La Poule Pondeuse a récemment pondu un article sur le maternage et donc peut-être va-t-on penser que j’ai copié, ben-non-c’est-même-pas-vrai-d’abord. Pour preuve, je vous encourage vivement à le lire car il en apporte une bonne définition générale et un point de vue nuancé fort bien construit. Elle donne ce lien vers un petit récapitulatif, qui a mon sens ressemble plus à un catalogue des produits que doit avoir toute bonne maman qui se dit materneuse mais qui biensûr n’est pas à prendre au premier degré.
Mais je n’ai pas fait cette note uniquement pour vous vanter la qualité de la basse-cour de la poule pondeuse, mais pour vous faire part d’une illumination qui a tilté dans mon ptit cerveau cette nuit. Je voudrais d’abord préciser que pour moi, le maternage c’est surtout un état d’esprit. Je pense que toute personne qui a conscience qu’il n’y a pas qu’une seule façon de faire, que l’on peut remettre en cause les idées est déjà dans une démarche de maternage. Pour des sujets tels que la péridurale ou la vaccination par exemple, on peut très bien adhérer mais en connaissant les implications de l’une et de l’autre. Sur le même ordre d’idée, vous savez déjà qu’ il n’y a pas de parent parfait, et ça arrive à tout le monde de faire des choses avec ses enfants, en sachant pertinemment que ça ne correspond pas à vos valeurs (exemple pour moi : supplier ma fille de me laisser regarder la fin de Lost avant de m’occuper d’elle, même si je pourrais juste appuyer sur le bouton « stop », même si je sais qu’elle m’attend depuis un moment déjà, même si …) mais justement je SAIS que je ne devrai pas, et c’est déjà mieux que de ne pas s’en apercevoir non ? Voir aussi les commentaires de cette note sur les fast-food.
Donc pour moi, voici le premier critère du maternage : savoir remettre en cause l’idée générale, et se remettre en cause soi-même. En numéro 2, je dirai de privilégier le contact physique plutôt que le contact plastique. Bien sûr que je ne suis pas contre les poussettes, transats, chaises hautes, siège-auto, et autres trotteur, mais je crois sincèrement que les bébés (même les plus grands) ont BESOIN de contact physique, d’une « dose de bras » quotidienne. Et numéro 3, n’importe quelle maman qui ne laisse pas son bébé pleurer est pour moi dans une démarche de maternage.
Mais tout ça n’explique pas mon illumination nocturne … J’y viens. Je me souviens d’un professeur de français au lycée qui nous expliquait que quand on croit vraiment en une religion, on peut, on devrait être tolérant et reconnaître les autres religions (ou absence de religion) mais que au fond de soi, on sait qu’on a raison et on plaint de tout son coeur tous ceux qui ne partagent pas notre opinion, puisqu’ils se trompent. J’espère vous avoir bien retranscrit l’idée.
Et bien cette nuit j’ai repensé à ce professeur, et à cette leçon. J’ai pensé à ma façon d’élever ma fille, j’ai pensé à d’autres pratiques que j’ai pu observer. Et j’en suis arrivée à la conclusion que je suis entrée en maternage comme on entre en religion. J’accepte (de toute manière on ne me demande pas mon avis) l’éducation que les autres donnent à leurs enfants, mais au fond de moi je suis persuadée que ces autres ont tort, et je les plains eux et leurs enfants.
Voilà, tout ça pour ça : je suis entrée en maternage comme on entre en religion.
photo : flickr
Vous allez finir par me faire rougir 😉 Sinon je vois bien ce que vous voulez dire, mais il me semble que c’est vrai pour tous les modes d’éducation, maternants et autres ! De la même façon qu’on trouve nos enfants les plus beaux, on les trouve aussi les mieux élevés… Mais c’est vrai que je fais vraiment attention à essayer de respecter au maximum la façon de faire de mes amis et familles avec enfants, même si j’ai toujours envie de donner mon envie et de « corriger » ce qui ne correspond pas à ma façon de faire.
Mon fils a grandi cododoté, câliné, allaité et porté, et il est loin d’être capricieux.
