On s’en remet une petite louche…

139306766_6f02ea5e3e Une louche de quoi ? de soupe ? Rien de mieux pour se réchauffer le corps et le cœur en cette pré-période hivernale.
Mais là, en l’occurrence, il sera plutôt question d’une louche de mauvaise foi. Vous vous souvenez de mon coup de gueule contre Ze mode-magazine la semaine dernière ? (j’en profite pour remercier les auteures des commentaires, qui m’ont permises de relativiser et de digérer ma nouvelle régression sociale, ca va beaucoup mieux maintenant 😉 ).

Et bien chez Elle, ils (ou elles ? y’a des hommes chez Elle ?) sont pas rancuniers parce qu’ils continuent quand même à m’envoyer leur magazine apparemment.
Alors aujourd’hui, j’ai décidé de l’ouvrir en espérant secrètement que leur article pourri sur la-mort-du-féminisme-à-cause-du-maternage aurait suscité une réponse aussi acerbe que la mienne et que peut-être ils auraient eu la bonne idée de publier un courrier d’une maman bien énervée par de telles inepties.
Et bien oui ! dans le courrier des lectrices, sobrement intitulé « Elle aime vos lettres » (ah je comprends mieux, Elle risquait pas de publier la mienne si Elle ne publie que ce qu’Elle aime), une réponse de Charlotte par Internet.
Je commence à me réjouir mais à a lecture du titre, j’ai déjà des sérieux doutes. Des mères immatures ?
Ouille ca part mal.
Et ca continue tout aussi mal. Je cite

« Comment ces femmes peuvent-elles penser et revendiquer le fait d’allaiter le plus longtemps possible leur enfant, ne pas le faire garder par une autre ou de refuser de s’en séparer ? -Je ne veux pas lui imposer cela, déclare Stéphanie. Mais ne devrait-elle pas plutôt dire  qu’elle ne veut pas s’imposer cela à elle ? Il est beaucoup question de la femme dans ce dossier, de ses désirs, de son être, de son ego. On entend peu l’enfant et le père. Ces femmes qui refusent de mettre leurs enfants à l’école (en maternelle NDLR, non obligatoire, la France est un des rares pays au monde à ouvrir l’école aux enfants de 3 ans), d’arrêter de l’allaiter l’empêchent tout simplement de grandir…
Blablabla, égoïsme, blabla, immaturité, blablabla, irresponsabilité, blablabla, les enfants en pâtiront. »

Très chère Charlotte, vous avez tout à fait raison, on entend peu les enfants et les pères. Laissons les donc parler.
Pensez-vous sincèrement qu’un bébé ou un jeune enfant « pâtisse » d’avoir sa mère aimante, ou ses parents auprès de lui plutôt qu’une nourrice, aussi aimante soit-elle ?
Concernant l’allaitement, savez-vous que dès sa naissance, si on pose le bébé sur le ventre nu de sa mère, il va grimper de lui-même seul et sans aide jusqu’au sein ? Croyez-vous qu’il irait de même tout seul vers un biberon de lait en poudre ?
De plus si je comprends ce que vous dites, on devrait écouter l’enfant et le laisser décider. Et bien croyez moi, le chiffre d’affaire des fabricants de laits en poudre s’écroulerait aussi vite que le nombre d’enfants dans les écoles si on laissait le choix aux enfants.
Concernant les pères, je ne peux que citer mon cher et tendre qui s’étonne à chaque fois de cet « argument » en faveur du biberon : « Hum, moi me lever la nuit pour donner le biberon, ca m’a jamais manqué hein, tu m’as rien volé, je suis pas frustré ma chérie, je t’assure, ils sont fous ou ils le pensent vraiment ? » (je l’aime cet homme-là).

Enfin si vous n’en avez toujours pas assez, vous pouvez consulter l’article dans son intégralité ICI, mais les commentaires sont bien plus drôles. Heureusement il reste des femmes pour se révolter devant de tels poncifs, ouf !

Photo Flickr

(7 commentaires)

  1. En tant qu’homme, ça m’a pas manqué non plus …
    Ni les 20 kilos de matériel d’allaitement artificiel à transporter à chaque sortie …
    R.

  2. Je vais être méchante, mais là, je crois que ce sera de bonne guerre ^^
    La lectrice, choisie sans doute avec grand soin par la rédaction ne se chercherait-elle pas des excuses pour n’avoir jamais allaité son enfant et l’avoir confié le plus tôt possible à une nounou ou à la crèche, et qu’aujourd’hui, devant les gastros fréquentes de son enfant et les cris quand elle vient le récupérer chez la nounou car il est mieux chez elle, qui respecte un peu ses rythmes, elle se trouve des excuses en critiquant le choix des autres…
    On allaite son enfant, on s’en occupe, nous voici donc promues mauvaises mères…
    Je suis d’accord, il faut faire comme en Australie avec les aborigènes, il faut nous prendre nos enfants à la naissance, les nourrir avec biberon pour contrôler leur prise de poids et bien sûr les confier à un personnel apte à s’en occuper…
    Evidemment, qui est plus mal placé qu’une mère pour nourrir son enfant et en prendre soin ???
    Elle n’a aucun diplôme, la DDASS et la PMI ne sont pas venues contrôler les conditions d’hygiène de son domicile, elle a peut-être un rappel de vaccin en retard…
    En plus, les mère allaitantes sont égoïstes, elles n’aident pas à stimuler la consommation car elles n’achètent pas de LA qui pourtant aiderait une reprise de l’activité économique, même topo pour les couches lavables, et en plus, ça consomme de l’eau !!!
    Et puis, mince, ça fait en effet très tête en l’air de ne pas se balader avec un sac d’affaire, l’amour d’une maman se mesurant en effet à la taille du sac à langer…
    Quand à l’écharpe de portage, c’est une façon innacceptable de prolonger le contact mère/enfant, si la nature a dit que le bébé devait sortir de sa maman, c’est que c’est pour de bon !!!
    Pour l’école, c’est connu, ceux qui ne vont pas à l’école sont membres de sectes, ça va dans la droite ligne des arguments précédents XD
    En tout cas, je suis une mauvaise mère maternante allainte, et le pire, c’est que j’en suis fière !!!

