Faut-il interdire la fessée en France ?

Bb_fesse La fessée revient au coeur des débats afin de ne plus revenir définitivement opportuner les fesses de nos enfants. Un petit rappel des faits : en 2006, l’Assemblée Générale des Nations-Unies a décidé que 2009 serait la date butoir pour l’abolition des châtiments corporels dans tous les pays du monde. Nous y sommes ! Alors trois ans après qu’en est-il réellement ? A ce jour, seuls 23 pays ont interdit les fessées, gifles et autres tapes. La Suède est le premier pays à avoir franchi le cap en 1979, puis l’Allemagne en 2000, les Pays-Bas en 2006, la Grèce, le Portugal et l’Espagne en 2007. Dans ces pays, la loi permet de porter plainte contre les parents qui donnent la fessée. Ces derniers sont généralement réprimendés par un avertissement ou une amende. La France ne fait pas partie des pays abolitionnistes, et ne semble pas pressée…

Un sondage paru dans le Figaro d’hier, montre que seulement 10 % des Français pensent qu’il faut interdire la fessée. 90 % pensent le contraire, et « expliquent » la fessée comme moyen de pression pour faire obéir l’enfant. Dans une enquête d’opinions de l’Union des Familles en Europe, 87 % des parents interrogés reconnaissent même pratiquer la fessée sans complexes. Pourtant de nombreuses études, sur les effets « nocifs » de la fessée ont été dévoilées. Comme celle du Dr Jacqueline Cornet et celle d’Olivier Maurel. Ce dernier affirme que la fessée et autres châtiments corporels seraient à l’origine de la violence de nos sociétés. Peut-on aller jusque là ? Tout cela donne à réfléchir. La fessée inoffensive que l’on donne à nos enfants pour leur montrer que parfois ils dépassent un peu trop les limites, est-elle aussi lourde de conséquences que nous le disent les spécialistes ? Alors où s’arrêtent les limites de notre rôle parental.

(18 commentaires)

  1. Oui il faut interdire la fessée. Il y a d’autres moyens pour éduquer un enfant. C’est difficile, parfois on se dit que cela nous défoulerait bien, mais Interdire la fessée est essentielle. Pourquoi faire à un enfant beaucoup plus faible que nous, ce qu’on l’on n’oserait pas faire à un grand type de 1 mètre de plus? Tout ceci ne serait donc qu’un rapport de force de plus. Nous ne changerons donc jamais !
    La violence se transmet comme le reste. Ne pas taper ne veut pas dire ne pas punir.
    mh,

  2. et taper pour punir pourquoi pas
    une fessé n a jamais tuér quelqu’un et ça permets de faire comprendre que le bouchon été pousser un peu trop loin.
    exemple: pour raisonner une personne que ce soit un enfant ou un adulte devant une situation critique la bonne vieille giffle ou la féssé pour un enfant c plutot pas mal.

  3. D’ailleurs Le Conseil de l’Europe a dit, avec ironie : « Quand on frappe les adultes, c’est une agression. Quand on frappe les animaux, c’est de la cruauté. Et quand on frappe les enfants, c’est pour leur bien ». Quand on y réfléchit bien, ils ont raison.

  4. Mais comme nous l’a dit Mh, il existe d’autres solutions. J’ai bien peur que la vieille bonne fessée, soit devenu un geste bien trop banal pour certains parents. Je ne vais pas mentir. J’ai déjà mis la fessée à mon plus grand. Mais jamais sans scrupules. Je m’en suis voulu, car en y réléchissant de plus près. Il y a toujours une meilleure solution. C’est tellement facile sinon.

  5. Moi aussi, ça m’est arrivé, mais en y réfléchissant bien, je me rend compte qu’il n’y a pas plus de résultats: j’étais tellement sûre que ce serait LE moyen de pression, quand tout aurait échoué et qu’il faudrait absolument le faire obéir que je n’ai pas tellement réfléchi sur le coup, mais pour obtenir la même chose, je préfère maintenant me débrouiller sans.

