Pendant longtemps, les psychologues cherchaient à évaluer de manière objective le tempérament du bébé, ce qui était souvent biaisé par les observations faites par les mamans. Or, cela ne semble plus constituer un obstacle mais une opportunité : finalement, la perception des mamans influence les interactions avec l’enfant, et donc nécessairement son comportement ainsi que la relation d’attachement. Comme on pourrait s’y attendre, le décalage entre les représentations maternelles du tempérament de l’enfant et les données concernant le tempérament « réel » sont un indice de dysfonctionnement de l’interaction mère-enfant.
Parmi les études qui ont été faites sur le tempérament de l’enfant, je présente ici une qui me paraît intéressante. Des enfants ont été suivis de 4 mois à 7 ans ; des bilans ont été réalisés périodiquement.
Ils ont mis en évidence le fait que les bébés très réactifs, qui bougent beaucoup et pleurent souvent, étaient plus susceptibles d’éviter les situations non prévisibles à l’adolescence.
Ce qui revient à dire que le tempérament du nourrisson conditionne le comportement à l’adolescence…
Source : M Hubin-Gayté, Pour une réhabilitation de la notion de tempérament du nourrisson, Enfance, no 4/2007.
Holala, je ne sais pas pourquoi ce type de discours fait toujours aussi froid dans le dos!
Il est vrai qu’en tant que jeune maman, je me suis bien aperçue, malgré tous mes présupposés, que l’on est toujours surpris à la découverte du « tempérament » du petit être accueilli. C’est étonnant à quel point ce bébé se distingue déjà de moi par son caractère, et qu’il est impossible de prévoir qui va arriver!
Pourtant, alléguer de telles affirmations : « Ils ont mis en évidence le fait que les bébés très réactifs, qui bougent beaucoup et pleurent souvent, étaient plus susceptibles d’éviter les situations non prévisibles à l’adolescence. » me semble risqué.
Cette affirmation semble un peu sortie de votre chapeau, et est légèrement incompréhensible. Disons que si je sors de la lecture d’un site de « vulgarisation » d’une pensée scientifique en me disant « ah bon, ça doit être vrai, mais j’ai point tout compris », il doit y avoir quelque chose qui cloche…
D’autant que la conclusion est limpide, et pourrait revenir à dire que l’on a UN tempérament à vie.
Mais qu’est-ce qui peut bien me déranger?
Bonjour Lili,
C’est vrai qu’en France ce genre de recherche est mal accueilli.
Concernant l’affirmation que vous citez, elle ne sort pas de mon chapeau, mais de l’article que j’ai cité ; vous pourrez sans doute trouver la revue Enfance dans une bibliothèque publique. Le « terme » susceptible indique une corrélation (statistique), donc une probabilité, et non pas une relation nécessaire (obligatoire).
Dans ce genre de recherche, il y a un côté dérangeant (surtout en France, je re-précise), a propos du fait que le tempérament pourrait ne pas être aussi malléable qu’on pourrait penser. Mais, à mon avis, ce type de recherche permet aussi de déculpabiliser les parents qui diraient que c’est entièrement de leur faute si Bébé est très actif (voire hyper actif), « nerveux » ou « peureux » vis à vis des étrangers.