Le plan de naissance Partie 1

431632034_9254d854db Je vais vous envahir quelques temps avec le plan (ou projet) de naissance. J’ai décidé de scinder le sujet en plusieurs parties, car il y a beaucoup à dire. N’hésitez pas à laisser questions ou commentaires !

Qu’est-ce qu’un plan de naissance ?
Selon l’OMS, il est recommandé à la femme enceinte la rédaction d' »un plan individuel déterminant où et avec l’aide de qui l’accouchement se déroulera » . A voir ici avec les autres pratiques qu’il convient d’encourager.
Le plan de naissance est donc un écrit stipulant vos désidérata. Ce n’est en aucun cas un contrat, il n’a aucune valeur juridique par exemple.

Pourquoi rédiger un plan de naissance ?
Parce qu’elle est là, la vraie question n’est-ce pas ? je vous vois devant votre écran, sourcils froncés « Mais elle se prend pour une obstétricienne celle-là ou quoi, ils savent ce qu’ils font les toubibs quand même ! »
Oui ils le savent. Et soyons bien clairs, je ne remets et ne remettrai jamais en cause le savoir des gynécologues, obstétriciens, sage-femmes et même pédiatres et généralistes.

Mais soyons aussi honnêtes. Les médecins ont certes le savoir par leurs années d’étude, mais ils ont aussi et surtout leur personnalité et leur sensibilité.
Prenons un exemple tout bête. Vous avez un bon gros rhume, vous allez chez 5 médecins.
Le premier vous renvoie chez vous après un simple « Vous avez du paracétamol chez vous ? si vous avez trop mal à la tête, vous pouvez en prendre. Un rhume soigné, c’est 5 jours, un rhume non soigné, c’est 5 jours ».
Le second vous conseille les médicaments d’usage : pschit pour la gorge, gouttes pour le nez, paracétamol…
Le troisième vous prescrit du Nux Vomica 5CH et du Sambucus 7CH.
Le quatrième vous remplit une ordonnance recto-verso, même que ceux là, on devrait un peu plus les pister que les usagers pour combler le trou de la sécu.
Le cinquième s’inquiète « Combien de rhumes cette année ?  3 ?  Ah oui quand même, on va faire des examens complémentaires au cas où.
Un diagnostic, 5 médecins, 5 sensibilités, 5 façons différentes d’aborder le traitement  et d’accompagner le patient.

Et bien pour une grossesse et un accouchement, c’est exactement la même chose.
Vous avez les angoissés, les peureux ou simplement les « c’est comme ca qu’on m’a appris à l’école et personne ne se plaint alors je continue » qui vous prescrivent tous les examens possibles, qui font une écho à chaque visite, qui vous font deux touchers vaginaux pour le prix d’un à chaque fois, qui vont pratiquer une épisiotomie systématiquement, qui vont vous mettre sous ocytocine « au cas où », etc etc etc.
Vous avez aussi ceux qui laissent une grande place aux souhaits de la maman et du papa, et qui écoutent ce que vous avez à dire. Discutent, argumentent vos décisions mais les respectent.

Seulement dans le cas du généraliste, vous avez le temps et l’occasion de choisir celui qui se rapprochera le plus de votre sensibilité à vous. C’est plus difficile pour une grossesse. Déjà en général, vous mettez un mois à vous rendre compte que ça y est, c’est parti mon kiki, et donc il vous reste 8 mois pour décider si gynéco/obstétricien ou sage-femme, ou si Hôpital,Clinique ou Maison (ne me regardez pas comme ça, en France ça peut paraitre fou, mais aux Pays Bas, 30% des femmes accouchent chez elles et la mortalité infantile  est plus basse que chez nous).
Il vous reste donc 8 mois, 8 mois pendant lesquels vous êtes centrées sur votre nombril qui grossit, grossit et qui se met même à « ploquer » (oui ploquer, de faire ploc) c’est dire 😉
Et durant ces 8 mois, je ne vous conseillerai jamais assez de vous renseigner un peu partout et de décider de quel accouchement vous voulez pour vous et votre bébé à venir.

Comment est accueilli le plan de naissance ?
Si vous accouchez à la maison avec une sage-femme, vous n’aurez qu’à discuter avec elle de ce que vous souhaitez (mais si tel est le cas, vous savez déjà certainement le pourquoi du comment du plan de naissance n’est-ce pas ?).
Si vous optez pour un accouchement plus traditionnel, là encore, plusieurs options s’offrent à vous. Certaines maternités sont très ouvertes (et recommandent même) aux plans de naissances. C’est le cas à l’Hôpital où j’ai accouché pour ma seconde et où, par chance, quelques mois avant, le chef de service de la maternité avait tenu un colloque régional sur l’importance et l’accueil du plan de naissance dans les services de maternités.

Pour d’autres maternités, les souhaits de la (chanceuse) maman sont devancés et après une simple discussion lors de vos visites prénatales, vous vous rendrez compte que l’accouchement se déroulera (ou en tout cas essayera de se dérouler)  comme vous le voulez. C’est par exemple le cas aux Bluets, dans le 12ème, donc nous avons déjà parlé ICI. Malheureusement, ils sont aussi victimes de leurs succès, comme relaté ICI par Eliza.

D’autres structures enfin, sont carrément réticentes. Et vont vous prendre de haut si vous essayez de contester leur manière de faire et leur vision des choses (sauf que cette « chose » c’est votre accouchement à vous et donc un chapitre extrêmement important dans votre vie).
Il m’est difficile de vous conseiller de changer d’endroit si tel est le cas. Mais au moins, réfléchissez-y.
Bien entendu, toutes les mamans sont différentes, et pour compliquer les choses, les mamans changent encore à chaque grossesse 😉

Pour mon premier accouchement, j’ai fait tout bien comme on m’a dit. Inscription dans la « meilleure » maternité de la ville, visite par un gynéco qui officie dans la maternité, visites mensuelles de petite fille modèle (Bonjour on va voir ca, enlevez votre culotte, allongez-vous, écartez les jambes, décontractez-vous, ok, montez sur la balance oulalalalalaméssavapadutou, rhabillez vous). Accouchement sur le dos, avec un monitoring en continu, qui a duré des heures (24 au total entre la percée de le poche et la sortie de mon fils) sans boire, ni manger. En gros, tout le contraire de ce qui est préconisé par l’OMS et tout le contraire de ce que je voulais (mais je ne le savais pas encore).
D’où le besoin impérieux de prendre en main ma seconde grossesse et mon second accouchement. Et de rédiger entre autres, un plan de naissance.

Dans la seconde partie, nous verrons quoi mettre dans le plan de naissance, ainsi qu’une bibliographie et quelques liens fort utiles.

(2 commentaires)

  1. des conseils issus de mon expérience : ne zappez pas l’entretien du 4eme mois avec une sage-femme (on n’est pas obligé de le faire au 4eme mois). Choisissezune sage-femme qui ne soit pas d’une maternité (libérale, PMI) et abordez votre plan de naissance : elle pourra vous aiguiller vers la maternité qui est la plus en rapport avec vos attentes. Et dans les maternités les plus « ouvertes », il existe des sage-femmes cadres avec qui l’on peut prendre un rendez-vous spécifiquement pour discuter de ce plan, le modifier, le forluler mieux, il sera ensuite validé et mis dans votre dossier. Un seul rendez-vous suffit, le reste peut se faire par mail.

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