Le poème du week-end

Sauvage Je vous ai déjà parlé de Cécile Sauvage, première poète à avoir écrit un des poésies sur la grossesse et la maternité – sujet considéré mineur dans la littérature (comment se fait-il que la mort est un thème de prédilection dans la littérature, mais pas la naissance ?).

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de quelques quatrains d’un poème suave, inspiré par la contemplation du nouveau-né :

Je savais que ce serait toi…

« Je savais que ce serait toi

Avec cette petite bouche,

Avec ce front et cette voix,

Ce régard indécis qui louche.

Je savais que ta jeune chair

Aurait ces nacres veloutées,

Que tes mains tapoteraient l’air

Pour saisir la robe des fées.

Je savais la suave odeaur

De lait pur qu’aurait ton halaine

Et quel choc effrayant ton coeur

Battrait sous la guimpe de laine.

Je sentais si bien tes pieds nus

Marcher dans mon douillet mystère

Que mon sang les a reconnus

Quand tu les posas sur terre. (…) »

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