Une étude suisse a montrée que le taux de césarienne d’urgence et de déchirures graves du périnée était plus important chez les femmes ayant subi des mutilations sexuelles.
L’objectif principal de cette étude était de comprendre le regard des patientes enceintes vis-à-vis de leur anatomie et de leurs organes génitaux externes alors qu’elles avaient subi une mutilation génitale féminine. Cette étude s’est faite dans le cadre des soins pratiques avant la naissance ainsi que lors de l’accouchement dans un hôpital universitaire en Suisse. De plus, cette étude avait un second objectif qui était de déterminer s’il y avait de réelles différences tout au long de la grossesse et lors de l’accouchement entre ces femmes et des femmes non mutilées.
Les résultats ont été comparés avec un groupe témoin de 110 femmes non excisées du même âge et enceintes à la même époque.
Publiés dans la revue International Journal of Obstetrics and Gynaecology, ces travaux montrent que les mutilations génitales multiplient par six le risque de césarienne d’urgence. Les femmes mutilées étant plus difficiles à examiner lors des contractions, la césarienne est alors plus facilement choisie en cas de complications. De plus 9 femmes ont subi une déchirure grave du périnée contrairement au groupe témoin ou seulement une femme en a souffert.
Mme Kuhn, médecin-chef au département d’uro-gynécologie, et responsable de la recherche, attribue cette différence aux cicatrices produites par l’infibulation qui est la suture de la majeure partie des grandes ou des petites lèvres de la vulve, accompagnant parfois l’excision.
Selon l’UNICEF, près de 3 millions de filles de 4 à 14 ans sont excisées chaque année et au moins 70 millions de femmes ont été victimes de mutilations génitales. Elles sont pratiquées surtout dans 28 pays d’Afrique subsaharienne ainsi qu’au Moyen-Orient, notamment en Égypte. Au Soudan, 69% des filles seraient encore excisées.
J’ai moi même une amie venant d’Afrique qui a subit ce genre de mutilation et elle jure de ne jamais le faire subir à sa fille et espère que ces pratiques pourtant bien encrées dans certaines cultures disparaissent.
Et elles ont la « chance » de pouvoir subir une césarienne si besoin est ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de pays ou certains considèrent qu’une femme ayant subie une césarienne n’a pas accouché et les forcent a ne pas l’accepter.
J’ai vu récemment dans un reportage d’Envoyé Spécial, une jeune fille brulée vive par son mari et beau-père pour avoir accepter une césarienne sans leur demander leur accord.
Il y a encore beaucoup a faire pour les femmes dans ce monde