si riche en émotions. Mais les conditions de travail difficiles, les horaires excessifs (52 heures en moyenne par semaine), et les rémunérations les plus modestes parmi les spécialistes (45% inférieures à leurs collègues) freinent les ardeurs des jeunes médecins qui se tournent vers d’autres spécialités ou délaissent les cabinets pour les hôpitaux (où l’on pratique les 35 heures !!!). Une vraie crise des vocations.
Il y a 10 ans, on dénombrait encore 3300 pédiatres libéraux en France mais ils ne sont plus que 2900 aujourd’hui voire 2600 selon certaines sources. De plus, cette population vieillit et plus de la moitié a dépassé la cinquantaine et leur départ en retraite approche à grand pas.
Or, non seulement la pénurie existe déjà, mais les quotas de nouveaux diplômés fixés par le gouvernement au travers de la Commission Nationale des études en médecine ne permettent pas de couvrir ces départs irréversibles et la pénurie va donc encore empirer si rien ne change.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle est en plus totalement injuste au niveau du territoire avec des zones désertées par les professionnels de la santé comme les zones rurales et des régions jugées (à tort!) moins attractives comme le Nord Pas-de-Calais. Les bébés sont pourtant dans le Nord mais les médecins partent dans le Sud…
L’une des conséquences est que de plus en plus, dans ces régions, ce sont les médecins généralistes qui suivent les enfants. Ainsi, les petits provinciaux voient-ils 2 fois moins de pédiatres que les petits franciliens. Sur le fond, pourquoi pas, l’important n’est-il pas ce lien de confiance qui unit le praticien et la famille ? Toutefois de l’avis des spécialistes, soigner des petits est bien différent de soigner des adultes : médicaments et posologies différentes, maladies diverses et spécifiques…
Alors que faire ?
Mon pédiatre me racontait récemment (à 20H45 dans son cabinet et je n’étais pas la dernière patiente..) qu’il avait lors d’un colloque proposé des aménagements spécifiques, des incitations financières ou fiscales pour motiver les jeunes à aller s’installer dans ces zones à pénurie et on lui avait juste ri au nez.
D’autres jettent l’éponge comme cet autre pédiatre qui a indiqué dans sa salle d’attente qu’à 60 ans, il se limitait désormais à 15 patients par jour pour des motifs familiaux et … fiscaux !
Alors, à 6 mois des élections présidentielles, et à quelques jours de la nouvelle année, croisons les doigts pour que nos décideurs actuels et futurs fassent de nos enfants et de leur santé une de leurs prochaines bonnes résolutions pour 2007 !
Pierrine Miclo Rayssiguier
Pour nous avec les jumeaux c’était galère pour avoir un RDV !!!
http://vetementsenfants.blog.mongenie.com
C’est nrvant de devoir harceler son pediatre pour avoir un rdv…souvent les urgences sont la seule issue…et quand il s’agit d’un rdv pour un traitement de fond, i faut parfois attendre plusieurs mois…