En médecin et en nutrition, comme ailleurs, il y a des modes. Elles propulsent un produit qui devient une star, sorte de médicament ou aliment miracle.
C’est le cas des acides gras Oméga 3, mis sur le devant de la scène alimentaire par nombreuses études qui ont mis en évidence leur rôle anti-vieillissement, le rôle protecteur contre des troubles aussi divers que la dépression, l’obésité, l’hypertension ou même le trouble déficitaire d’attention avec hyperactivité* ainsi qu’un rôle protecteur cardiovasculaire ou anti-inflammatoires. D’où un article de Doctissimo intitulé ni plus ni moins : Pas un bébé sans oméga 3 !
Les industriels se sont emparés des résultats de ces études pour proposer des aliments enrichis en oméga 3. Les aliments pour bébé n’auraient pas pu échapper longtemps à la vague. Voici donc Nestlé mettre sur le marché du lait pour nourrisons, enrichi en oméga 3 et oméga 6, associé à une autre innovation : ce lait est commercialisé aussi en biberons jetables (en photo).
Le problème est que la recherche sur les effets de l’oméga 3 et d’un autre acide gras essentiel, l’oméga 6, n’est qu’à ses débuts. On ne connaît pas exactement quel est le seuil optimal de ces acides. On commence à comprendre que trop d’oméga 6 nuit à l’équilibre des acides gras essentiels. Une étude récente a d’ailleurs mis en cause, dans l’obésité des bébés, non pas tant le déficit d’oméga 3 mais le déséquilibre entre oméga 3 et oméga 6. Sans parler des effets nocifs de l’oméga 3, dont les risques liés à la fluidification du sang.
Finalement, un peu de bon sens et des habitudes alimentaires intégrant le poisson gras (saumon, hareng, thon…) et variant les huiles naturelles (d’olive, de colza, de noix) pourraient donc être suffisante.
Pour an savoir plus : lire les études et articles indiqués sur le site du CHU de Rouen.
* Source : Passeport Santé.
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