C’est un enfant de 10 mois facile et agréable, toujours souriant, il est passé sans problèmes du landau près de moi à son lit et dors maintenant 10 heures d’affilée…
Et pourtant, nombres de mes connaissances m’ont mises en garde contre les tétées à la demande et le maternage maman-poule.
Mais bon, moi, je voulais chouchouté mon bibou, et ça lui a réussi ^^
Arf, je ne suis pas tellement d’accord 😉
Je crois que chaque enfant, chaque parent est différent, et que ce qui est facile avec un, ne l’est peut-être pas avec l’autre.
Avant d’avoir des enfants, je n’avais aucune idée de comment je ferais. Puis je me suis renseignée, puis j’ai lu, fureté..J’ai pris ce qui me semblait le meilleur et laisser le reste. Et le meilleur pour moi n’est pas le meilleur pour vous certainement.
Alors comment serait-il possible de dire que les autres se trompent ? Juste parce qu’ils ne pensent pas comme moi ?
L’inconnu provoque souvent un mouvement de recul avant d’être apprivoisé. Je crois qu’il y a un moment où nous sommes ouverts sur un savoir-être et à d’autres moments, nous y sommes fermés.
Il y a des choses auxquelles je ne suis pas prête à adhérer. peut-être dans quelques années, je ne jurerai que par elles.
Et peut-être aussi que le futur me dira que j’ai eu tort de me comporter de telle ou telle manière avec mes enfants. Mais ça, c’est impossible à prévoir.
Je trouve ca vraiment dommage de réagir comme si on avait le tout-puissant savoir. C’est à cause de cela que les mamans se sentent remises en cause et blessées dans leur choix.
Pourquoi juger une maman qui ne veut pas donner le sein ? Vous pensez que l’allaitement est le mieux, parfait. Mais pourquoi rabaisser le choix de l’autre ?
Pourquoi juger une maman qui utilise des couches jetables ? Vous pensez que les lavables c’est mieux, parfait. Pourquoi s’en prendre à d’autres choix ?
Le jugement est mauvais, la discussion est bonne.
On ne peut pas s’ouvrir à des idées ou à des attitudes quand on nous balance à la face que ce qu’on fait c’est mal et que heureusement, Zorro est arrivé et va nous dire comment bien faire.
J’ai lu dernièrement que certaines mamans ont besoin de rabaisser la façon de faire des autres, juste pour se revaloriser 😉
Discutons, argumentons, mais sans le prosélytisme de la religion. Puisqu’on compare avec la religion, je terminerai en disant qu’il est impossible de donner la foi à un athée en le contraignant. C’est pareil avec le maternage.
Bonne soirée !
Je suis complètement d’accord avec toi, Christine ! 🙂 Je trouve d’ailleurs que certaines mamans sont plus proches des prosélytes des sectes que de certains croyants qui vivent tranquillement leur foi, sans en faire un flanc.
Je me demande par ailleurs si on ne trouve pas notre « religion », chacun(e), lors de la naissance du 1er enfant, tout en désacralisant (peut être un peu) à la naissance du second – ce qui veut dire qu’aucune « méthode » d’éducation n’est gravée dans le marbre. Je m’insurge d’ailleurs contre ceux qui prônent une science de l’élever un enfant, alors que cela relève plus de l’art et du bricolage quotidien.
Je voulais juste ajouter une question : vous pensez franchement, Céline, que vous pourriez distinguer sans faille, au parc, les enfants maternés des autres, en prenant en compte comme critères leur joie, leur capacité de jouer avec les autres ou tout seuls, de ne pas pleurnicher au moindre bobo ou frustration, de ne pas taper sur les camarades, de dire bonjour-s’il-te-plaît-au-revoir, de prêter les jouets, d’attendre leur tour au tobbogan, bref de s’éclater heureux de vivre tout en respectant les autres (c’est un peu un de nos buts, non ?) ?
Par ailleurs, je pense qu’il n’existe que de degrés de maternage ; certaines mamans pourraient vous plaindre aussi parce que, à leurs yeux, vous ne faites pas assez ! (comment, vous avez la télé ?! 😉
J’aimerais revenir sur les pleurs de bébé. « N’importe quelle maman qui ne laisse pas son bébé pleurer est pour moi dans une démarche de maternage »… Pas tout à fait…
Chez les « maternantes », certaines pratiquent les pleurs de décharge émotionnelle qui consistent à accepter les pleurs des enfants (de frustration par exemple) voire même de les provoquer (pour évacuer des tensions).
