Et oui, j’avais envie de pousser un coup de gueule ce matin. Je ne sais pas si ce sont les soldes qui me mettent les nerfs en pelote comme ça, mais pour tout dire je viens de lire un article de Christine sur ce blog « on s’en remet une petite louche » qui a ravivé de vieilles blessures (pas si vieilles que ça en fait). Je voulais apporter à mon tour mon témoignage de maman qui n’a pas allaité ses enfants parce que j’ai trop subit de pressions quant à mon choix de ne pas allaiter. Les pressions ont commencé avant même que je n’accouche de ma première fille: « Alors… tu vas allaiter? ». Franchement, de quoi je me mêle!… Et quand je répondais « non, je ne crois pas », alors là invariablement c’était le drame. Je me tapais une litanie sans fin sur les bienfaits du lait maternel pour la santé de bébé, c’était affreux. Parce que bien évidemment, tout ça , je le savais et franchement si je ne voulais pas allaiter ce n’était pas pour le plaisir de priver ma fille du bon lait de sa maman et de mes anticorps. C’est que profondément, viscéralement je ne pouvais pas: ça me dégoute, je n’y peux rien. La raison je pense est que je n’ai pas été allaitée moi même et que personne n’a allaité dans ma famille. Depuis que je suis petite fille je n’ai vu que des biberons à tel point que c’est pour moi dans mon cerveau le mode normal d’allaitement. Vous allez trouver ça dommage, c’est certain mais c’est comme ça.
Évidemment, je suis d’accord avec vous Christine quand vous dénoncez les mamans non allaitantes qui justifient leur choix par le fait de vouloir donner une place au papa car chez nous non plus papa ne s’est jamais levé la nuit pour donner le biberon tout simplement parce qu’il ne le souhaitait pas et moi non plus. Pour ma part, je pense que même si on nourrit son bébé au biberon, ça n’empêche pas le nourrisson d’avoir besoin de sentir sa maman: son odeur, ses battements de cœur si rassurants que bébé a entendus dans le ventre pendant 9 mois. Je tiens d’ailleurs à préciser concernant le même article que je suis devenue maman au foyer depuis la naissance de ma première fille car je n’ai jamais réussi à laisser mes petits pour retourner travailler donc par pitié, cessons les clichés.
Pour les futures mamans qui seraient comme moi, pas aux hésitantes (si vous hésitez je pense, c’est que vous pouvez allaiter, vous avez juste un peu peur de vous jeter à l’eau); non, aux mamans qui savent qu’elle n’allaiteront pas je n’aurai qu’un conseil. Blindez vous, vous en aurez besoin.
J’ai pour ma part beaucoup souffert des regards désapprobateurs et réflexions assassines qui me disaient en substance que j’étais une mauvaise mère. Ça a commencé avant la naissance, ça a continué à la maternité alors que je venais juste d’accoucher et ça a duré après jusqu’à ce que mes enfants aient plus de 6 mois, âge où l’opinion public se satisfait que l’on nourrisse son enfant au biberon (à noter qu’à partir de cet âge le rapport s’inverse et c’est la maman allaitante qui subit des réflexions, ce n’est pas plus heureux…).
La pire erreur que j’ai faite est d’avoir, sous la pression, accepté de donner la tétée d’accueil et son fameux colostrum à ma fille ainée. C’était en fait une grosse erreur. Pour résumer on m’a mis ma fille au sein, j’étais super tendue et ça ne m’a procuré aucun plaisir. J’avais vraiment du mal et j’attendais que ça se passe… Il faut dire que la sage femme qui avait mis ma fille au sein pour achever de bien me culpabiliser alors que j’étais complètement crevée par un accouchement très long et difficile et psychologiquement toute tourneboulée d’être maman pour la première fois n’avait rien trouvé de mieux à me dire que « ah… vous allez lui faire plaisir à votre petite fille » et ces paroles tournaient dans ma tête. Bilan: catastrophique. Je n’ai pris aucun plaisir et ma petite fille non plus c’est évident. Et maintenant je regrette sincèrement ce premier contact raté parce que le colostrum c’est très important certes mais le premier contact entre un bébé et sa maman encore plus. Je n’ai pas refait la même erreur pour mon fils: j’ai demandé tout de suite un bib’: j’étais cool, il était cool et c’était bien mieux comme ça.
