La recherche avance pour les bébés prématurés !

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Premature_science Quelle mère n’a jamais eu peur d’accoucher prématurément ?

Même si l’on sait que 85 % des bébés nés prématurément avant 32 semaines survivent cela ne diminue en rien les séquelles causées par ce manque de maturité. Pour pallier à ça, Pierre Gressens, qui est le directeur de l’unité de recherche «Physiopathologie et neuroprotection des atteintes du cerveau en développement» à l’université Paris-VII a effectué des recherches qui pourraient être très prometteuses.

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Il explique :

«Je cherche des moyens d’éviter aux grands prématurés les éventuelles séquelles cérébrales liées à la précocité de leur naissance. Aujourd’hui, 85 % des enfants nés avant 32 semaines de gestation – soit sept semaines, ou plus, avant le terme – survivent. Le problème est que ces progrès, indéniables, n’ont pas été accompagnés d’avancées dans le devenir neurologique des grands prématurés. En effet, plus un bébé naît précocement, plus le risque de séquelles neurologiques, qui se manifestent plus tard par des déficiences motrices, mentales et comportementales, augmente. Ainsi, plus d’un tiers des prématurés de moins de 28 semaines de gestation présentent de telles déficiences et cette proportion s’élève à plus de 50 % chez ceux nés avant 26 semaines. A ce jour, les médecins ne disposent d’aucun moyen pour prévenir l’apparition de lésions cérébrales. Toute ma démarche vise donc à trouver des molécules qui permettent de diminuer ce risque.

Nous savons que ces lésions neurologiques se mettent en place autour de la naissance ou juste après. L’idéal serait évidemment d’intervenir avant la naissance, mais cela n’est pas envisageable pour le moment. Une fois l’enfant né, il y a deux stratégies possibles : soit on réussit à bloquer le phénomène avant son installation ; soit on trouve un moyen de réparer les dommages. C’est cette deuxième possibilité que j’ai explorée en testant plus de 100 molécules médicamenteuses sur un modèle de souris qui présentait des lésions cérébrales correspondant à celles d’un prématuré âgé de 26 à 28 semaines de gestation. Il est ainsi apparu que la mélatonine est très efficace : une injection quotidienne pendant cinq jours de cette hormone réduit de 85 % les lésions cérébrales des souriceaux. Mieux : la récupération des tissus lésés permet au souriceau d’acquérir des fonctions cognitives normales.

Nous avons obtenu des résultats tout aussi prometteurs chez le rat et le mouton. Nous espérons, avec une équipe anglaise, pouvoir réaliser un essai clinique afin d’évaluer les bénéfices d’injections de mélatonine chez le nouveau-né prématuré dans les jours qui suivent sa naissance. Ce serait là le premier essai clinique sur des grands prématurés jamais mis en place. Les autorités de santé sont évidemment très prudentes face à cette innovation : la question de la toxicité de la mélatonine doit être soigneusement évaluée. Cette hormone naturelle connue pour réguler l’horloge biologique n’est pas, ou peu, toxique chez l’adulte, et même chez le nourrisson né à terme. Mais le foie et les reins des grands prématurés sont immatures et ils ont donc un métabolisme, de ce fait, différent de celui de l’adulte et de l’enfant. Mais nous sommes optimistes. Nous espérons que, dès la fin de l’année, nous pourrons proposer aux femmes qui ont accouché très prématurément de participer à notre essai.»

Maintenant reste à savoir, quelles mères seraient susceptibles d’accepter de faire participer son bébé à l’essai du docteur Gressens sans en connaître les conséquences futurs pour celui-ci ?

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