Ce n’est pas moi qui le dit (même si je le pense très fort) mais l’Académie de médecine. En effet, cette dernière vient de sortir un rapport qui recommande aux mamans d’allaiter leur bébé au sein et plus longtemps. Et dans ce domaine, inutile de dire que les Françaises sont minoritaires ! Les sages de l’Académie de médecine deviennent donc, à notre plus grand plaisir, les défenseurs de l’allaitement maternel. Ils vont même jusqu’à préconiser un allongement du congé maternité postnatal : quatre mois minimum voir six ! Afin que nos bébés puissent tirer tous les bénéfices de notre bon lait. Une première victoire ?
Espérons que cette recommandation soit suivi d’effets. Car même si l’allaitement a fait un retour chez les jeunes mamans, celui-ci ne dure pas assez longtemps. Eh oui, après un mois et demi d’allaitement les mamans qui abandonnent ce mode d’alimentation, aux vertus protectrices reconnues, sont nombreuses, trop nombreuses. Et si, après plusieurs semaines d’essais, on arrive enfin à trouver notre rythme de croisière, il est temps pour nous de retourner travailler. Non, ce n’est vraiment pas juste. Autre recommandation très intéressante de ce rapport : « il faut des conseillères en allaitement dans toutes les maternités ». Et oui, l’Académie de médecine estime que c’est à l’ensemble de la profession paramédicale de faire des efforts pour aider les mamans en matière d’allaitement. En France, 15 % des femmes seulement allaitent encore après six semaines d’accouchement. Dans les pays du nord de l’Europe, plus de 80 % des nourrissons sont encore EXCLUSIVEMENT nourris au sein à l’âge de 6 mois. La honte ! Je pense que d’ici quelques années, les mamans n’auront plus aucune excuse pour ne pas allaiter bébé…
Chère Ludivine,
Nous l’avons déjà montré dans d’autres commentaires, à ce sujet de l’allaitement, nous ne partageons pas exactement les mêmes convictions.
Permettez-moi de réagir ironiquement à votre article. Je veux ainsi montrer quel est le risque dans ce débat.
Alors je vous remercie INFINIMENT pour votre article engagé. Vous fournissez toutes les arguments béton qu’il faut aux sceptiques pour NE PAS allaiter.
Je vous résume mon impression après la lecture de l’article. En gros, une institution reconnue (je suis d’ailleurs étonné qu’ils soient arrivé à un seul son de cloche tant la profession n’est pas unie sur le sujet) arrive à la conclusion que l’allaitement était bon (ce que personne n’a jamais réfuté). Du coup, on n’a plus aucun argument, pardon, plus aucune excuse (depuis quand doit-on s’excuser de ses choix ???) pour refuser d’allaiter vu que ça a toutes les vertus de la terre (si on occulte les inconvénients). Et si les françaises n’arrivent pas à la cheville d’autres pays, elle doivent avoir honte (je crois que ce dernier mot a fini de me convaincre de réagir ;oD) !!!
Bref, vous ne laisser pas le choix … sinon d’aller à l’encontre de vos propos.
Vous l’avez compris, j’exagère évidemment le tout … mais j’espère que vous comprenez la complexité de la question.
Il ne s’agit pas de convaincre qui que ce soit que l’allaitement est bon (D’ailleurs, si le débat se limitait aux bienfaits de l’allaitement, on n’en parlerait pas aujourd’hui).
Non, il faut RESPECTER le choix de chacune, choix qu’elle aura fait en son âme et conscience ainsi que d’après les arguments en sa possession.
Quand au débat pour le rallongement du congé maternité (pour s’occuper de son enfant en général et pas que pour pouvoir allaiter plus longtemps), je suis aussi convaincu … pour autant qu’il ne se limite pas qu’à la maman … le papa doit aussi s’engager pour son enfant (même si ses seins sont moins productifs ;o)).
Aussi longtemps que l’une ou l’autre pensera que son choix est le seul bon et qu’il faut l’imposer à toutes, il y aura débat …
P.S. J’espère n’avoir choqué personne par mon ironie …
Chère Moimoi, biensur que non, vous ne m’avez pas choqué avec votre ironie. Il en faut pour tous les goûts et c’est ce qui fait la richesse du blog bébé. Mes commentaires étaient un peu provocateurs. Certes, peut-être vers la fin, mais n’était-ce pas le but recherché pour avoir l’avis aussi des personnes qui ne « partagent » pas l’allaitement ? J’ajouterai cependant un petit bémol. Je n’impose pas mon choix. Je dis ce que je pense. Je respecte la pensée des autres. Ma soeur par exemple, ne conçoit absolument pas d’allaiter. Elle ne l’a pas fait pour ses deux premiers enfants, et le 3ème qui va bientôt arriver, ne sera pas non plus allaité. Je n’approuve pas ce choix, mais le respecte. Mais je pense sincèrement et c’est une de mes convictions…que toutes les mamans devraient quand même allaiter leur enfant, cela fait parti de notre rôle. La femme, à la naissance de l’enfant produit du lait, il y a bien une raison à cela, c’est naturel…comme chez les animaux. Mais là on rentre dans un autre débat…. En tout cas merci pour c’est échange.
