Les phtalates sont de plus en plus montrés du doigt, accusés de contribuer à la baisse de la fertilité masculine. Mais plusieurs problèmes se posent : est-ce que ces effets sont bien réels ? quel est le seuil où la nocivité apparaît ? peut-on réduire ce seuil, sachant que les phtalates sont partout, à partir des plastiques ou des jouets jusque dans l’urine qui pollue le sol ?
Duex nouvelles études tentent d’apporter quelques réponses aux deux premières questions. Un article publié en novembre 2008 dans Environmental Health Perspectives suggère le fait que les mamans qui sont exposées régulièrement aux phtalates durant leur grossesse en utilisant des spray fixatifs pour les cheveux (cetet étude concerne notamment les futures mamans dont le métier les oblige à être en contact régulier avec ces produits, les coiffeuses) augmente trois foix le risque de donner naissance à un petit garçon souffrant de hypospadias, une anomalie uro-génitale caractérisée par l’ouverture de l’urètre dans la face inférieure du pénis plutôt qu’à son extrémité.
Mais un « antitode » existe : la supplémentation en acide folique pendant les trois premiers mois de la grossesse diminuerait ce risque de 36%.
Une autre étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la même revue montre qu’une exposition foetale très forte à un type de phtalate particulier (DEHP) entraînerait une diminution de 40% des cellules séminales (qui se différencient par la suite en spermatosoïdes et ovules). La bonne nouvelle est que le taux de DEHP testé est deux fois plus grand que celui constaté jusqu’à maintenant chez les hommes.
Le taux le plus bas testé correspond à celui trouvé dans le lait maternel, en Finlande ; il n’aurait pas d’effet sur la diminution des cellules séminales.
Photo : Structure du phtalate.