Le tribunal de Nanterre vient de condamné aujourd’hui le laboratoire UCB Pharma à verser plus de deux millions d’euros de dommages et intérêts à la famille d’un enfant né grand prématuré, en estimant que son handicap était lié à l’exposition in utero de sa mère au Distilbène. L’enfant, âgé de 18 ans aujourd’hui, « pesait 1.050 grammes » à sa naissance, survenue « au bout de 26 semaines de grossesse ». Il est handicapé à 80% et ne sait ni lire ni compter. Il se déplace en fauteuil roulant et a besoin d’une assistance en permanence.
Les montants alloués représentent environ deux millions d’euros pour le préjudice, auxquels s’ajoute une rente à vie de 14.000 euros par trimestre pour une « assistance tierce personne ». UCB Pharma devra aussi verser près de 500.000 euros à ses parents. (Source : Le Figaro).
Petit rappel : le DES ou Distilbène est le nom d’une hormone de synthèse administrée à leurs mères pendant la grossesse. On estime à 2-3 millions de femmes le nombre de celles qui ont pris cette hormone pendant leur grossesse, aux Etats-Unis, et à 4 millions les Européennes, dont 200 000 Françaises.
Cette hormone a été prescrite, dans la période allant de 1948 à 1971 aux Etats-Unis et jusqu’à 1977 en France, aux futures mamans pour prévenir les fausses couches, la prématurité ou certaines hémorragies. Mais finalement le DES a été trouvé responsable de malformations génitales des filles dont les mères ont été exposées à ce médicament in utéro, malformations qui peuvent provoquer fausses-couches, stérilité, certaines cancers. Les garçons dont les mères ont pris le DES ne sont pas exempts de maladies : le DES est à l’origine d’anomalies de l’appareil uro-génital.
On ne connait pas exactement le nombre des personnes souffrant d’une maladie ou malformation liée au DES : les conséquences obstétricales sur la 2nde génération pourront être observées jusqu’en 2015.
Lire aussi : Distilbène : des effets sur la seconde génération(1) et (2).