Avant la naissance de notre fils, ma compagne m’avait informé de la « courbe normale des pleurs« , et c’est à mon avis une des choses les plus importantes à savoir avec un nourrisson : « Une caractéristique fondamentale est que le niveau de pleurs a tendance à suivre un modèle de courbe croissante au cours des deux premiers mois de la vie pour atteindre un niveau maximal à environ six semaines, et généralement décroître vers le quatrième ou cinquième mois. Cependant, ce modèle se retrouve chez tous les nourrissons, que leur niveau de pleurs soit jugé « excessif » ou pas, et est reconnu désormais comme étant la « courbe normale des pleurs ». »
En furetant sur l’encyclopédie sur le développement des jeunes enfants, nous avons appris beaucoup sur les pleurs des bébés, les fameuses coliques, entre autres, et de lire que « moins de 5 % de ces nourrissons présentent des preuves de maladie organique qui aideraient à expliquer le niveau élevé de pleurs » nous a fait réagir différemment lorsque bébé a eu 6 semaines. Il pleurait beaucoup, on pourrait dire que dès qu’il n’était pas endormi ou en train de téter, il pleurait.
De savoir que ces pleurs n’étaient pas dus à une douleur, ou une maladie, nous a permis de relativiser. On l’a bercé, on s’est relayé, à certains moments toutes les 15 mn, c’est difficile a supporter longtemps un bébé qui hurle. Un bain le calmait souvent, tant qu’on ne l’en sortait pas. Nous sommes passés par toutes les méthodes habituelles pour essayer de le « soulager » mais les pleurs ont continué un temps, puis se sont calmés.
Certains appelleraient cela des coliques, mais la définition qu’on trouve concernant les coliques infantiles, ou coliques du nourrisson est, résumée : » pleurs inexpliqués « , ça n’aide pas…
On ne s’est pas inquiétés de sa santé parce qu’il tétait beaucoup, qu’il dormait bien aussi, et qu’en dehors de pleurer beaucoup, tout avait l’air OK. Nous avons attendu que ça passe, en l’aidant au mieux, l’hypothèse étant que c’est une phase de développement et que le plus important c’est la réaction des parents, le fait de ne pas penser qu’il pleure intentionnellement ni qu’on est de mauvais parents qui ne savent pas y faire, mais que cela permet de créer un lien d’attachement. Une chance que j’étais à la maison, ça m’a permis de créer moi aussi un lien spécial avec mon fils, mais aussi d’épauler la maman dans une période très éprouvante.
A suivre : Une corrélation entre courbe normale des pleurs et courbe des bébés secoués.
Voir aussi :
- Une bibliographie sur le sujet.
- Pourquoi les bébés pleurent-ils ? Eve Krakow, BULLETIN DU CENTRE D’EXCELLENCE POUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS, VOLUME 6, NO 2-SEPTEMBRE 2007
- Le Monde parle des « pleurs excessifs du nourrisson »
- Gérer les pleurs du nouveau-né
Maman de 2 petits garçons, je trouve intéressante cette hypothèse sur la « courbe normale des pleurs » chez les bébés : ça rassure sur le fait que les pleurs sont normaux même chez des bébés en bonne santé et bien traités… J’espère en tout cas que cette interprétation des pleurs de bébé ne soit pas prise comme un autre prétexte pour banaliser les pleurs chez le nourrisson : le fameux « laissez-le pleurer c’est bon pour ses poumons » deviendrait « laisse-le pleurer c’est normal, ça fait partie de son développement ».
Ensuite, je vous rejoins entièrement quand vous dites que les bébés ne pleurent pas intentionnellement : oui, ce n’est pas de la faute des parents s’ils pleurent !
J’aime à croire que les pleurs des bébés correspondent à quelque chose d’important -comme le dit C.S Didierjean-Jouveau- c’est « un moyen pour nous faire connaître ses besoins, et notamment lorsque nous avons négligé d’autres signaux plus subtils (par exemple, un bébé qui veut téter commence par faire des mouvements de bouches, tourner la tête…, et ne se met à crier que si personne n’a compris avant). (…) nous adultes, utilisons le cri vraiment en dernier recours, quand on est coincé dans une situation où la panique nous prend. Le bébé fait de même. S’il pleure, c’est que tous les autres moyens subtils qu’il a utilisé pour faire savoir son état n’ont pas été compris et que, maintenant paniqué, il utilise le seul moyen qui lui reste, le cri de détresse et de désespoir, les pleurs. »
Enfin, j’ai beaucoup apprécié lorsque vous dites que « la réaction des parents est le plus important ». Les parents ont 2 choix : ignorer les pleurs (ex boule quiès) ou y répondre (ex les bras) ? (=titre d’un article du 11/12 sur mon blog). Répondre aux pleurs de bébé de manière maternante (et paternante me direz-vous) nous amène à une situation de gagnant-gagnant !
Merci Mamandurable pour ce commentaire ! En effet il serait plus que dommage d’en conclure : « laissez les pleurez, puisque c’est normal ». L’hypothèse, puisque tout le monde ne reconnait pas encore ces idées, est basée sur la théorie de l’attachement, ce qui sous-tend une réponse immédiate aux pleurs (et autres besoins). Nous n’avons jamais laissé pleurer notre fils et rien que l’idée m’est insupportable (Parlons du 5 / 10 / 15 ? Non …)
Donc : Bébé pleure c’est normal et le plus important est la façon dont on réagit, avec affection et amour.
