Jean-Marie Colombani remet son rapport sur l’adoption

Colombani En février dernier, je vous parlais de la mission sur l’adoption nationale et internationale dont Jean-Marie Colombani était chargé. Il vient aujourd’hui de rendre son rapport.
Un rapport scindé en deux parties.  Tout d’abord un état des lieux, particulièrement alarmant. En deux ans, le nombre d’enfants étrangers adoptés en France a chuté de 24%. Entre autres pour les raisons exposées précédemment. Et pourtant chaque année, 8 000 adoptants obtiennent l’agrément nécéssaire à l’adoption. « L’organisation de la France n’est pas lisible et manque d’efficacité ». Je pense que les parents adoptants ou en attente peuvent tous témoigner de cela malheureusement…

La seconde partie propose 32 mesures « praticables, comestibles tout de suite pour l’administration et qui ne nécessitent pas de budget spécifique ».  L’objectif est de « décomplexifier le maquis de l’organisation de l’adoption » mais aussi de « mieux préparer les parents ».
«Les pays d’origine des enfants deviennent de plus en plus exigeants, alors nous devons l’être aussi. Il faut agir des deux côtés: il n’est pas normal que des listes d’attente soient interminables et en même temps, les parents doivent être plus conscients de ce à quoi ils s’engagent, qu’ils soient mieux informés de la réalité de l’adoption».
Entres autres propositions phares, citons donc l’expérimentation d’une formation obligatoire pour les parents adoptants, déjà en place en Suède (où elle est en passe de devenir payante) et en Espagne.
Citons aussi un écart d’age maximum de 45 ans entre l’enfant adopté et son parent adoptant .
«11 à 12% des adoptants ont aujourd’hui 50 ans ou plus, nous explique l’auteur du rapport. Mais il en va de l’intérêt de l’enfant!»
Enfin pour favoriser l’adoption des enfants français (seulement 800 enfants abandonnés ou nés sous X sont adoptables chaque année en France), le rapport préconise l’encouragement de la coexistence de l’adoption simple et plénière. Celles-ci étant «moins radicale pour les parents biologiques qu’une déclaration judiciaire d’abandon». L’enfant pourrait donc être adopté tout en gardant des liens avec sa famille biologique.

En marge du rapport, dans une interview, JM Colombani a aussi précisé être favorable à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels.

A première vue, les mesures citées me semblent plus destinées à restreindre le nombre d’adoptants qu’à améliorer la qualité et le temps d’attente de ces derniers.

Toutefois, Jean-Marie Colombani étant lui-même père adoptif de deux enfants, j’imagine qu’il a une sensibilité légitime dans ce dossier et qu’il fera tout pour améliorer cette douloureuse attente que connaissent de trop nombreux parents.

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