Comme je vous l’ai dit dans ma note précédemnte, Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) vient de diffuser à l’ensemble de la profession un communiqué spécifiquement consacré à la pratique obstétricale dans le contexte de la grippe A(H1N1). Voyons maintenant ce qui concerne l’accouchement et la prise en charge de la jeune maman et du nouveau-né.
En voici les grandes lignes.
Une sectorisation des salles de travail en Haute et Basse Densité Virale est recommandée chaque fois que cela est possible au niveau de l’établissement. Les femmes grippées courant le risque de présenter une détresse respiratoire pendant le travail seront informées par les professionnels de santé qu’elles pourront être orientées vers un établissement disposant d’un service de réanimation adulte, en fonction de l’organisation locale définie.
Qu’il s’agisse d’un accouchement par voie naturelle ou par césarienne, la prise en charge des femmes enceintes ne diffère pas fondamentalement en situation pandémique au regard de la pratique habituelle.
Lors de l’accouchement, le bébé d’une femme infectée par le virus A(H1N1) ou suspecte de l’être ne doit pas être posé sur le ventre de la mère mais sur un champ posé sur la table d’accouchement.
Les principes énoncés pour les urgences « classiques » s’appliquent aux urgences de gynécologie-obstétrique car l’attente des patientes induira un contact inévitable entre grippés et non grippés.
Un accès spécifique à la maternité doit être prévu : cet accès dédié à l’obstétrique doit permettre d’organiser : Une zone de tri en amont des urgences obstétricales ; Une sectorisation de ce service d’urgences.
Chaque établissement doit prévoir un protocole pour l’envoi des prélèvements naso-pharyngés vers le labo référent pour l’identification du virus.
En principe, la péridurale reste possible même pour les femmes grippées, à condition que les médecins anesthésistes soient disponibles : en effet, ils risquent d’être mobilisés par les urgences obsétricales.
La durée d’hospitalisation doit être la plus courte possible, devant tenir compte de l’état de santé de la mère et du nouveau-né, du flux de patients et des conditions d’accueil lors du retour à domicile.
Les femmes contaminées devraient porter un masque chirurgical pendant le travail, tant qu’elles le supportent !
Voici une bonne nouvelle : le virus grippal ne franchissant qu’exceptionnellement la barrière placentaire, le nouveau-né est dans la majorité des cas indemne de cette pathologie. Mais son éventuelle contamination virale sera plus le résultat d’une transmission par voie aérienne ou par contact lors de son séjour à la maternité – d’où l’intérêt d’une sectorisation efficace – ou à partir de la mère du père ou de la fratrie (entourage proche).
Si le femme a la grippe ou est suspecte de l’avoir il faut isoler le couple mère-enfant (chambre individuelle). Deux attitutdes sont proposées pour l’enfant :
– un traitement préventif peut être proposé en cas d’exposition (mère ayant enlevé son masque), par oseltamivir à dose prophylactique ;
-un traitement à titre préventif mais à dose curative par oseltamivir (2 à 3 mg/kg
deux fois par jour pendant 5 jours) peut être prescrit à l’enfant.