J’ai entrepris ici de vous transcrire le récit de l’accouchement physiologique des jumeaux de mon amie Véronique. Voici maintenant la manière dont elle a vécu la question du placement du second bébé.
« Vous lirez partout que ce sont (les naissances de jumeaux) des cas plus complexes, présentant plus de risques, ce qui n’est en un sens pas faux, mais pas totalement vrai non plus. J’appris que le problème concernait l’expulsion (pardon pour ce terme médical pas très joli) du second bébé : il se retrouve seul dans un utérus beaucoup trop grand, et peut se mettre de travers s’il était tête en bas, bref, mal se présenter pour sa sortie. On recourt en ce cas à des manoeuvres soit externe (on vous appuie sur le ventre pour corriger sa position), soit interne (c’est la main de l’obstétricien qui passe par l’utérus. Dans le second cas, s’il n’y a pas d’analgésie, ce sera très douloureux. »
« Je dois avouer que la question du placement du second bébé m’obséda une partie de ma grossesse : pendant longtemps il se présenta pieds en bas et je crus même pouvoir le faire changer de place par l’haptonomie. Pourtant ma sage-femme ne m’offritpas d’aide en ce sens, et elle avait entièrement raison. D’abord je pense que ce doit être très complexe à réaliser, et puis tout se joue à l’accouchement. En admettant que le bébé ait bougé avant, rien ne garantit qu’après la sortie de son frère, il ne change pas à nouveau de position. Surtout, elle me rassura et me fit comprendre que les bébés in-utero ne sont pas sourds, on peut essayer de leur parler. Enfin, si la position d’accouchement est bonne, la diretion est toute tracée : celle du premier sorti ! »
Après la venue au monde de son premier fils, Véronique poursuit : « J’espérais un répit … rien du tout ! Au bout de quelques minutes, les contractions reprirent. La sage-femme eut l’air soucieux d’un seul coup, elle n’arrivait pas à capter le coeur du bébé par le monitoring. Mon gynéco, devant l’écran de l’échographie, lui dit : « laisse tomber, il va bien, je le vois, il est en train de descendre ! » Il faut dire que mon second garçon n’a jamais apprécié le monitoring, et pendant la fin de ma grossesse, il se planquait toujours durant les séances ! Il descendait tête en bas, et s’était donc retourné tout seul (il était en travers comme la barre d’un « T » majuscule au dessus de son frère). C’est quand mon obstétricien l’affirma que je me rendis compte que j’avais complètement oublié ce problème. Cette préoccupation qui m’avait obsédée les deux tiers de ma grossesse m’était complètement sortie de l’esprit ! »
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