La littérature médicale n’est pas unanime sur le lien entre déclenchement du travail, après le dépassement de terme, et nombre de césariennes. Mais les dernières études en date s’accordent sur le fait que la nulliparité et les conditions cervicales initiales sont des facteurs indépendants de risque de césarienne en cours detravail. C’est pourquoi on évite généralement de déclencher l’accouchement d’une femme dont le col est fermé.
Le problème est qu’il est difficile de trouver des infirmations fiables, mises à jour et détaillées sur les sites grand public, concernant les dernières études médicales. Mais j’ai pu consulter les deux articles les plus récents parus, en France, en octobre 2008, dans la revue Gynécologie obstétrique & fertilité.
Les auteurs (S. Tarrab et L. Marpeau) du premier article (Contre le déclenchement systématique « à » 41 semaines d’aménorrhée et zéro jour) estiment que ‘ »avoir une politique de déclenchement systématique à 41 SA et zéro jour conduirait à déclencher des patientes essentiellement nullipares avec de mauvaises conditions cervicales sans bénéfice périnatal démontré. Le taux de césarienne en cours de travail ne pourrait qu’augmenter et en conséquence les grossesses ultérieures sur utérus cicatriciels. » L’auteur rappelle à ce sujet les recommandations toutes récentes (juin 2008) de la Haute Autorité de santé (HAS) :
- • la réalisation d’une échographie du premier trimestre à 11–13 semaines d’aménorrhée permet une détermination précise du terme à partir de la mesure de la longueur cranio-caudale (de la tête aux talons) du fœtus. Sa pratique systématique contribue à réduire la fréquence des
termes
considérés à tort comme dépassés (grade A) ;
• le risque de complications associées au dépassement de terme impose une surveillance précise à partir du jour du
terme
(grade A).
• si la femme enceinte n’a pas accouché à 41 SA + 0, il est recommandé d’initier une surveillance fœtale toutes les 48 heures ;
• en l’absence d’accouchement, à 41 SA + 6 jours, il est recommandé de réaliser un déclenchement,
éventuellement précédé d’une maturation cervicale par prostaglandines ;
• il est possible de réaliser un
déclenchement à partir de 41 SA + 0 jour, si le col soit favorable, d’en avoir informé la femme enceinte et obtenu son accord.
En revanche, L. Vercoustre, l’auteur du second article (La quarante-deuxième semaine ou la semaine en trop ? ) rappelle plusieurs études ayant montré « un taux inchangé, voire une tendance à la diminution du taux
de
césarienne par rapport à l’attitude « attentiste ».
En général, les gynécologues-obstétriciens coupent la poire en deux, c’est à dire déclenchent le travail (si le col est favorable) à 2-3 jours après le terme.
Grossesse : quand est-on à terme ? et Fin de grossesse : déclencher le travail ?