Comme on le dit souvent : les antibiotiques, c’est pas automatique ! Mais de temps en temps les médecins trouvent utile d’en prescrire à nos enfants et même si la plupart des prescriptions sont justifiées, certaines ne le sont pas.
La prescription excessive d’antibiotiques est favorisée par la perception des pédiatres concernant ce que pensent les parents. Une recherche publiée dans le journal BMC Pediatrics montre que les pédiatres sont plus susceptibles de prescrire de façon inappropriée des antibiotiques pour des infections des voies respiratoires s’ils perçoivent qu’il s’agit de ce que les parents attendent d’eux.
Des chercheurs de l’Agenzia Sanitaria e Sociale Regionale Emilia-Romagna, en collaboration avec le CeVEAS-AUSL à Modène et le Centre régional ProBa en Italie ont utilisé une enquête en deux étapes pour cerner l’attitude des pédiatres hospitaliers à l’égard des antibiotiques, ainsi que celle des parents, puis de déterminer les facteurs associés aux pratiques des pédiatres concernant la prescription d’antibiotiques. Ils ont constaté que pour les parents, le manque de connaissances était le plus important facteur potentiellement associés à la prescription excessive. Pour les pédiatres interrogés, 56% pensent que l’incertitude de diagnostic a été la principale cause de la prescription excessive d’antibiotiques, et seulement 20% ont estimé que les attentes des parents en était la cause. Toutefois, dans les pratiques observées, les attentes des parents concernant le contenu d’une ordonnance, tel que le médecin le perçoit, a été le deuxième facteur le plus significativement associés à la prescription actuelle.
« Un large fossé entre perception et nécessité existe en ce qui concerne la prescription d’antibiotiques », affirme le chef du projet, Maria Luisa Moro « , ce qui peut promouvoir l’usage abusif des antibiotiques ». La prescription inutile d’antibiotiques est dangereuse car elle augmente la prévalence des bactéries résistantes aux antibiotiques. Parmi les pays européens, l’Italie a un taux particulièrement élevé de prescription d’antibiotiques et de résistance aux antibiotiques. Elle conclut son rapport en disant que : « Tous les résultats ci-dessus confirment le rôle crucial des facteurs culturels ainsi que des facteurs sociaux dans la détermination du schéma de prescription d’antimicrobiens dans une région. ».