Retour de vacances enfamille où j’ai découvert que ma cousine, comme beaucoup, s’adonne à la lecture aux toilettes, et notamment à celle du mensuel Esprit Femme que je ne connaissais pas, et que j’ai apprécié. Dans le numéro de Novembre 2007, il y a une interview de Corinne Maier, psychanalyste et essayiste, auteure de No Kid- 40 raisons de ne pas avoir d’enfant. Je n’ai pas lu ce livre, et je n’en ai pas envie, mais les extraits me paraissent éloquents : vous en trouverez ici et là.
Entre autres, sachez que la « merdeuf » est une femme pour laquelle l’unique centre d’intérêt et d’investissement est la famille, et que de ce fait, beaucoup de mères projettent leurs rêves sur leurs enfants plutôt que de les réaliser elles-même, ce qui paralyse leur épanouissement et leur carrière. Moi-même, dont la fille n’a que cinq mois, je me suis déjà fait cette réflexion, et il semblerait que je ne sois pas la seule, mais pour autant je ne regrette rien, absolument rien. Toujours selon l’auteure, les petits plaisirs de la vie (je cite : dormir une nuit complète / faire une grasse matinée / décider d’aller au cinéma ou au restaurant au dernier moment / sortir au delà de minuit / voyager ailleurs que vers des destinations stupides / partir en dehors des vacances scolaires / fumer devant vos enfants) deviennent rares. Quid des sourires, éclats de rires, yeux émerveillés ? Mais bon on est d’accord, elever des enfants, c’est aussi ça. Les 6 meilleures raisons de ne pas avoir d’enfants sont recensées sur le site de Femme Actuelle : continuer de s’amuser, rester en forme, garder ses amis, préserver son couple, économiser, ne pas devoir constamment l’occuper.
Précisons que Corinne Maier est elle-même maman de 2 adolescents, à qui elle a expliqué sa démarche (loin de moi l’idée de la considérer comme une mauvaise mère), et qu’elle tient ses idées de l’éducation qu’elle a elle-même reçue de sa mère, qui
ne travaillait pas, passait beaucoup de temps à la maison, mais ne se sentait pas très concernée par mon éducation pour autant
Il semble que pour Corinne Maier, cette méthode d’éducation (car s’en est bien une !) se soit avérée positive, mais selon moi, elle n’est pas à généraliser. L’important est de faire des choix conscients et de les assumer. Mais cependant, plusieurs questions se posent : le fait qu’élever des enfants soit didfficile implique-t-il forcément de ne pas en faire ? quelle place accordons-nous à nos enfants ? et surtout : où serions-nous nous-même si tout le monde suivait un tel raisonnement ?
Vous trouverez en ligne le site officiel de Corinne Maier, ainsi que son blog.
D’autres interviews en ligne : (1) (2)
Et des avis de lecteurs : ici, là, là, là et encore là.
Et bien sûr, l’avis de Lila Rozé sur ce même livre, paru ici-même il y a un an. Nos opinions sont les mêmes mais nos façons d’aborder le livre diffèrent.
Et vous que pensez-vous de cette façon de penser ?
J’en pense que si TOUS les parents du monde étaient limités à ce qu’en pense Femme Actuelle à savoir : « continuer de s’amuser, rester en forme, garder ses amis, préserver son couple, économiser, ne pas devoir constamment l’occuper. »
Et bien ils ne seraient pas si nombreux !
Certes un enfant bouleverse la vie, surtout les premières années, mais quand ils grandissent, ils deviennent indépendants et ne sont plus « les boulets » que dépeignent ces extraits.
Et depuis quand un enfant empêche de rester en forme ou de préserver son couple ou de garder ses amis ? Je crois plutôt que les enfants sont souvent la (très) mauvaise excuse pour zapper ce que l’on n’avait plus envie de faire non ?
en ce sens vous rejoignez l’auteure du livre.
Nous les amis, ne se sont pas éloigné squand on a eu des enfants (on les a toujours amené avec nous) mais quand eux meme ont eu des enfants. Nous, on continu à inviter du monde (avec ou sans enfant) et à etre invité par ceux qui n’ont pas d’enfants…
Bonjour,
En fait, ce qui est pénible dans notre société, c’est de ne pas pouvoir exprimer librement ce que l’on pense sur ce sujet sans s’attirer les foudres de bien-pensants. Par exemple, il est mal vu de dire que l’on est heureux avec un seul enfant et que l’on n’en désire pas de 2è. Difficile de dire que l’on est heureux que son fils soit absent 2 semaines, ce qui permet de souffler un peu. On peut être heureux avec ou sans enfant mais le dire….difficile…
Ce livre semble donc libérer la parole : on peut ne pas vouloir d’enfant du tout ou un seul et avoir le droit de la dire.
d’accord avec vous, Géraldine 🙂
Géraldine,
Je pense qu’on peut tout à fait exprimer qu’on ne veut pas d’enfant, ou pas de second ou pas de troisième ou pas de jumeaux, etc etc etc.
C’est juste les raisons données qui prêtent à discussion 😉
Par exemple dire qu’on ne veut pas d’enfant parce que du coup, on n’est plus en forme (sous entendu quoi ? Ca déforme le corps ? ca fait grossir ? on n’a plus le temps de passer 3H par jour à la salle de gym ?) ne sont pas à mon avis de bonnes raisons. Et il ne s’agit pas d’apporter un jugement quelconque loin de là, chacune a la chance de pouvoir (plus ou moins, je pense aux femmes qui galèrent pour avoir des enfants) décider , ce que nos grands mères et aïeules ne pouvaient pas.
Donc, un enfant si on veut, pas besoin de trouver de mauvaises excuses, tout simplement 😉
Faisant pour mon compte personnelle une recherche sur ce que l’on appelle le phénomène No Kid, je suis entre autres tombée sur ce blog…
Mon commentaire arrive donc deux ans plus tard que le dernier.
J’ai la quarantaine, et jamais un seul instant de ma vie je ne me suis imaginée ni vivant en couple et certainement pas ayant des enfants ! Ca n’est pas histoire de défier les sacro-saints préceptes de la société, mais c’est une question de personnalité. J’ai horreur des contraintes inutiles et je prône la liberté de choix de vie. Je n’aime pas les enfants, leur présence m’agace, leurs bruits et leurs caprices m’énervent et l’attention qu’on leur porte devient actuellement démesurée (voir le nombre de blogs et de groupes où l’on nous tartine entre autres la dent, le cheveu ou le cri du petit dernier). J’ajouterais que je vois pas ce qu’il y a de tellement mirifique à planter un môme sur terre, c’est ce qu’il y a de plus banal qui soit !
Je ne suis pas non plus pour le fait de créer des blogs anti-mômes ou pro-mômes, pas plus que de défiler dans la rue pour dire Je suis fière de ne pas être mère ou de défiler dans la rue pour dire Vive la parentalité, et je ne suis pas davantage pour le fait d’écrire des proses pro- ou contre-mômes.
Il faut cesser de faire du domaine publique quelque chose qui somme toute relève du privé et de ce que l’on souhaite de manière personnelle. Qu’on arrête de juger celles qui ne veulent pas d’enfants autant que celles qui en veulent. A chacun ses souhaits, à chacun son monde, point final.