  6. Moi aussi, ça m’est arrivé, mais en y réfléchissant bien, je me rend compte qu’il n’y a pas plus de résultats: j’étais tellement sûre que ce serait LE moyen de pression, quand tout aurait échoué et qu’il faudrait absolument le faire obéir que je n’ai pas tellement réfléchi sur le coup, mais pour obtenir la même chose, je préfère maintenant me débrouiller sans.

  7. Je suis tout à fait d’accord avec toi Marie. La première solution qui s’offre à nous, nous paraît toujours être la meilleure. Pourtant une fois la fessée passée, on se rend compte que cela ne change pas toujours les choses. Et pire encore si ce geste bloque la communication avec l’enfant. Comme toi, nous essayons de faire sans, désormais. Ce n’est pas toujours facile. Mais qui a dit que l’éducation de nos enfants était simple.

  8. Sur ce sujet, on ne peut que conseiller les travaux d’Alice Miller, qui ne concernent pas que la fessée, mais toutes les formes de violences non reconnues administrées aux enfants:
    http://alice-miller.com/index_fr.php
    Il y aussi le site d’olivier maurel qui a écrit le livre « la fessée, questions sur la violence éducative »:
    http://oveo.org/
    Et je vous invite à signer et relayer cette pétition pour interdire les châtiments corporels:
    http://www.petitiononline.com/chatcorp/petition.html
    « Il n’y a pas de « bonne fessée » !
    Pourquoi les fessées, les gifles et même des coups apparemment anodins comme les tapes sur les mains d’un bébé sont-elles dangereuses ?
    1. Elles lui enseignent la violence, par l’exemple qu’elles en donnent.
    2. Elles détruisent la certitude sans faille d’être aimé dont le bébé a besoin.
    3. Elles créent une angoisse : celle de l´attente de la prochaine rupture.
    4. Elles sont porteuses d’un mensonge : elles prétendent être éducatives alors qu’en réalité elles servent aux parents à se débarrasser de leur colère et que, s’ils frappent, c’est parce qu’ils ont été frappés enfants.
    5. Elles incitent à la colère et à un désir de vengeance qui restent refoulés et qui s’exprimeront plus tard.
    6. Elles programment l’enfant à accepter des arguments illogiques ( je te fais mal pour ton bien) et les impriment dans son corps.
    7. Elles détruisent la sensibilité et la compassion envers les autres et envers soi-même et limitent ainsi les capacités de connaissance.
    Quelles leçons le bébé retient-il des fessées et d’autres coups?
    1. Que l’enfant ne mérite pas le respect.
    2. Que l’on peut apprendre le bien au moyen d’une punition (ce qui est faux, en réalité, les punitions n’apprennent l’enfant qu’à vouloir lui-même punir).
    3. Qu’il ne faut pas sentir la souffrance, qu’il faut l’ignorer, ce qui est dangereux pour le système immunitaire.
    4. Que la violence fait partie de l’amour (leçon qui incite à la perversion).
    5. Que la négation des émotions est salutaire (mais c’est le corps qui paie le prix pour cette erreur, souvent beaucoup plus tard).
    6. Qu’il ne faut pas se défendre avant l’âge adulte.
    C’est le corps qui garde en mémoire toutes les traces nocives des supposées « bonnes fessées ».
    Comment se libère-t-on de la colère refoulée?
    Dans l’enfance et l’adolescence :
    1. On se moque des plus faibles.
    2. On frappe ses copains et copines.
    3. On humilie les filles.
    4. On agresse les enseignants.
    5. On vit les émotions interdites devant la télé ou les jeux vidéo en s’identifiant aux héros violents. (Les enfants jamais battus s’intéressent moins aux films cruels et ne produiront pas de films atroces, une fois devenus adultes).
    A l’âge adulte :
    1. On perpétue soi-même la fessée, apparemment comme un moyen éducatif efficace, sans se rendre compte qu’en vérité on se venge de sa propre souffrance sur la prochaine génération.
    2. On refuse (ou on n’est pas capable) de comprendre les relations entre la violence subie jadis et celle répétée activement aujourd’hui. On entretient ainsi l’ignorance de la société.
    3. On s’engage dans les activités qui exigent de la violence.
    4. On se laisse influencer facilement par les discours des politiciens qui désignent des boucs émissaires à la violence qu’on a emmagasinée et dont on peut se débarrasser enfin sans être puni: races  » impures « , ethnies à  » nettoyer « , minorités sociales méprises.
    5. Parce qu’on a obéi à la violence enfant, on est prêt à obéir à n’importe quel autorité qui rappelle l’autorité des parents, comme les Allemands ont obéi à Hitler, les Russes à Staline, les Serbes à Milosevic.
    Inversement, on peut prendre conscience du refoulement, essayer de comprendre comment la violence se transmet de parents à l’enfant et cesser de frapper les enfants quel que soit leur âge. On peut le faire (beaucoup y ont réussi) aussitôt qu’on a compris que les seules vraies raisons de donner des coups « éducatifs » se cachent dans l’histoire refoulée des parents.
    http://www.alice-miller.com
    © 2009 Alice Miller »