Depuis, j’en ai parlé à un pédiatre qui m’a dit que c’était une hérésie de proposer une tétée d’accueil à une maman qui ne voulait pas allaiter…
Liens avec le blog bébé:
– On s’en remet une petite louche du 25 octobre 2008
– L’allaitement: pourquoi j’ai aimé et détesté du 18 janvier 2007
– Précieux collostrum du 1er octobre 2007
Solenn,
ne vous culpabilisez pas. Je comprends votre coup de gueule.
Moi, j’ai allaité par choix. D’ailleurs, ma mère, qui n’a pas allaité, m’a regardé bizarrement quand je lui ai annoncé. Elle m’a bien entendue soutenue dans ma démarche.
Par contre, j’ai vite déchantée. L’allaitement ne s’est pas très bien passé. Mal conseillée et mal entourrée, je me suis débrouillée et plus d’une fois j’ai eu envie d’abandonner. J’ai quand même tenue 2 mois !
Quoiqu’il arrive, toute maman subit à mon goût trop de pressions et pas assez de soutien. Entre les mamans qui ne souhaitent pas allaiter et celles qui sont mal conseillées comme moi ou qui ont eu l’impression d’échouer, il est difficile de s’épanouir. On a déjà assez d’incertitudes (surtout quand c’est le 1er) alors pourquoi en rajouter ?
Il serait enfin bon d’arrêter de juger les mamans sur leur choix, et il serait nettement meilleur de leur apporter soutien et réponse aux questions qu’elles se posent.
Je suis aussi d’avis qu’il faut soutenir la maman dans son choix réfléchi d’allaiter ou non.
Mais je ne vous rejoins pas dans une partie de votre raisonnement. Vous plaidez pour une ouverture d’esprit et en même temps vous dénoncez les mamans qui donne comme argument de laisser plus de place à leur conjoint. N’y a-t-il pas ici une contradiction ?!?
Ne devrait-on pas soutenir la maman dans son choix … quelle que soit sa raison ?!?
Ce que je peux dire c’est que j’ai, en tant que papa, passé des moments magnifiques à donner le biberon à mon fils, même au milieu de la nuit (je me levais 1 nuit sur 2).
Arrêtons simplement le prosélytisme et expliquons les avantages et inconvénients de chaque solution pour que chacun puisse se faire SA PROPRE opinion.
Je vous remercie Angele et Moimoi pour vos commentaires,
Je les ai trouvés fort intéressants car ils traduisent en tout premier lieu qu’il y a autant de cas particuliers que de parents. Nous faisons tous du mieux que nous pouvons et c’est ce qui compte.
Angele, votre témoignage m’a touchée et je suis tout a fait d’accord avec votre conclusion: militons pour plus de compréhension et de soutien envers les jeunes parents surtout pour un premier bébé et pour le respect de leurs choix.
Moimoi, mais vous avez tout à fait raison!… Moi qui déteste le prosélytisme quel qu’il soit (comme si certaines personnes avaient le mode d’emploi de la vie!), j’ai vraiment manqué de nuance sur cette partie de mon article. Car ce que j’ai décrit là: ce besoin de nourrir mon enfant exclusivement la nuit, un peu comme si je l’allaitais en fin de compte, c’est mon ressenti à moi mais ce n’est nullement une règle générale. Votre expérience de vous lever une nuit sur deux a sans nul doute été toute aussi riche pour vous et pour votre bébé. Au passage je vous félicite car je n’avais jamais entendu le témoignage d’un papa qui se soit autant investi avec son bébé.
Merci, Solen, de témoigner un peu à contre-courant et de montrer qu’il existe des façons différentes de faire, tout aussi valables !
Je voudrais aussi renforcer le témoignage de Moi moi avec le cas de mon mari, qui s’est occupé plus que moi de nos enfants, nouveaux-nés, et s’est beaucoup levé la nuit pour rassurer, changer la couche etc (bien que j’aie allaité les enfants durant quelques mois… et que j’aies été contente lorsque j’ai arrête l’allaitement) !
Au fait, n’y aurait-il pas non plus une raison esthétique à ne pas allaiter ? Je sais qu’on se gêne de l’évoquer mais elle est pourtant là …
Moimoi, effectivement, j’en ai entendu parler. Il paraitrait que cela abime la poitrine, voir même que ça la fasse tomber !!!! De toute façon quand je vois comment ma poitrine à gonfler pendant la grossesse, je pense que cela a largement contribuer à la modifier. Et j’espère qu’avec du sport, cela se re-tonifiera.
