Qu’est-ce que l’hémorragie de la délivrance ?

Placenta Si les négligences médicales ayant coûté la vie à Sophie Portes sont, heureusement, très rares, elles restent la première cause de la mortalité des accouchées qui déclarent une hémorragie de la délivrance. Hémorragie qui est d’ailleurs la première cause de la mortalité maternelle !

Selon le rapport d’activité du Comité national d’experts sur la mortalité maternelle 1995-2001, remis au ministre délégué à la Santé au mois de mai 2001, 87% de ces morts maternelles auraient pu être évitées par la mise en place de soins optimaux, et surtout sans perdre de temps ! Car le facteur temps est vraiment vital dans la prise en charge des hémorragies de la délivrance.

Mais comment définit-on au juste ces hémorragies ? Il s’agit de pertes de sang supérieures à 500 ml, survenant dans les 24h après l’accouchement, notamment dans les deux heures, et provenant de la zone d’insertion placentaire (surface d’adhérence du placenta à l’utérus). C’est pourquoi les accouchées sont gardées sous surveillance dans la salle de naissance, pendant deux heures.

L’hémorragie de la délivrance est due à plusieurs causes : un décollement incomplet du placenta, la rétention placentaire partielle, une mauvaise insertion du placenta, les anomalies d’insertion placentaire, l’inertie utérine (l’utérus ne se retracte pas bien), troubles de l’hémostase (arrêt naturel du saignement). C’est pour éviter ces deux premières que l’obstétricien vérifie l’état du placenta, pour savoir s’il est ou non complet. En cas de doute, une révision utérine peut être effectuée (examen, qui, semble-t-il, n’a pas été effectué dans le cas de Sophie Portes). Si la rétention placentaire est constatée, le placenta peut être retiré par l’obstétricien.

Un protocole strict permet à l’équipe obstétricale (médecin anesthésiste compris) de bien gérer la situation et de ne pas perdre de temps. Dans ce protocole, l’injection d’ocytocine est préconisée et semble très efficace.

Sources principales : Université Grenoble 2, Haute Autorité de Santé, Ministère de la Santé, Gyneweb.

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