Chère Ludivine,
Merci pour cet excellent article ! Je me retrouve dans vos propos et j’espère que les mentalités pourront évoluer pour un allongement du congé maternité qui est trop court et décourage aussi certainement les mamans qui voudraient allaiter (à quoi ça sert puisqu’il faut arrêter au bout d’un mois?). Pour ma part, j’ai allaitée ma fille 18 mois et demi par choix et avec bonheur je ne regrette rien j’en ai profité jusqu’au bout, c’est une petite fille très indépendante, très câline et très peu malade. Pour ma part, je suis asthmatique et allergique (non allaitée) et donc je voulais le faire pour ma fille et je suis très heureuse. Ma fille a arrêtée toute seule en disant « non » et ça s’est fait tout naturellement je ne l’ai pas mal vécu et elle non plus. Ma soeur aussi a eu une petite fille qu’elle n’a pas souhaité allaiter j’ai eu beaucoup de mal à comprendre son choix mais je le respecte. Malheureusement, c’est une petite qui a déjà de l’eczéma et du muguet et des régurgitations. Pour ma part, j’ai vécu beaucoup d’intolérance durant mon allaitement et de reproches souvent liées à l’ignorance des gens mais je respecte le choix du biberon même si pour moi il n’est pas comparable et surtout il n’est pas « inné ». J’aimerai devenir consultante en allaitement c’est un projet qui me tient à coeur mais la route est longue ! En tout cas, merci pour ce bel article et espérons que les mentalités évolueront pour le bien être de nos enfants. A bientôt.
Delphine : vous dites que certaines mamans pourraient penser « à quoi bon allaiter puisque dans un mois je reprends le travail et je devrais arrêter ». Je voudrais dire à ces mamans que la reprise du travail à la fin du congé de maternité ne signifie pas systématiquement l’arrêt de l’allaitement ! Pour peu que l’on prépare un peu le terrain pour trouver des conditions acceptables pour tirer son lait, on peut continuer l’allaitement très longtemps, même quand on doit faire des déplacements (sur la journée, sur plusieurs jours c’est sans doute plus difficile…). C’est d’ailleurs ce que j’ai fait pendant un an.
Et puis il ne faut pas présenter l’allaitement comme une assurance santé miracle. Même si de nombreuses études montrent ses bienfaits, mon bébé allaité a eu sa dose d’infections ORL, un de ses cousins allaité aussi a eu de l’eczéma… Mais je compte bien allaiter aussi le suivant ! Les motivations pour allaiter sont nombreuses et variées d’une femme à l’autre (argument santé du bébé, argument « ça m’aide à perdre du poids », argument « c’est plus pratique », argument « j’adore ce moment câlin », argument « c’est la nature », argument « comme ça je suis unique pour Bébé »…). A chacun(e) de faire son choix. Évidemment quand on allaite, on a du mal à comprendre que d’autres préfèrent le biberon mais c’est pareil pour tous les choix éducatifs : on pense choisir le meilleur pour son enfant et du coup tous ceux qui font un choix différent nous semblent faire un choix moins bon. Donc je m’efforce de ne pas juger celles qui choisissent de ne pas allaiter.
Mais ce qui me peine, c’est lorsqu’une maman choisit d’allaiter et qu’elle échoue car elle est mal entourée les premiers jours. J’ai l’impression que cela arrive très souvent (à moins que les mamans en question n’aient en fait pas vraiment eu envie d’allaiter mais n’osaient pas le dire à cause de la pression que les pro-allaitement leur mettent ?). J’ai vu une conseillère en allaitement à la maternité, mais seulement 3 ou 4 jours après la naissance ! Et encore, c’est parce que je l’avais demandé dans mon projet de naissance. Heureusement que d’autres membres du personnel ont pu m’aider et me conseiller et que je m’étais bien renseignée pendant la grossesse pour éviter les « mauvais conseils » des autres… Il faudrait que la visite de cette conseillère soit systématique dès les premières heures, ne serait-ce que pour informer la maman du fait qu’elle est à sa disposition !
merci « Moimoi » pour ce commentaire posé et censé… J’avais déjà réagis à un précédent post pro-allaitement qui moquait carrément celles qui ne le pratiquait pas. j’avais fait part de mon agacement car le fait de ne pas allaiter n’est pas forcément un choix pour toutes et d’autre part, il serait bon parfois d’équilibrer un peu la balance en mentionnant les inconvénients (si si, il y en a aussi!)…
Enfin, le rôle d’une mère est protéiforme, la nature nous a effectivement pourvu de lait pour nourrir nos petits… elle nous donne aussi la possibilité de procréer chaque mois et pourtant il me semble que bon nombre d’entre nous souhaite maîtriser notre fertilité 🙂
bonne journée à toutes !