La préparation d’une naissance gémellaire

2538389606_8c0bdb1d75_m Il y a quelques temps, en commentaire d’une note de Christine, j’évoquais une amie à moi qui a donné naissance à des jumeaux de façon on-ne-peut-plus naturelle. J’ai connu cette amie, Véronique, au chant prénatal. Elle a accepté de faire partager le récit de cette naissance. Déjà maman de deux filles (en deux fois ;-)) et « déçue » du déroulement de ses deux premiers accouchements, elle pensait pour le troisième accoucher à la maison … jusqu’au jour de l’échographie ! Je vous propose ici de vous faire partager son point de vue sur la préparation de cette grossesse « hors-norme ».

« Patatras ! Nous apprenons qu’il n’y a pas un bébé mais deux ! Adieu l’accouchement à domicile ! Et bonjour le suivi médical source d’angoisses en tous genres ! Je ne détaillerai pas ici les affres de ce suivi ( peur du syndrome transfuseur-transfusé, double-amnicentèse, peur de la prématurité, discordance de croissance, peur du syndrome HELP à la fin, etc) mais il eut un avantage : je fis mieux connaissance avec mon obstétricien, et j’ai appris à lui faire confaince (j’étais devenue très méfiante ; surtout je dus discuter de notre projet de naissance non seulement avec un cadre sage-femme, mais aussi avec lui. En réalité son élaboration fut beaucoup plus longue et beaucoup plus concertée que le précédent. D’abord (et je ne les remercierai jamais assez), la sage-femme qui me suivait en haptonomie me mit en relation avec une dame qui avait accouché de jumelles de façon naturelle, en dépassant même les 41 SA, elle me communiqua son projet de naissance. Je suivais aussi des séances de chant prénatal, j’en discutais aussi là. Je dus aussi en discuter avec l’anesthésiste que je dus rencontrer, et qui eut bien du mal à comprendre mon point de vue ! En effet si dans ma maternité la péridurale est loin d’être obligatoire – les sages-femmes faisant tout ce qu’elles peuvent pour offrir aux parturientes qui le souhaitent des alternatives – dès qu’on aborde la question des naissances gémellaires, tout le monde ouvre le parapluie. »

A la fin de son récit, Véronique conclut :

« Je dirai qu »un accouchement gémellaire n’est pas forcément un accouchement fortement médicalisé. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut réunir deux conditions : une bonne information et une bonne préparation. Une bonne préparation tout d’abord : personne n’aurait l’idée d’aller courir un marathon sans aucun entraînement. Et bien un accouchement, c’est une énorme épreuve physique (je n’aime pas ce mot, car on n’a rien à prouver dans ces moments-là, mais je l’utilise faute de mieux). Cela demande d’être en bonne forme, d’avoir du souffle, de bons muscles, et en même temps de la souplesse. La difficulté dans une grossesse gémellaire, c’est que le poids vous empêche aussi vite de marcher. Tant qu’on peut le faire, il faut en profiter. Ensuite la préparation en piscine est idéale, car elle fait travailler le souffle, les muscles (sans aucun danger) et surtout – le plus agréable – de papoter avec d’autres mamans !

Une bonne information ensuite : si j’avais souscrit à ce qui est écrit dans les guides, ou accepté ce qu’on me proposait sans me poser de question, la péridural était posée d’office, et le déclenchement réalisé une semaine avant ! Je me suis fort bien passé de tout cela, à mon avantage et au profit de mes bébés … Je n’ai pas hésité tout au long de ma grossesse à poser un tas de questions, non seulement à mon gynécologue, mais aussi à différentes sages-femmes. J’ai cherché l’information sur internet, dans certains livres, et j’ai croisé différents points de vue. Je n’ai rien pris pour argent comptant. La grossesse – même gémellaire – n’est pas une pathologie, être enceinte n’est pas être malade ! Certes, cette démarche peut être anxiogène : quand j’ai assisté à l’information sur la césarienne (avec 5 ou 6 dames) ou quand j’ai visité l’unité de néonatalogie (j’étais seule), je n’en menais pas large. Mais si j’avais dû sunir une césarienne, j’aurai su à quoi m’en tenir, et le ciel ne me serait pas tombé sur la tête. »

photo : flickr

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