Lors des dernières journées scientifiques de Paris, dont le thème était » Pollution de l’air intérieur, sources, polluants et impacts sanitaires » , plusieurs études ont été publiées, concernant entre autres les conséquences d’exposition aux polluants sur les foetus.
Il en ressort que le foetus est directement exposé aux polluants atmosphériques de l’environnement de sa mère. Ceux-ci franchissent en effet la barrière placentaire, extrêmement perméable à divers polluants courants, comme le benzène, cancérigène reconnu.
Une équipe de chercheurs de l’INSERM, dirigé par Rémy Slama, a étudié les conséquences d’une exposition au benzène sur la femme enceinte et son foetus.
Il en ressort que les foetus exposés ont une diminution de croissance de 3 à 4 mm de leur périmètre cranien par rapport aux foetus non exposés.
Les scientifiques reconnaissent aussi que cette diminution pourrait être due également à la pollution atmosphérique des transports routiers.
Une autre étude conduite par Isabelle Momas a étudié l’environnement domestique de 200 nouveaux-nés. « Les résultats ont établi la concentration de huit aldéhydes (éthanol) dans l’air des chambres. La quantité de ces polluants augmente nettement s’il y a des meubles en panneaux de particules ou des sols vitrifiés ou stratifiés depuis moins d’un an. Elle s’élève aussi quand il fait chaud dehors, si la pièce est humide et si elle manque d’aération.«
Les enfants plus grands ne sont pas épargnés non plus. Une autre équipe de chercheurs de l’INSERM, conduite par Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste, s’est penchée sur la pollution interne dans une classe d’école et a fait apparaître une nette corrélation entre celle-ci et les problèmes de santé et d’allergie des enfants.
Michele Froment-Vedrine, directrice de l’Afsset, a regrette « l’absence de lien direct entre les chercheurs et les decideurs de terrain », puisque de telles études n’ont rien changé à l’état des classes et à leur mode de rénovation.
Des résultats bien pessimistes…