Si vous me lisez depuis quelque temps déjà, vous connaissez mon implication en faveur d’un partage de tâches et de la « parentalité » entre maman et papa (sans que je sois une militante en la matière, l’essentiel étant que chacun et chacune puisse faire comme il et elle le souhaite) et la prise en compte du statut de parent dans la vie professionnelle.
Cependant, je considère que l’argument de l’égalité homme-femme, avancé par le ministre du Travail pour proposer la baisse des annuïtés supplémentaires accordées aux mères salariées du privé, est très hypocrite. Tant que les mères restent majoritaires à mettre leur carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants, que les femmes ont des salaires inférieurs de 27% à ceux des hommes et une retraite inférieure de 40% (source : Insee-Dares, 2006), cette mesure grignote dans notre politique familiale, si enviée par d’autres pays, et qui contribue sans doute à la natalité la plus élevée d’Europe.
Actuellement, les femmes salariées du privé ayant élevé des enfants peuvent bénéficier d’annuités supplémentaires pour le calcul de la durée de cotisation nécessaire à une retraite à taux plein, pouvant aller jusqu’à deux ans par enfant.
Le ministre souhaite inscrire la baisse de ces annuités dans le projet de budget 2010 de la Sécurité sociale (PLFSS). Est-ce ainsi qu’on compte réformer les retraites et baisser le déficit de la sécurité sociale ?!
Mais Xavier Darcos ne fait que reprendre l’argument de la Halde, avancé en décembre 2008 pour que ces annuités soient également accordées aux pères ayant élevé leur enfant. Un arrêt de la Cour de cassation du 19 février 2009 a repris ces arguments pour accorder la majoration à un père. Personnellement, je ne vois pas pourquoi cela devrait aller dans le sens de la suppression de cette petite compensation accordée aux mères. Si des papas s’impliquent dans les soins et l’éducation de leurs enfants, tant mieux, non ? et ce n’est pas ces deux cas cités qui plomberont la Sécu !!
Source principale : Nouvel Obs.