  9. Je rejoins les avis déjà donnés, la fessée et la gifle, pour en avoir pris enfant, ce n’était pas à visée éducative, mais bel et bien pour calmer les nerfs des parents.
    Frapper un enfant, c’est de la violence pure et simple. Et ce paradoxe de violence éducative alors que la violence animal et conjuguale est reprimée prouve bel et bien que l’on marche sur la tête en France sur ce point.
    Si on perd son calme, mieux vaut expédier son enfant dans sa chambre, et essayer de calmer pour parler de la bêtise à tête reposée, c’est bien plus constructif pour le parent et l’enfant que des hurlements et de coups, que souvent, on regrette !

  10. Merci Irina pour ton message. Une jeune poètesse disait « Le derrière des petites filles a été créé pour calmer les nerfs des mamans. » ! Tu as tout à fait raison, il faut mieux envoyer son enfant dans sa chambre, plutôt que de réagir sans réfléchir et perdre son calme. La violence est tellement banalisée dans notre société, que les mentalités risquent d’être longue à changer.

  11. G.Roblin votre commentaire est très intéressant et j’espère qu’il sera lu par beaucoup de parents. Tout ce que vous avez écrit doit nous faire réfléchir sur la façon de se comporter avec nos enfants. Je pense d’ailleurs que les jeunes parents devraient être davantage informés sur ce sujet. Souvent quand on devient parent pour la première fois, et que l’enfant commence à grandir, on ne sait pas toujours quelle attitude adopter face à des situations difficiles. Et on ne choisit pas toujours la bonne option.

  12. @Ludivine Corbeau
    J’ai surtout indiqué un tract issu du site d’alice miller (cliquez sur mon pseudo pour y accéder).
    Il est vrai que ces informations ne sont pas répercutées par les médias grand public, car ça met en accusation les parents et une méthode d’éducation traditionnelle, considérée comme sacrée !
    Et une fois parent on ne fait bien souvent que répéter ce que l’on a subis.

  13. Bonjour,
    – Si je peux me permettre… la France est officiellement contre la fessée, elle a signé… mais très discrètement le 10 septembre 2008. Par contre à ce jour, elle n’a pas décliné la façon dont elle va appliquer son engagement… A lire: http://parentsdurables.blogspot.com/2008/11/saviez-vous-que-la-france-est.html
    – Je ne suis pas pour la fessée car comme qqn l’a dit un peu plus haut, c’est surtout pour « calmer les nerfs » d’un parent énervé, en colère… Mais encore faut-il trouver des alternatives aux claques et aux fessées… je vous partage qlq découvertes: http://parentsdurables.blogspot.com/2008/12/eduquer-sans-fesse.html
    Bon courage à tous les parents !

