Réflexions sur l’allaitement (2/2)

Liloobiberon « Alors, parlons peu, parlons bien. Qu’est ce que j’ai appris ? J’avais pressenti qu’il me fallait être seule pendant un moment avec cette créature (le bébé, pas la belle-mère) pour le connaitre, me connaitre avec lui. Le père (s’il est aimant) fait partie de cette solitude ; les grands mères, non. Pardon, mesdames, mais c’est vrai : à l’instant T, je n’étais pas la fille de ma mère, pas encore la mère de mon files et j’avais besoin de temps pour sentir cette transformation, ce passage. Pas des conseils, pas qu’on me fasse la vaisselle ou les courses, juste du temps.

Si elle (la belle-mère, pas la créature) était arrivée deux semaines plus tard, la situation aurait été différente. J’aurais presque fini de négocier ce tournant et je serais arrivée là où je suis maintenant : à l’aise, confiante dans le bienfondé de mes décisions, de mes choix, loin des comparaison et, surtout, pas dans le ring où la féminité se boxe.
Je suis partie généreuse : je voulais inclure « les autres », le père, ma mère, ma belle-mère, dans ce cercle restreint de ceux qui vont nous aider, lui et moi, dans sa venue au monde. Je ne voulais pas être perçue comme possessive. En d’autres termes : j’ai muselé la louve. Alors que mon instinct était juste : le père et moi autour de bébé, le autres, trois semaines plus tard. ce n’est pas la recette de toutes, mais c’était la mienne et celle que j’aurais du non seulement suivre, mais imposer. Aussi, j’ai confondu deux temps : le temps où c’est absolument vrai que le bébé n’a besoin que de sa mère pour survivre et le temps, social cette fois, où il a besoin d’autres amours pour se construire. il aura besoin de son père, infiniment, de ses grands-mères, absolument, de « bonnes fées », hommes et femmes, pour apprendre à vivre, apprendre à aimer quelqu’un d’autre que moi. Mais là, c’était trop tôt.
Je tenais mon fils dans mes bras, je le regardais téter, son visage recouvert de mes larmes, ces gouttes qui ne sortaient plus de mes seins, et j’ai senti dans mon corps le prix que je venais de payer d’avoir pris une décision basée sur autre chose que mon désir. Comme toujours. Ou plutôt comme avant.
Nous sommes le 20 septembre et j’enterre ma bêtise. Dorénavant, je serai attentive à ce que je veux. et nous serons heureux. Tous. »

Le lait de l’amer de Nancy Reid Knézévic (chanteuse, écrivaine)

Ce témoignage de Nancy Reid Knézévic, m’a beaucoup touchée et m’a fais comprendre pas mal de choses, c’est pourquoi j’ai voulu vous le faire partager. Je ne sais pas si j’allaiterais ou non, je ne sais pas si j’en aurais envie ou pas, mais je sais que c’est à moi seul de faire le choix.
Allaiter ou pas allaiter ?
je crois que ce texte répond à cette question. Vous seul pouvez y répondre, on peut vous donnez tout les avantages, tout les inconvénients du monde, c’est votre choix qui sera le meilleure pour vous et pour votre bébé.

(3 commentaires)

  1. Il est trés beau en effet, mais il est aussi tellement triste 🙁
    Pourquoi certaines personnes soit-disant bien intentionnées se font toujours un plaisir de nous dire ce qui est bien ou pas pour nos enfants et pour nous ?
    J’ai une amie qui a accouché il y a un mois, son petit a un RGO trés carabiné..Le lait maternel aurait atténué largement ses douleurs. JAMAIS je ne me serais permise de lui dire que si elle avait fait un autre choix, son bébé souffrirait moins !
    Alors pourquoi ce n’est pas la même dans l’autre sens ? Pourquoi les proches (ou même pas d’ailleurs, même les inconnus s’y mettent parfois!) se permettent de parler de choses qu’ils ne connaissent absolument pas et de donner des conseils bidonnés ?
    Pfff..
    Il est extrait d’où ce témoignage ?
    Merci Alexandra

  2. C’est vrai, trés jolie texte, triste et réaliste.
    Quand on met au monde un enfant, quelque chose se produit entre la mère et son bébé, c’est l’instinct. Au début les questions que l’on se posent font partie uniquement du « monde » inconnu que l’on découvre, avec bébé.
    Alors nous sommes 2, on se sent uni et tous deux ont cherchent à se comprendre. Un lien se crée que personne ne peut comprendre.
    Parfois, les réponses que l’on va vouloir entendre nous rassurent, même si souvent au fond de nous on le savait.
    Petit à petit, on comprend bébé, et bébé nous comprend.
    J’ai choisi l’allaitement, parce que j’ai eu cette chance et parce qu’il est plus riche. Mais dans les deux cas, ce qui compte pour ces deux êtres, c’est ce lien , qui se solidifit, à chaque instant où l’on donne un peu plus de force au bébé qui vient de naître.
    Les conseils, les mots, quand à eux, ils proviennent d’abord de cette instinct que l’on a toutes : l’instinct maternel.
    Comme la louve qui veut protéger son louveteau, on choisit son nid, son coccon pour se retrouver, la jungle pour trouver, de quoi nourrir ce que notre instinct nous a dicté.
    Quand le bébé ne va pas bien, souvent, ce n’est pas faute de choix personnel, mais tout simplement un obstacle pour rendre plus fort le reste de la vie.

  3. Ce texte a été paru dans le magazine côté mômes le 15 novembre 2007. Il n’est pas récent mais est pourtant toujours d’actualité …

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