Je ne vous parlerai pas ici des droits sociaux ou de la législation du travail concernant les femmes enceintes, mais de ces droits ou coutumes qui montrent un minimum d’attention que la société porte aux futures mamans. Commençons par la place dans le transport en commun. J’ai toujours été désagréablement surprise de constater que la plupart des gens feignent de ne pas voir mon gros bidon (et ce même quand j’étais enceinte au 8ème mois et que je portais un haut moulant, sans équivoque). Tiens, je viens de rentrer en tram et une jeunette tout près de moi a passé dix minutes à regarder ailleurs pour qu’elle ne se sente pas obligée de se lever. Quant à moi, pour l’instant, je fulmine mais ne demande pas aux gens de se lever, alors que bénéficier d’une place assise est, me semble-t-il, plus qu’un droit, la moindre politesse qu’on peut accorder à une femme enceinte.
Il y a aussi la question des toilettes, dès qu’on sort plus d’une heure par exemple. Dans la plupart des villes, il existe peu de toilettes publiques et, généralement, elles ne sont pas recommandables. N’en parlons pas des gares ou autres lieux qu’une future maman peut fréquenter. Alors, le réflexe qu’on a, c’est d’entrer dans un bistrot et demander gentiment si on peu aller aux toilettes. Il ne m’est jamais arrivé jusqu’à maintenant d’avoir un refus mais j’ai toujours eu du mal à franchir le pas, préférant prendre un café pour pouvoir profiter des lieux d’aisance…
Il y aurait aussi le droit de ne pas faire la queue en caisse (chez Ikea par exemple des caisses spéciales sont dédiées aux futures mamans) ou à l’embarquement lorsqu’on prend l’avion (encore que, certains feignent là aussi d’ignorer le gros bidon !).
J’aimerais aussi que les places de parking réservées aux handicapés soient autorisées aux futures mamans au dernier trimestre de grossesse…
Et vous, avez-vous eu des soucis durant votre grossesse qui vous amènent à rêver/ demander un « droit » ou simplement un peu de courtoisie ?
J’ai constaté comme toi, j’en suis à la fin de mon 8ième mois de grossesse et les gens continuent la plupart du temps à feindre de ne pas me voire. En plus j’ai la chance de ne pas être trop grosse, donc cela ne fait vraiment pas longtemps que c’est réellement flagrant. Je n’ose toujours pas demander qu’on me laisse passer aux caisses par exemple, ou le dimanche matin à la boulangerie quand tout le pays se donne RV à la même heure ….
Par contre je me promets de faire super attention plus tard aux femmes enceintes et de systématiquement laisser ma place. J’ai remarqué que parfois il suffit d’une personne qui fasse le geste pour que tout le monde en fasse autant.
J’ai eu de tout, depuis le p’tit caïd de banlieue qui fait se bouger tout le wagon pour que je puisse atteindre une place assise jusqu’à la mamie qui me bouscule pour passer devant moi à la casse prioritaire du supermarché… Entre les deux, de l’indifférence de la part des femmes (sans doute le syndrome « je suis passée par là et je n’en ai pas fait toute une historie »), et un peu de galanterie de la part des hommes, ce sont en général les plus jeunes les plus courtois.
Pour l’anecdote, j’ai dû faire du stop enceinte de 8 mois, en juin 2003, 39° à l’ombre… J’ai attendu près de 2 heures sur une route très très passante avant que quelqu’un ne s’arrête, les gens détournaient la tête quand ils voyaient que je tendais le pouce !
ma femme c’etait un peu pareil … elle a meme une droit, enceinte de 7 mois, à des remarques desobligeantes d’une dame de 40ans car elle ne laissait pas sa place à une mamie, la dame de 40 ans étant bien entendue assise …
y’a des baffes qui se perdent.
C’est la société actuelle: un monde égoïste. Pour citer un exemple, à Kiabi Villeneuve d’Ascq. Sur les 8 places de parking « handicapé », toutes étaient prises par des valides… Parfois, j’ai envie de prendre le temps de dégonfler leurs pneus pour leur faire gagner du temps à leur retour sur le parking!
