Comme je l’ai écrit dans ma note précédente, il est normal que l’enfant aîné manifeste sa jalousie. Mettons-nous à sa place. Il doit partager l’amour et le temps de ses parents. Et tout simplement ses parents. Souvent, l’aîné partage même sa chambre. Il doit accepter que Bébé, quand il commence à se déplacer, vienne empiéter sur son territoire, tester ses jouets, casser ses puzzles ou ses constructions.
L’amour et le partage sont difficiles à apprendre… mais il ne faut pas désespérer ! Vous serez surpris à plusieurs reprises par les marques d’attention que l’aîné témoignera lorsque le cadet est malade ou absent de la maison.
Comment faire pour aider le grand à accepter le petit ? Voici quelques propositions :
– le faire participer aux différentes activités liées au bébé : l’habiller, changer sa couche, préparer son repas. Le grand sera fier d’être grand et moins tenté de faire une régression pour être aussi dorloté que le nouveau venu ;
– consacrer du temps à l’aîné pour des activités de « grand » (sorties, jeux), sans le bébé ;
– éviter les comparaisons du genre : « ton frère/ ta soeur est plus gentille/ plus sage ».
Dans ce contexte, vous pouvez craindre la difficile intégration de Bébé dans la fratrie. Mais ne pas être le premier comporte aussi des avantages : il semblerait que les cadets apprennent plus vite les différences entre les gens. Voici un extrait du livre Comment pensent les bébés ? qui pourrait apaiser vous peurs :
« En général, les parents sont toujours très conciliants envers les bébés et les tout-petits, mais il faut beaucoup de rue, d’ingéniosité et de dextérité pour obtenir ce qu’on veut d’un frère ou d’une soeur aînés. Les cadets utilisent alors peut-être une version particulière de notre stratégie générale de survie : être plus intelligent que celui qui est plus fort. »