La féminisation de certains métiers ou de certaines fonctions réservés aux hommes exige une certaine adaptation pour tenir compte de la condition féminine, à savoir une éventuelle grossesse.
Vous avez peut être vu la photo montrant Rachida Dati, alors garde des Sceaux, se frayer péniblement un chemin parmi les rangées de l’Assemblée nationale, trop étroites pour son ventre proéminent au 3ème trimiestre de grossesse. Mais cet aménagement de la vénérable institution reste un détail par rapport à l’aménagement des conditions de l’exercice d’un métier.
Prenons par exemple le métier de pilote. Au Canada, La Direction générale de l’aviation civile a en effet recensé 548 femmes sur 12.251 pilotes professionnels, soit 4,5 % dans le secteur.
Impossible donc de ne pas en tenir compte. Or, les femmes pilotes enceintes n’avaient plus le droit de voler dès qu’elle avait connaissance de sa maternité. Dans les faits, 71 % des femmes avouent toutefois avoir continué à voler jusqu’à la date de déclaration légale établie à la 14e semaine.
Aujourd’hui, les textes européens la déclarent toujours inapte à moins qu’une dérogation sévèrement encadrée ne lui soit accordée. La réglementation européenne autorise à voler jusqu’à 6 mois et demi à condition de ne pas présenter de risque maternel, foetal et aéronautique. L’exposition aux rayonnements ionisants est particulièrement surveillée, surtout lors des vols long-courriers. De même, les escales, aux conditions sanitaires déficientes, sont proscrites. Certains aspects sont très importants pour concillier la profession de pilote et la grossesse : la manière de boucler la ceinture et le harnais sur son siège à partir du troisième mois, pour faire porter les sangles sur le relief osseux du bassin. Des considérations matérielles peuvent toutefois laisser au sol une pilote enceinte, si l’uniforme de grossesse n’est pas toujours confectionné à temps…
Aux États-Unis, une grossesse normale n’est pas une inaptitude jusqu’à 8 mois et demi, et au Canada, jusqu’à 7 mois et demi.
Source : Le Point.
Photo : Jane Planchon et Cathy Arazo, les deux premières femmes à prendre les commandes des bombardiers d’eau Canadair de la Sécurité civile © AFP PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
La législation devrait laisser le choix aux mamans de continuer à travailler ou pas comme elles le souhaitent, voire à temps partiel, en fonction de leur état de fatigue et suivant si la grossesse se passe bien ou pas!