Idem pour les caisses rapides de Auchan qui sont tellement « visibles » que ma femme est obligée de montrer le panneau pour qu’on la laisse passer. Evidemment, là, les gens soufflent comme désabusés… No comment.
Je vais aller malheureusement dans votre sens, avec une autre historie : celle d’une amie qui, en pleine ville et enceinte de plus de 8 mois, se tord la cheville et ne peut plus marcher (par la suite, elle apprendra qu’il s’agit d’une méchante entorse) ; personne ne s’est arrêté pour l’aider !
Mais pourquoi aucune femme enceinte n’ose demander à s’assoir ou à bénéficier de la caisse prioritaire ? Et après elles s’étonnent que personne ne le fasse de soi-même, alors que tout le monde est habitué à ce qu’elles s’écrasent. Ok on aimerait que ça se fasse sans heurt, mais les gens, faut les éduquer, et ça passe par l’exemple !
Moi je n’ai pas hésité à réclamer, et dès mon 6ème mois, et tant pis pour les gens qui râlent, ils finissent pas s’exécuter quand même.
Mais sinon j’ai tout eu aussi : idem la mamie qui court pour me passer devant à la caisse prioritaire (elle n’avait que dans les 60 ans, pas handicapée, je l’ai fait dégager), les jeunes ou les immigrés plus sympas que les costumes cravate, et les touristes toujours le coeur sur la main 🙂
Pourquoi la grossesse nous donnerait priorité aux caisses ? J’ai fait la queue comme tout le monde tout à l’heure dans un grand magasin alors qu’à 2 semaines de mon terme j’aurais pu passer devant tout le monde. Personnellement, je ne me sens pas malade ni handicapée, et je préfèrerais recevoir un traitement de faveur quand je suis avec mon fils de 2 ans qui est fatigué (et donc fatiguant) ou quand j’ai la migraine !
En revanche c’est vrai que dans le bus bondé (d’étudiants en plus) j’aurais aimé qu’on me propose plus facilement une place assise car j’avais toujours peur de recevoir des coups dans le ventre lors des freinages etc.
Je me demande si dans une certaine mesure le fait d’associer la grossesse à un état de faiblesse-fragilité ne creuse pas le trou des femmes lorsqu’elles se retrouvent à annoncer leur grossesse à leur employeur : si elle n’est pas capable de faire 10-15 minutes de queue, comment pourrait-elle travailler ? Bien sûr ce n’est pas la seule chose qui passe par la tête du patron (il appréhende aussi les jours où l’enfant sera malade etc), mais je pense qu’insidieusement ça y contribue…
Virginie, je t’envie si tu peux rester debout plus de 15 minutes au 9ème mois de grossesse, sans bouger, et sans avoir mal à la tête ou te sentir fatiguée !
De manière générale, il est recommandée pendant la grossesse de ne pas rester longtemps debout (ni assise, d’ailleurs) et il est vrai que j’ai souvent la tête qui tourne quand je suis debout ; puis, si je reste longtemps debout, j’ai les jambes qui ont tendance à gonfler (sans parler du besoin fréquent d’aller aux toilettes, qui peut m’embêter si je dois rester longtemps à faire la queue à la caisse).
Bien sûr, la grossesse n’est pas une maladie mais on ne peut pas sousestimer l’effort qu’elle entraîne pour le corps ; c’est d’ailleurs pour cela qu’on prend une partie du congé de maternité avant l’accouchement…
Par ailleurs, des conventions collectives ou accords d’entreprises prévoient des aménagements d’horaires ; quant au code du travail, elle protège la femme enceinte de travaux pénibles ou considérés dangereux, par exemple celle-ci peut demander à ne plus travailler de nuit. Je comprends bien que c’est gênant pour l’employeur mais à mon avis il vaudrait mieux tenir compte de la réalité de la fatigue pendant la grossesse plutôt que d’instaurer l’idéal de la grossesse rayonnante qu’on voit dans les magazines, et dont le symbole est Rachida Dati qui, n’est-ce pas, n’a même pas eu besoin de congé de maternité…
Virginie, tu as eu de la chance pour ta (tes) grossesse, voilà tout. Tu sais, moi, j’ai vomis, et ce jusqu’au jour de mon accouchement. j’avais des nausées epouvantables à longueur de journée, celles-ci combinée à de jolis maux de dos des que je restais debout plus de 15 minutes.
