C’est l’arrivée du premier bébé au sein d’un couple qui lui révèle la force de l’amour parental. Une notion qui reste un peu abstraite tant que l’on n’a pas d’enfants et qui se révèle avec force dès qu’on en a. C’est une forme d’amour si particulière que celle qui nous lie à notre enfant. Pour ma part, je dis souvent que ce que j’éprouve pour mes enfants ce n’est pas de l’amour, c’est de la rage tant il y a un ressenti quasi bestial sur cette question, en tout cas c’est un amour qui vient des tripes et qui est si instinctif qu’il nous emporte tout entier sans réflexion aucune: la plupart des parents (pour ne pas dire tous) donneraient leur vie sans hésiter pour sauver leur enfant, pour qui d’autre irions nous jusque là?
Quand ma fille ainée est née, j’ai été vraiment stupéfiée et bouleversée par l’immensité de l’amour que j’éprouvais pour elle. C’est un sentiment qui peut être très déroutant et même conduire certaines mamans à faire une dépression post-natale tellement elles se sentent submergées. (Lire: « Qu’est ce que la dépression post-natale?« ).
Attention néanmoins car il arrive pour certains parents que cet amour ne vienne pas naturellement et que dans les premières semaines et les premiers mois de la vie de l’enfant cet amour doive se construire petit à petit. L’arrivée d’un bébé réveille parfois de vieilles blessures chez un de ses parents qui aura du mal à l’accueillir comme il le voudrait et comme il pensait pouvoir le faire. Si vous ressentez que l’amour pour votre enfant n’est pas comme il devrait être, il ne faut pas hésiter à vous faire aider. Ce sujet n’est plus tabou et des structures existent notamment des unités mère-enfant à l’hôpital qui accueillent des mamans qui ont du mal à créer le lien d’amour et d’attachement avec leur bébé.
Les signes d’effondrement maternel (très bien détaillés sur le site « Maman Blues« ) qui doivent alerter sont les suivants:
– Ne pas dormir, s’empêcher de le faire comme si c’était là un manquement au devoir maternel.
– L’ hyperactivité exacerbée, comme si il y avait un danger à ne rien faire, à se reposer.
– La peur paralysante des pleurs et des cris du bébé (surtout la nuit)
– La difficulté éprouvée par la mère face au prénom choisi pour le bébé: se trompe en le nommant, ne supporte pas de l’entendre dans la bouche des autres.
– Avoir froid en permanence et devoir se cacher sous plusieurs épaisseurs de vêtements
– Difficulté à se nourrir et difficulté à nourrir son enfant.
– Autodépréciation et culpabilité dès l’accouchement.
– Regrets de l’accouchement par une mère qui a le sentiment de ne pas avoir été à la hauteur.
Mais les papas peuvent aussi être en difficulté au moment de la naissance de leur bébé et connaitre une sorte de « baby blues du papa« . Ce syndrome toucherait 4% des papas.
En général, les papas concernés changent de comportement juste après l’accouchement: ils sont plus stressés, anxieux; ils peuvent souffrir d’insomnies et de pertes d’appétit. Certains auront tant de mal à supporter les cris de leur enfant qu’ils ne pourront quasiment plus le toucher. Ils perdent toute confiance en eux et en leur capacité à être un bon père.
Heureusement, toutes ces difficultés d’attachement, si elles existent, sont quand même rare. En général les parents deviennent complètement gagas et béas d’admiration dès que leur bébé voit le jour. Quand bébé vient au monde, une réflexion commune à la plupart des parents est: « Mais comment était notre vie sans lui car on a l’impression qu’il a toujours été là ». Et oui, fort heureusement la plupart du temps bébé prend sa place au sein de toute la famille et particulièrement dans le cœur de ses parents tout naturellement. Et il permet à ses parents de découvrir une nouvelle forme d’amour, l’amour le plus puissant: l’amour parental.