Sinon dans l’ensemble je rejoins Christine. Et comme Eliza, je trouve qu’on compose beaucoup sur le tas (non seulement en fonction de l’attitude de bébé mais de ce qui se passe pour nous). Ca relève plus du bricolage que d’une science (encore moins exacte).
Enfin bref je trouve ça aussi dommage d’en arriver à plaindre les autres.
Il attire les commentaires cet article 😉
Je reviens pour dire que même parmi les maternantes, il y a des plus ou moins maternantes. Alors est-ce que la plus maternante plaint la moins maternante ? est-ce que c’est un concours de qui sera la plus maternante ?
Je prends un exemple que je connais : le mien 😉
Oui j’utilise des lavables (en alternance avec des jetables), oui je pratique le cododo (quand je me rendors lors de la tétée de la nuit)
Oui j’allaite ma fille de 13 mois mais quelquefois j’ai envie d’envoyer tout ballader et de passer une semaine au soleil seule avec mon chéri.
Je ne suis pas « anti-vaccination », je suis juste braquée que le caractère obligatoire ou quasi de certains vaccins, relayés par certains médecins. Vacciner mon fils contre la rubéole, je trouve ca stupide. Pas ma fille.
Je ne suis pas anti-médicaments allopathes. Mais la plupart du temps, je ne donne rien lors des fièvres. j’ai appris il y a peu que certains virus étaient tués à partir de 39 ou 40 de fièvre. Si on s’entête à faire baisser la fièvre avec du paracétamol, le virus met beaucoup plus de temps à mourir. (dans l’hypothèse où l’enfant ne souffre pas bien sur)
Suis-je plus à plaindre qu’une maternante qui va utiliser les HE ou l’homéo ? Je ne pense pas 😉
Bonne journée !
J’oubliais 😉
En fait ce que je n’apprécie pas c’est le côté « moule » (pas le coquillage hein 😉 )
Bonjour,
Je tiens juste à saluer l’honnêteté de Céline lorsqu’elle dit qu’elle est persuadée que les parents qui ne font pas comme elle ont tort, et qu’elle les plaint eux et leurs enfants. Je m’explique : lorsque j’étais enceinte, après la question du sexe de l’enfant venait souvent la fatidique question : sein ou biberon? Et moi, en mère indigne, je répondais : biberon (oui biberon direct, même pas allaitement maternel pendant 2 ou 3 jours). Et là je peux vous assurer que j’ai vu plusieurs fois des visages pâlir ou entendu des « Ah » qui en disaient long… Il est donc possible qu’on ait souvent pensé « que j’avais tort ou qu’on nous ait plaint mon fils et moi. » Mais c’est là que la tolérance intervient (personne ne m’a jamais jeté de pierres) et qu’il est tout à fait possible de discuter tout en acceptant le point de vue des autres puisque je suis tout à fait d’accord sur le fait que tout le monde est différent (et heureusement d’ailleurs!!!).
Bonne journée
Je reviens (purée c’est un vrai aimant cette note 😉 ) pour dire que moi aussi, j’ai eu l’occasion de « plaindre » des enfants. Mais il y a des degrés quand même.
Par exemple, si je vois une maman donner le biberon à son bébé, je ne vais pas le plaindre (ou la plaindre) de ne pas donner le sein. Pourtant je pense que le lait maternel est le meilleur.
Quand je vois des amies mettre des couches jetables à leurs enfants tout le temps, je ne les plains pas. J’essaye de discuter des avantages des lavables, mais je ne me dis pas que je fais mieux qu’elles.
Par contre, si je vois au supermarché, un enfant prendre une gifle parce qu’il est très excité, là oui, je le plains. Mais c’est surtout que ça me choque. Parce que la violence me choque. Ca me choquerait autant si c’était un adulte qui prenait la gifle (sauf que l’enfant ne peut pas se défendre en plus). Et là, je me dis que mon éducation non violente est meilleure que celle de ce papa ou de cette maman. Mais c’est parce que la violence en général m’énerve et me choque profondément.
