On se souvient du tollé suscité en France lorsque Nicolas Sarkozy suggéra de détecter et de suivre les enfants souffrant de troubles du comportement et de difficultés cognitives dès leur plus jeune âge. De toutes parts, les boucliers se levèrent, on entendit parler de fichages, de camisoles chimiques et j’en passe…
Il faut croire que nos cousins d’Outre-Atlantique n’ont pas jugé cette idée si stupide ou dangereuse puisque qu’au cours du symposium sur la famille qui a eu lieu en début de mois au Québec, on a abordé longuement ce sujet.
La professeure Christa Japel a fait le point sur une étude qui durera plus de vingt ans et que l’on peut comparer à l’étude Elfe qui vient d’être lancée en France. Dans son rapport, elle relève qu’il existe des facteurs de risque qui favoriseraient l’apparition de troubles du comportement ou de la cognitivité. On peut citer la monoparentalité, la pauvreté ou encore le faible niveau d’éducation des parents, mais ils n’expliquent rien à eux seuls. C’est la conjugaison d’au moins quatre de ces facteurs qui favorisent la survenue des difficultés.
Christa Japel a relevé que les enfants qui rencontraient des problèmes en maternelle, qu’ils soient comportementaux ou d’apprentissage, étaient les mêmes que ceux chez qui on avait relevé plus de quatre facteurs de risque lorsqu’ils n’étaient âgés que de… cinq mois !
Tout l’intérêt de cette détection et du suivi est d’anticiper et d’éviter, autant que possible, la survenue des difficultés. Christa Japel a relevé entre 20 et 25% d’enfants présentant quatre facteurs de risque ou plus. Le nombre d’enfants étudiés étant de 2 000, le calcul est simple, ce ne sont pas moins de 400 à 500 enfants qui sont concernés ! (source)
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