Alors, la priorité aux caisses, ce n’etait pas vraiment un luxe. Celà dit, la seule fois où j’ai osé demander qu’on me laisse passer, je me suis pris une vague d’insultes et de « pffffffff » dans la tête. Les gens sont vachement sympas!
C’est vrai que je vis des grossesses particulièrement en forme quand je compare à tes descriptions ! Et heureusement car mon employeur ne fait rien de spécial pour les femmes enceintes en dehors de ce qui est prévu par la loi ; dans les branches ou les professions où les femmes sont peu nombreuses, les accords d’entreprise n’abordent généralement pas le problème (c’est mon cas) !
Pour moi le congé de maternité est plus utile pour être tranquille avec son bébé, le câliner etc, qu’à cause de la fatigue. En quelques jours la fatigue de l’accouchement a disparu et celle qui reste va durer bien plus longtemps que la durée du congé de maternité ! Déjà jusqu’à ce que Bébé fasse ses nuits au minimum !
Pour en revenir à la queue aux caisses, je peux envisager qu’on demande la priorité quand c’est des courses dont on ne peut pas se passer ou faire à un autre moment mais typiquement, la future maman qui traîne 2 heures dans les rayons d’Ikéa ou de Kiabi et qui veut ensuite éviter 10 min de queue aux caisses, je trouve ça malhonnête : si elle est si fatiguée, elle serait allée droit au but et n’aurait pas flâné dans le magasin… De la même manière que l’exemple de Rachida Dati dessert les droits des femmes enceintes et des jeunes mamans, je trouve que demander des faveurs que j’estime peu justifiées contribue à sigmatiser négativement les femmes.
Les caisses prioritaires, ce n’est pas que pour le shopping, il y a aussi les courses hebdomadaires… Et puis, on peut se sentir très mal à 5 mois de grossesse, et très bien à 8, pas top le lundi, et super le jeudi, on n’est pas « obligées » d’user de ce droit, mais on doit pouvoir le faire sans se faire insulter et passer devant par des « seniors » en pleine forme qui se vantent de faire l’ascension du Mont Blanc 😉
Hé bien Virginie, vous êtes une grande veinarde… Parce que moi à 9 mois, si je restais 10mn debout, j’avais des crampes et surtout une envie démoniaque de faire pipi.
Une fois, 4 jours avant ma césa, j’ai dû aller chercher quelques trucs de dernières minutes.
Et après, si la caissière ne m’avait pas remarquée et faites passer devant, personne ne m’aurait laissé passer à la caisse maman et handicapé, de la même manière que je n’ai jamais vu une personne avec une béquille passée prioritaire à cette caisse où, car j’ai un minimum d’éducation, je ne vais pas en temps normal.
Quand au congé maternité, là encore, vous êtes une immense chanceuse, donc ne faites pas de votre cas une généralité.
Une maman qui a eu une VB difficile et/ou très longue ou une maman qui a eu une césa (pour en avoir eu une, pourtant avec une technique moderne, je me demande encore quels merveillex anti-douleur ont été donnés à Rachida Dati pour faire la maline en talons aiguilles 5 jours après) sera bien contente de les avoir ces 10 misérables semaines rien que pour récupérer une minimum de forme physique.
Etre enceinte, ce n’est pas une maladie, sans doute, mais alors pourquoi doit-on passer des tonnes d’examen invasifs et/ou désagréables (dont le fameux O Sullivan qui a raison des estomacs les plus résistants) sans pouvoir avoir un minimum de reconnaissance…
pour répondre à la chère Virginie tolérante: j’ai été moi-même enceinte et seule. Donc pour acheter du materiel que je voulais pour bébé je n’avais pas le choix que d’aller moi-même à IKEA d’autant plus que je travaillais donc pas d’horaires du matin à l’ouverture des magasins possible.
En outre, ta façon de voir les choses revient également à oublier ce qu’est la courtoisie, simple accès d’éducation visant à penser à celui ou celle qui est en position de fragilité devant toi.