Enceinte, j’ai passé un entretien d’embauche…

Workingwomanspregnancybook Il y a trois semaines, enceinte de deux mois, je me suis rendue à un entretien d’embauche pour un boulot pour lequel j’avais postulé avant de savoir que j’étais enceinte. Pour l’entretien, je le savais – j’avais fait le test sanguin. Et même que j’avais commencé à m’arrondir mais on aurait pu mettre ces kilos sur le compte de la gourmandise (en fait, ce n’est pas faux, le début de grossesse m’ayant donné une faim de loup et une affreuse envie de… frites !!!). Je n’ai pas évoqué mon état durant l’entretien, mais je me sentais un peu bizarre, comme en porte à faux.

De toute façon, comment l’aurais-je fait ? Sans préambule, devant six inconnus, sans aucun lien avec la présentation ? Pourtant, je n’en avais même pas parlé à la famille : j’attendais la première écographie, pour savoir si tout va bien ; après tout, durant les deux premiers mois, une fausse couche peut survenir.

J’ai été retenue mais je n’ai pas pu me réjouir à 100% ; je savais que je devrai décevoir en annonçant la nouvelle d’un congé de maternité, plus long que les autres d’ailleurs (le bonus pour le 3ème ! 🙂

Finalement, je n’ai pas attendu la lettre officielle pour appeler et dire vite, en bafouillant et en retenant presque mon souffle (ah, le stress !! ), les quelques mots que j’avais à dire. (dans le genre : « J’ai une information importante à vous donner… Je suis enceinte mais je ne pouvais pas vous le dire avant d’avoir vu mon gynécologue et savoir si tout allait bien… Moi je suis toujours très enthousiaste à l’idée de travailler chez vous, mais, si vous êtes toujours d’accord de m’embaucher, il y aurait une période où je ne pourrais pas être là, le congé de maternité pour le 3ème est plus long,… »).

Mon futur employeur pourrait revenir sur sa décision bien que j’aie eu, au téléphone, des garanties que cela ne se produirait pas, l’argument avancé étant que ce ne serait pas légal.

Après tout, c’est une question d’honneur : je n’ai aucune preuve d’avoir annoncé ma grossesse à mon futur employeur, si celui-ci change d’avis. Mais je compte sur son honnêteté…

J’ai préféré pourtant faire cette annonce par téléphone et ne pas attendre le délais légal, une fois le contrat signé en bonne et due forme. Car le service en question doit anticiper et s’organiser pour pouvoir me remplacer dès le mois de septembre-octobre. Je pense que mon futur employeur, devenu mon employeur, m’en aurait vraiment voulu si j’avais attendu encore quelques mois (ce d’ailleurs ce qu’on m’a dit). Je le comprends fort bien ; et si, en théorie, on ne peut pas faire de discrimination et ne pas embaucher une femme enceinte parce qu’elle est enceinte, et si on dispose d’un délais légal pour annoncer sa grossesse, il n’empêche, on est quand même tiraillées, car si on ne met à la place de l’employeur, on imagine bien qu’il faut anticiper et tout réorganiser bien avant le congé de maternité…

Y aurait-il d’autres parmi vous à avoir passé un entretien d’embauche pendant la grossesse ?

  Photo : Couverture du livre Working woman pregnancy.

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