Je vous ai déjà parlé de Cécile Sauvage, première poète à avoir écrit un des poésies sur la grossesse et la maternité – sujet considéré mineur dans la littérature (comment se fait-il que la mort est un thème de prédilection dans la littérature, mais pas la naissance ?).
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de quelques quatrains d’un poème suave, inspiré par la contemplation du nouveau-né :
Je savais que ce serait toi…
« Je savais que ce serait toi
Avec cette petite bouche,
Avec ce front et cette voix,
Ce régard indécis qui louche.
Je savais que ta jeune chair
Aurait ces nacres veloutées,
Que tes mains tapoteraient l’air
Pour saisir la robe des fées.
Je savais la suave odeaur
De lait pur qu’aurait ton halaine
Et quel choc effrayant ton coeur
Battrait sous la guimpe de laine.
Je sentais si bien tes pieds nus
Marcher dans mon douillet mystère
Que mon sang les a reconnus
Quand tu les posas sur terre. (…) »