  3. Bonjour Monsieur Romuald, vous ne faites donc pas partie des hommes frustrés de l’allaitement de leur femme, c’est rassurant de savoir que le mien n’est pas un phénomène isolé.
    Irina, vous êtes dure ! 😉
    Fut un temps (et encore maintenant) on culpabilisait les mamans qui partaient bosser après leurs 12 semaines de congés maternité, on culpabilise toujours les mamans qui n’allaitent pas (ou en tout cas n’essaye pas, alors qu’on ne leur indique pas souvent la bonne marche à suivre, donc deux fois culpabilisées , à l’essai, et à l’abandon).
    Cet article marque un retour de bâton, maintenant on culpabilise les mamans qui préfèrent rester auprès de leurs enfants.
    A croire qu’on fasse noir ou blanc, il y aura toujours de bonnes âmes pour nous expliquer qu’on fait pas comme il faut et que nos enfants vont morfler de nos choix.
    C’est fou non ? Quoi que l’on décide, de toute façon on lira ou entendra qu’on ne devrait pas faire comme ca.
    C’est notre karma de mamans !

  4. Alors moi j’ai allaité 15 jours. c’est une expérience qui m’a frustré mais pour des raisons personnelles que je n’étalerais pas ici, j’ai donc donné le biberon.
    Mon mari ne s’est jamais levé la nuit pour donner le biberon. Lui son truc, c’était ouvrir un oeil et me soutenir de sa présence.
    D’où vient l’idée que le fait de nourrir un enfant est le seul moyen de consolider les liens papa/bébé !
    Les inventions des HOmmes sont une avancée mais le fait de croire que les objets remplacent l’Homme est une douce illusion.

  5. Moi je trouve dommage qu’on en vienne à critiquer le choix des mamans, dans un sens ou dans l’autre. Et après tout, nos enfants seront épanouis si leurs parents sont épanouis, que ce soit en restant auprès d’eux, ou en menant une grande carrière (ou pas d’ailleurs)!
    Moi j’ai fait entre les deux, allaitement, mais j’ai repris le boulot au bout de 5mois, parce que les opportunités sont tombées comme ça, et je ne regrette pas d’avoir repris, et tout le monde est content comme ça, et après tout, qui ça regarde tant que les familles se sentent bien dans les choix qu’elles ont fait?

  6. Moi je trouve dommage qu’on en vienne à critiquer le choix des mamans, dans un sens ou dans l’autre. Et après tout, nos enfants seront épanouis si leurs parents sont épanouis, que ce soit en restant auprès d’eux, ou en menant une grande carrière (ou pas d’ailleurs)!
    Moi j’ai fait entre les deux, allaitement, mais j’ai repris le boulot au bout de 5mois, parce que les opportunités sont tombées comme ça, et je ne regrette pas d’avoir repris, et tout le monde est content comme ça, et après tout, qui ça regarde tant que les familles se sentent bien dans les choix qu’elles ont fait?

  7. Je crois que de toutes façons, on ne tombera jamais d’accord. Simplement parce que pendant longtemps les femmes ont effectivement voulues se libérer des « contraintes » et le biberon comme la pillule comme plein d’autres choses, ça leur permettait de se libérer du temps pour elle ou en tous cas ça leur permettait de choisir. Alors pour certaines soixante-huitardes c’est incompréhensible qu’on allaite et qu’on veuille rester à la maison. Mais encore une fois, pour moi, mai 68 = avoir le choix d’être femme comme on le veut.
    Moi je suis restée à la maison 4 mois. J’ai allaité un peu plus de 2 mois et le dernier mois, je laissais mon fils avec ma nounou certains après midi pour qu’il s’y habitue et du coup, le changement s’est fait sans problème. D’autant plus que ma nounou vient à la maison ! pas besoin de réveiller mon petit bout. Mais j’ai eu des reproches car il parait que je suis trop « gaga » de mon fils. Donc si j’écoute les conseils des autres, je ne m’occupe plus de mon fils le soir ou alors vite fait pour le bain et le manger et après je le laisse tout seul. Comme ça je ne suis plus une mère gaga ! C’est pas comme ça que je vois les choses et d’ailleurs ma pédiatre m’a dit la semaine dernière que mon fils est très équilibré ! donc franchement, ce que pense les autres, je m’en contre fiche, je continue sur ma lancée. Tant que mon fils rit, qu’il dort bien et qu’il mange bien, je ne vois pas pourquoi j’arrêterai.

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