Cela n’a rien à voir avec le maternage 😉
ouh là ! J’arrive en retard ! Je tiens à calmer les esprits. La meilleure réponse que je pourrais faire, c’est la poule pondeuse qui l’a faite en premier commentaire (elle va encore rougir). C’est exactement ça : on est conscient que les autres font différemment, peut-être même que parfois on voudrait les corriger, mais on ne le fait pas, parce que justement on sait que c’est leur façon de faire, qu’ils sont les meilleurs parents qui soient pour leurs enfants. Et s’il m’arrive de « plaindre » des parents ou des enfants, c’est juste dans ma tête, je me dis qu’ils ratent quelque chose. Mais je suis absolument sûre que ces mêmes parents pensent la même chose de moi ! Et si cet article attire tant de commentaires, cela illustre bien que j’ai raison : chacun est convaincu de faire au mieux, ou au moins d’eesayer (heureusement !). Chacun a ses conceptions et les défend. Comme je le fais dans cet article, comme vous le faites en réagissant.
Je précise encore que pour ce qui est des couches lavables et de l’allaitement, c’est un bonus ! Chacun fait comme il le souhaite, comme il pense être le mieux, mais alors pourquoi est-ce que je reçois tant de regards en biais quand je suis parmi d’autres mamans et que je sors une couche lavable ? Elles aussi me jugent, si, si ! Pour les peurs, je suis tout à fait d’accord, il y a des moments où les bébés ont besoin de pleurer, et il y a des moments où je dois franchement prendre sur moi quand j’entends un bébé pleurer pendant plus d’une heure sans que personne n’aille le voir. Mais si c’est leur façon de faire, qu’ils fassent ! Ce même bébé n’a absolument pas l’air malheureux par ailleurs, et ses sourires sont aussi craquants que ceux des autres ! Mais je ne leur confierai pas mon enfant, voilà tout? Peut-être que pour ça aussi on ne partage pas mon point de vue : ces mêmes parents m’ont confié leur aîné ! Non, je ne crois pas que les enfants qui ne sont pas maternés font partie d’une autre caste ! Un enfant est un enfant. Ce que je voulais dire dans cet article : c’est ça : quelque soit l’éducation choisie pour un enfant, sur le moment on fait au mieux, on est sûr de son « bricolage » comme vous dites, quitte à changer d’avis plus tard, mais quelque soit notre façon de faire, il y aura TOUJOURS des gens d’accord et des gens pas d’accord, qui feront eux aussi du mieux qu’ils pourront. La deuxième chose que je voulais dire dans cet article, c’est une nuance par rapport à la notion de maternage. Un état d’esprit auquel on cadre plus ou moins pour certaines choses, et c’est tout. Je n’avais pas l’impression de m’être si mal exprimée que ça, et je pense que mes propos n’ont pas bien rendu comte de ma pensée, et que certains lecteurs aussi ont interprété d’une façon que je n’avais pas prévue. Vous aviez eu le même problème avec votre article sur « l’assistante maternelle devra se séparer de son chien » Christine. Relisez le premier commentaire : c’est exactement ça.
Céline, mon esprit est très calme, je vous assure 😉
On discute en bonne intelligence non ? sans agressivité.
Je disais juste que je n’étais pas d’accord sur le fait de porter un jugement sur les mamans non « maternantes ». Ce n’est pas parce qu’on se sent jugé, que c’est juste de juger les autres à notre tour 😉
Bonne journée !
pff décidément je ne m’exprime pas bien ! « calmer les esprits », c’était peut-être mal choisi en effet, c’était juste une expression qui m’est venue en voyant le nombre de commentaires. Et mon idée de départ n’était pas de parler ou non de jugement (mais je comprends que l’on ensoit arrivé là, je sais ce que sait que de se sentir « agressée », et comme vous dites, je n’ai pas envie de faire subir cela à quiconque …) Je voulais juste parler de ce ressenti que l’on a toutes, enfin je pense, de faire au mieux. Bonne journée à vous !
Allons allons, que celle qui n’a jamais pensé de mal d’autres parents jette la première couche sale à Céline…
Mais ça n’empêche pas de respecter les choix des autres, bien au contraire !
La PP, qui prône la tolérance mais adore faire la LDP (langue de pute).