Bébés nageurs, attentions à vos poumons !

Bebe nageurs

Une étude faite en 2006 par le professeur Alfred Bernard, Directeur de recherches au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) et professeur à l’UCL, département de toxicologie industrielle et médecine du travail, en Belgique, a montré que la pratique de l’activité des bébés nageurs dans les piscines publiques au chlore n’est pas saine. Dix ans après, on constate des lésions irréversibles. Et deux fois plus d’asthme et de bronchites récurrentes chez les enfants ayant suivi ces leçons.

Voici l’interview qu’a bien voulue donner le professeur Bernard au journal « La libre Belgique » :

« En quoi consiste l’étude que vous avez menée entre 2002 et 2006 et dont les résultats vont bientôt être publiés?

Cette étude a porté sur 341 jeunes Bruxellois âgés de 8 à 12 ans, soumis à un questionnaire assez fouillé et à différents tests. Parmi eux, 41 avaient suivi des séances de bébés nageurs avant l’âge de 2 ans.

Quelle est l’observation la plus spectaculaire que vous ayez faite lors de cette étude ?
Nous avons observé que, 10 ans après avoir été «bébés nageurs», pratique qui touche 15% des petits Bruxellois, les enfants présentent des troubles de perméabilité, notamment des lésions cellulaires significatives, ou perte de l’ordre de 20% des cellules de Clara. Or il faut plusieurs années de tabagisme pour en perdre 20% à 30% !

Ces lésions sont-elles irréversibles?

Il semble que oui. Il s’agit de cellules souches de l’épithélium respiratoire, qui sécrètent certaines protéines anti-inflammatoires. Logées dans les broncho-terminales, elles ont donc pour fonction de protéger et de réparer les poumons. Ces cellules constituent une cible privilégiée du tabac et manifestement aussi de la trichloramine.

A-t-on diagnostiqué de ce fait davantage d’asthme ou d’affections respiratoires chez ces enfants, ex-bébés nageurs?

Absolument, ils ont plus d’asthme et font beaucoup plus de bronchites récurrentes. En ce qui concerne l’asthme d’effort, diagnostiqué suite aux tests et non basé sur les réponses aux questionnaires, on passe de 11% parmi la population générale de l’échantillonnage à 23,3% parmi les anciens bébés nageurs. Quant aux bronchites récurrentes décrites par les parents, elles passent de 37% à 60%. On ne peut donc pas dire que la pratique des bébés nageurs est saine.


Comment peut-on expliquer l’apparition de ces lésions?

Cette observation est tout à fait logique dans la mesure où les poumons sont en plein développement jusqu’à l’âge de six ou sept ans. Or, ils ont maximisé l’exposition lors des séances de bébés nageurs où ils sont carrément plongés dans l’eau. Dans les premiers mois, il y a un réflexe de fermeture des voies respiratoires qui fait qu’ils sont alors bien imprégnés de tous ces produits.

D’autres études sont-elles en cours?

Oui, nous allons comparer les piscines cuivre-argent et les piscines au chlore et mesurer les problèmes de rhinites, les affections cutanées et les éventuelles pathologies liées au système reproducteur. »

Nous nous amenons Bébé-chan aux cours de natation pour bébé mais il ne s’agit pas du tout de la même chose car il ne met pas la tête sous l’eau sauf exception. Les émanations du chlore dans l’eau peuvent peut être avoir des conséquences… je ne sais pas, le professeur n’en dit rien. J’espère juste que non.

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