Quoiqu’il arrive, l’allaitement est un choix très personnel. Des amies n’ont pas souhaité le faire pour bien d’autres raisons et notamment par dégoût (rien qu’à l’idée Bbrrr). Si vraiment l’idée dégoute la futur maman, il n’y a pas de raison de l’y obliger.
Quand aux hommes qui se lèvent la nuit, il faudrait que vous ayez une discussion avec mon homme, qui ne se lève ni la nuit, ni le matin !! heureusement qu’il fait la cuisine tous les soirs !!!
Je n’ai pas allaité et ce ne fut pas un choix.
Je voulais allaiter mais autour de moi étrangement, ça ne s’est passé comme vo.
On a pas cherché du tout à m’aider. On m’a humilié dans mon choix de vouloir allaiter mon enfant et je me suis sentie coupable longtemps de ne pas avoir eu la force de me battre contre un entourage familiale, amical et médicales quitrouvaient l’allaitement rétrograde et inutiles.
Les mères ne souhaitant pas allaiter se sentent persécuté mais celle qui le veulent : tout autant.
😉
Merci de vos commentaires,
Alors tout d’abord pour répondre à votre question Moimoi… malheureusemnt, c’est aussi une idée reçue que l’allaitement abîme la poitrine et que de ne pas allaiter la préserve… Car comme le note fort judicieusement Angele, la poitrine gonfle pendant la grossesse et après… retombe… que l’on ait allaité ou non.
Effectivement, la tonicité n’est plus la même. Pour ce qui est du volume, après un sondage autour de moi je vois 2 cas de figure: augmentation ou diminution mais ceci étant tout à fait indépendant du fait d’avoir allaité ou non.
Eliza, merci de vos encouragements et je rejoins Angele: Bravo à votre mari et à Moimoi, mais quels hommes exceptionnels!…
Rachel, votre témoignage m’a vraiment interpelé car visiblement nous avons vécu un peu la même expérience… mais à l’opposé. Et vos regrets me touchent d’autant plus que je les ressens moi aussi concernant mon premier contact avec ma fille ainée. Ma deuxième grossesse a été beaucoup plus facile de ce point de vue là, j’étais plus sûre de moi pour assumer mes choix. C’est un peu le lot des ainés de faire les frais des tâtonnements de leurs parents. En même temps, du moment que l’on fait tout ce que l’on peut avec tout son cœur, je pense vraiment que l’on n’a rien à se reprocher au bout du compte.
Je crois qu’il y a encore du travail pour que nos choix soient nos choix et point barre, pas à se justifier.
(je me demande si c’est un problème très féminin? Justifier qu’on vive en couple ou non, justifier qu’on fasse des enfants ou non, justifier qu’on n’en fasse qu’un, justifier qu’on en fasse plein, justifier qu’on les allaite ou non, justifier qu’on accoucher avec ou sans péri… )
Autre chose. Il est clair que les professionnels de santé peuvent faire foirer un allaitement (même avec bonnes intentions, mais conseils erronés, avis discordants…). Là, tu viens de monter Solenn que les professionnels de santé peuvent aussi faire foirer un non-allaitement (l’histoire du colostrum pour ton premier enfant). Pour moi, c’est une découverte.
Emmanuelle
Merci Emma de votre commentaire,
Vous avez tout à fait raison, en tant que femme et maman, il nous faut sans arrêt faire des choix qu’il nous faut ensuite justifier parce qu’il n’y a pas de règle pour bien faire et que l’on trouvera toujours quelqu’un qui aura fait autrement et qui ne comprendra pas nos choix.
Et effectivement, à la longue, c’est fatiguant.
Quant aux professionnels de santé, c’est comme partout: il y a des gens remarquables et des nuls. Je garde en mémoire aussi intacts les souvenirs de la sage femme qui m’a aidé à accoucher de mes deux enfants qui a su trouver les mots, qui a été d’une telle humanité avec moi que j’en suis restée baba, à côté de ça il y a celle qui arrive à la fin comme un cheveux sur la soupe et qui dit à la maman qui a précisé qu’elle ne voulait pas allaiter mais consentait à la tétée d’accueil « Ah, vous allez lui faire plaisir à votre petite fille »…
c’est vicelar le jugement des autres
la mére qui allaite est agressé et culpabilisé
et la mere qui bibronne aussi
vous croyez pas que le probleme viens d’ailleurs?
