Non, il ne s’agit pas de la mini-valise contenant ce que vous voulez emporter avec vous en salle d’accouchement, mais d’amulettes que portaient les femmes enceintes au moyen-âge et qui étaient censées faciliter leur accouchement. Selon sa taille, le milieu social et le but recherché (éviter l’avortement ou faciliter le travail), le sachet était porté dans la main (ça, c’est quand il contenait un diamant, il ne gênait donc a priori pas trop la future maman pour faire son ménage…), en pendentif ou attaché à la cuisse, à gauche ou à droite. Il se transmettait souvent de génération en génération. Et lorsque la lignée féminine s’interrompait, on le brûlait plutôt que de le jeter. Il ne devait pas être ouvert sous peine de perdre son pouvoir (sans doute parce qu’il symbolisait l’utérus : une enveloppe bien close au contenu secret).
On sait cependant qu’il contenait souvent des références religieuses, comme des touts petits parchemins relatant la délivrance de Sainte Marguerite, qui , avalée par un dragon incarnant le diable, avait réussi a en ressortir indemne en transperçant son échine à l’aide de sa croix, devenant le symbole d’un accouchement rapide et sans douleur (déchiré à la croix, ça ne doit pas être sans douleur pourtant, d’ailleurs j’ai entendu dire qu’aujourd’hui Sainte-Marguerite veillait plutôt sur les césariennes). Des médailles à l’effigie de Marie ou de Sainte Anne (sa mère) trouvaient aussi une place de choix dans ces sachets. A côtés des objets pieux, on ajoutait souvent des symboles issus de la nature, comme par exemple un morceau de rose de Jéricho (une plante capable de sécher complètement et renaître à volonté, dans certains pays elle est encore utilisée pour prédire la vitesse de l’accouchement, selon le temps que met la plante sèche à se ré-hydrater), une pierre d’Aigle (une pierre apportée dans le nid par la femelle aigle pour sa capacité à réchauffer les œufs), une pierre plus ou moins précieuse…
sources : celles du billet « Accoucher : les petits « trucs » du moyen-âge« , et « Hochets d’argile ou amulettes d’accouchements«