Pour la première fois en Europe, le tri d’embryons pour éviter la transmission d’une prédisposition à la maladie d’Alzheimer vient d’être autorisé par l’agence britannique de la bioéthique, la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA).
Cela veut dire qu’une fécondation in vitro sera réalisée, suivie par un diagnostic préimplantoire (DPI) qui permettra de sélectionner l’embryon qui n’est pas porteur de la mutation responsable de la maladie.
Cette décision a été motivée par la demande du futur papa, dont la mère, la grand-mère et deux oncles sont décédés prématurément à cause d’une forme rare et précoce de la maladie d’Alzheimer.
La clinique où ce tri d’embryons sera réalisé bénéficie d’une expérience dans le domaine : elle a déjà effectués de tels tris ont déjà pour empêcher la transmission d’un gène de prédisposition familiale au cancer du sein ou d’une mutation pouvant provoquer un strabisme sévère.
En France, le DPI est limité à des maladies graves et incurables, dont la maladie de Huntington, la mucoviscidose et, depuis peu de temps, une mutation génétique pouvant provoquer le cancer de côlon.
Evidemment, si on comprend les raisons qui poussent des couples à demander un DPI, on peut se demander jusqu’où aller dans la sélection génétique. D’autant plus que la transmission de certaines maladies n’est pas certaines, mais liée à un risque plus ou moins fort (comme cela semble être le cas pour la maladie d’Alzheimer). Et que la fécondation in vitro coûte cher (21 600 euros) et exige une hyper-stimulation ovarienne lourde pour la femme.
Et, à force de trop vouloir maîtriser les gènes, ne risque-t-on pas de déclencher d’autres maux, qu’on découvrira après coup ?