Je suis d’accord avec vous Galeiliante
Que ca soit pour nos grossesses, l’éducation de nos enfants ou pour tout autre chose comme nos choix de vie, il y aura toujours un bon samaritain pour vous juger et donner son avis. D’ailleurs, si j’avais écouté ma mère, je serais sûrement toujours célibataire dans ma chambre de bonne à paris !
Laissez nous vivre…..
et cela commence par quoi ????
par ne pas juger soi-même les autres !
Ce fut mon plus grand enseignement quand je suis devenu papa …
Je suis tout à fait d’accord avec vous Galeiliante, Angele et Moimoi. Pour moi aussi le fait de devenir maman a changé ma vision des choses. Et encore plus avec l’arrivée de mon deuxième enfant qui m’a encore plus fait comprendre la complexité de la tâche de parent car ce qui marche avec l’un ne marche pas avec l’autre etc.
Alors quand les gens se permettent de faire des remarques en pensant qu’ils ont le mode d’emploi… quel manque de modestie…
Je reviens sur un thème un peu plus haut : « ne pas allaiter pour ne pas altérer sa poitrine ».
Il va sans dire que le gonflement de la poitrine est une cause importante de la modification de la poitrine mais :
– on peut y remédier sauf erreur avec des médicaments (ce que doivent faire les femmes qui ont une poitrine « artificielle »)
– évidemment, la poitrine augmente par défaut, mais, encore une fois sauf erreur, si la « lactation » n’est pas encouragée, les seins peuvent moins augmenter et le changement être moins prononcé.
– semble-t-il (et là je ne peux parler que par ouïe dire ;oDD), le fait qu’un bébé pose ses douces lèvres sur le fragile téton et y exerce une pression digne d’un Karcher n’est pas anodin.
Tout ça pour dire que dans chaque légende il y a un peu de vrai ;oD
Je tiens à préciser que pour ma part je n’encourage aucune pratique au détriment des autres. Je suis d’avis qu’il faut connaître tous les avis, les avantages et les inconvénients et que là seulement on peut se faire sa propre opinion.
Au final, en tant que papa, je suis là simplement pour soutenir madame dans son choix et non pour lui imposer ma théorie.
Moimoi, vous êtes décidément un homme parfait!
Alors en tant que maman qui n’a pas allaité, je ne peux que vous livrer ma propre expérience (et je précise que la préservation de ma poitrine n’en était absolument pas la cause mais vous l’aviez compris). Bref, j’ai eu deux grossesses. Dès le début de ma première grossesse ma poitrine a pris du volume à tel point qu’avant même que mon ventre ne s’arrondisse ce changement soudain et visible trahissait déjà mon état. Ce gonflement qui a une origine hormonale n’a pas faiblit au fur et à mesure que la grossesse progressait vous pensez bien. Au bout du compte ça dure quand même neuf mois et même si on prend toutes les précautions pour essayer de soutenir au mieux ces toutes féminines protubérances, quand au lendemain de mon accouchement j’ai pris les fameux cachets pour stopper la montée de lait ma poitrine n’a pas pour autant dégonflé aussi sec, il faut du temps mais elle a finit par redevenir normale au bout d’un moment sauf que c’est inévitable, l’aspect et la tonicité des seins ont changé. En gros, mon corps a troqué une poitrine de jeune fille contre une poitrine de femme. Dans mon cas, la deuxième grossesse n’a pas empiré mon cas de ce côté là, par contre globalement ma poitrine a augmenté de volume un peu plus à chaque grossesse.
Mais comme je vous l’écrivais plus haut, je connais des mamans qui n’ont pas allaité et qui ont perdu plutôt au final. Franchement, je ne crois pas qu’il y ait de règle en la matière. Je connais aussi des mamans qui ont allaité et qui ont conservé une belle poitrine.
Moi j’ai allaité, mais je pense que le simple fait de ma grossesse a largement contribué à m’abimer la poitrine. J’avais déjà une poitrine généreuse, mais enceinte je ne vous en parle même pas.
De toute façon, la grossesse aura un impact sur au moins un partie de notre corps. Donc si on ne l’accepte pas, il ne vaut mieux pas faire de bébé !
Moi ce sont les vergetures qui m’ont le plus fait de mal ! mais là on s’éloigne du sujet.