  14. Pour ma part, je vois bien plus de mal dans la tape sur la main dès le plus jeune age que dans la fessée « défouloir » lorsqu’un bambin à « dépassé les bornes des limites ».
    Dans le premier cas, c’est une « agression » qui remplace l’éducation par une explication verbale à un age ou tout est à construire.
    Dans l’autre cas, le parent montre à son enfant qu’il a poussé le bouchon trop loin et que l’homme est faillible.
    Oui, je sais, je simplifie à l’extrème et utilise des exemples angelisés… mais c’est aussi pour montrer que ce n’est pas une histoire de « maltraitance ». C’est l’illustration des relations parents-enfants, enfants-enfants puis entre adultes : il y a ceux qui parlent fort, ceux qui insultent, ceux qui cognent ou intimident, ceux qui abandonnent, ceux qui louvoient pour arriver à leur fins, ceux qui suivent aveuglément, ceux qui s’écrassent, ceux qui pleurent, ceux qui mettent leur vie en danger, ceux qui cassent, …
    On a tous notre caractère profond qui se révèle quand on est acculé à nos limites. L’important est avant tout de le connaitre pour essayer de le modérer ou de le moduler.
    Mais faire croire à son enfant qu’on n’est jamais démuni c’est aussi le laisser seul avec ses instincts négatifs et lui faire croire qu’il est anormal de ressentir frustration, colère, envie et fatigue alors que c’est quand même le quotidien d’un enfant !
    Déborder de temps en temps, c’est aussi se mettre à son niveau et lui montrer le travail de retenue fait toutes les autres fois.
    (Par chez nous, l’idéal est l’éloignement qui permet à chacun de s’apaiser. Cet isolement est demandé alternativement des deux cotés. Parfois des larmes roulent, des deux cotés aussi. Et quelques fois aussi les jouets volent ou une claque part, des deux cotés toujours… mais jamais ce n’est anodin. Toujours il y a excuses… Des deux cotés encore !)
    Mais bon, après tout, comme pour toute législation, il faut être extremiste pour faire avancer les mentalités, alors soit : « punissons la fessée » (quitte à avoir par la suite des lois innaplicables ou en trop grand nombre, mais là, c’est un autre débat ;-))

  15. Il m’est arrivé de prendre quelques rares fessées quand j’étais petite et que je faisais de gros caprics (à me rouler par terre !!!) et j’avoue que je n’ai pas le sentiment d’avoir été marquée plus que ça. Certes je m’en rappelle. Mais du coup, j’ai aussi vite appris que ça ne marchait pas et que c’est pas en me roulant par terre que j’aurai gain de cause.
    J’ai très bien compris vos arguments et je ne peux qu’être d’accord avec vous. Je comprends que la fessé puisse être prise comme une maltraitance ou une agression physique.
    Mais j’avoue qu’après avoir vécu personnellement une crise (et quand je dis une crise, j’ai vraiment eu peur !!!) de mon neveu hyperactif en plein magasin, je pense que j’aurai sûrement réagit comme ma belle-soeur, avec une fessée.
    D’ailleurs un monsieur est intervenu pour dire qu’il n’était pas d’accord avec ce geste, comme quoi il y a bien plus de monde qu’on ne le pense à être contre ce genre de pratique.

  16. Bonjour les filles, et merci pour vos commentaires, toujours très intéressants. Angèle, moi aussi il m’est arrivé de recevoir des fessées et je ne suis pas traumatisée pour autant. Et je n’ai pas pensé que mes parents me maltraitaient. Cependant je pense que ce geste est une facilité. Et concernant le magasin, si cela peut rassurer ta belle-soeur, il m’est arrivé la même chose. Et la fessée est tombée également de mon côté. Le regard des gens est toujours pour ma part très génant et le fait qu’ils se permettent de juger me dépasse. Mariette, je suis d’accord avec toi, sur le principe de la petite claque sur bébé. Un jour mon beau-frère l’a fait sur sa petite fille car elle avait renversé son assiette. Mais je crois qu’il n’a pas mesuré sa force. Cela m’a beaucoup choqué. Et la petite a vraiment été très surprise. Il est vrai que c’est très important de se connaître, surtout pour éduquer nos enfants. Où sont nos limites ? Et si je sens qu’elles sont bientôt atteintes, je souffle, quitte effectivement à s’isoler un peu. Merci à toutes les deux pour vos réactions. Il est très important de connaître l’avis des autres. Cela peut aider.

  17. franchement ont est pas des robots non plus.la fessé c est pas la fin du monde.
    pour raisonner la bonne vieille fessé a toujours marché, c’ est sur que si elle devient habituelle elle feras plus effet.

  18. Bonjour Mik2gre. J’en ai justement discuté hier avec des connaissances, et ils partagent entièrement ton avis. Mais comme tu le dis, il ne faut pas que la fessée devienne une habitude. Malheureusement pour certains parents c’est le cas…

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