Damien
Si j’avais lu votre article quand mon fils avait quelques jours, j’aurai sûrement moins stressée. Mon fils pleurait quasiment à longueur de temps pendant ses 2 premiers mois, sauf quand j’étais pas là !!! pas là, ça veut dire, pas dans la maison. Je l’ai beaucoup porté en écharpe, ça me permettait de le calmer et de le faire dormir et moi de faire autres choses que de le bercer toute la journée. Sinon, il était au sein !
Pour le prochain, maintenant, je sais que c’est normal et que ça sert à rien de stresser ou de se culpabiliser !
Merci
Vous devriez lire « ne pleure plus bébé », et les travaux de Maria Ainsworth sur les pleurs des bébés.
et je vous met au defit de m’expliquer pourquoi dans de nombreuse culture « non occidental » (européenne et américaine), les bébé pleurs si peu, voir tres rarements…
ralalah, légitimisons le pleure, histoire de pas trop réflechir. car au final, on s’en fiche , la courbe dis que…
meme si vous nous dites que ca ne doit pas empecher de… les gens retiendrons quand meme l’essentiel: agir ne change pas.
a coté de ca, moi quand je lis « On ne s’est pas inquiétés de sa santé parce qu’il tétait beaucoup, qu’il dormait bien aussi, et qu’en dehors de pleurer beaucoup, tout avait l’air OK. » j’ai peur. un peu comme les vieux discourt: propre, repus, reposer, aucune raison de pleurer. pourquoi? parce qu’on oublie que les PLV sont une raison de pleurer (proteine de lait de vache), le gluten , car ils peuvent causé des lésions internne.
ah je sais « pleure de decharge ». 😉 genre nos enfants sont déjà stressé comme des ministres. ouais, ben j’ai des gros doutes. pour moi, ma convictions, c’est qu’on se dit que ca fait pas de mal de pleurer, c’est normal. mais si était au milieu des bois entouré de prédateur (ce qui devrait etre le cas, l’evolution social de l’homme n’est pas en accord avec son évolution biologique sur le coup, nous sommes fait pour chasser et cueillir), et ben moi avec ca, je vous qu’une chose « on serrait pas dans la merde » avec un bébé qui a 4h du mat’ attirre les prédateur qui croquerais bien nos postérieurs 😉
Pour ma part, je ne pense pas que l’article n’était pas fait pour légitimer les pleurs ni pour qu’on laisse nos bébés pleurer. Ce que j’en retire, c’est que des bébés passent par plus ou moins cette phase. Et je suis d’accord sur le fait que je ne laisserai pas mon fils pleurer pendant des heures, comme on me l’avait conseillé. D’une c’est très inquiétant d’entendre son enfant pleurer pendant des heures, deux c’est très stressant pour nous car on ne sait pas comment le soulager et trois, tant qu’on n’a pas vécu ses pleurs, je crois qu’on ne peux pas comprendre. Il a été important pour moi de trouver des solutions pour que mon fils dorme et pour qu’il arrête de pleurer. Le portage a été une bonne solution. Il était toujours au chaud sur moi. Le cododo, ça n’a pas fonctionné. On n’était pas à l’aise ni l’un ni l’autre et encore moins mon homme.
A chacun de trouver la manière idéale de répondre aux pleurs. Pour ma part, je pense qu’il avait très faim et que mon lait ne lui suffisait pas. Mais je ne l’ai compris quand le sevrant. Parce que les médecins ou la PMI ne m’ont pas aidé du tout.
Effectivement tant que les enfants prennent du poids et qui dorment ou comme le mien qui ne pleurait quand ma présence (pour le lait, je suppose), en gros on me répondait que tout allait bien et que ça venait de moi !!!!! Et encore une fois on essaie de faire culpabiliser les mamans.
Merci Angèle pour vos commentaires.
Pour considérer qu’un bébé pleure beaucoup c’est maximum 2 heures cumulées par jour (selon Ste Justine) . Au paroxysme de la phase, cela devait être de cet ordre : dodo 16h par jour, tétée à la demande : facilement 5 a 6 heures, il reste 2 heures d’éveil accompagnés de pleurs. Son premier mois, il ne pleurait quasiment jamais, ensuite il pleurait de plus en plus, jusqu’à 7-8 semaines, le plus fort de la « crise » a duré maximum une semaine. par la suite il a passé de plus en plus de périodes d’éveil calmes et enjouées. Nous avons toujours répondu a ses pleurs, il a été porté, bercé, rassuré (il l’est encore).
L’important et je le rappelle, c’est la réaction des parents, en étant prévenus, ils peuvent se préparer, avoir déjà le porte bébé souple ou l’écharpe, ça permet de prendre son congé au bon moment pour le papa, ou de la bonne durée (8 semaines) afin d’épauler la maman, ça permet surtout d’avoir le bon état d’esprit être plus calme, ne pas porter d’intentions, ne pas se sentir coupable ou mauvais parent … Ça évite de se mettre une pression inutile et ça nous rends plus apte à répondre adéquatement.
Damien
Merci Galeiliante pour ton commentaire. j’y réponds en partie ci dessus.
En cherchant les travaux dont vous parliez, j’ai trouvé la page wikipedia sur Mary Ainsworth : Est ce bien de ceci dont vous parliez ? dans ce cas, grand merci, c’est une source qu’il me manquait, elle dit exactement ce qui est avancé dans l’article, reliant les pleurs à l’attachement parental. Je termine très bientôt un billet sur le syndrome du bébé secoué. en espérant que cela vous plaira.
Damien