Naissances des enfants, naissances des mères

Naissances est le premier livre que j’ai lu après la naissance de mon second enfant. Il correspondait au type de livre que j’avais déjà vainement cherché à la naissance de mon premier : un livre qui raconte cette expérience intime de l’accouchement et de l’accueil d’un nouvel être, sans le sentimentalisme de rigueur ou les aspects pratiques et médicaux des manuels de grossesse. La découverte de Mère indigne et du Bébé fut déjà une révélation.

Ce recueil de récits sur l’accouchement et la naissance arrive à en saisir les multiples facettes. Côté face, la peur et la douleur de l’accouchement. Côté pile, la magie de la naissance, ce moment indicible et incroyable de l’arrivée d’un nouvel être qui n’était pas et qui est, soudain.

Ces récits sont touchants car on les auteurs (Marie Darrieussecq, Hélène Villovitch, Agnès Desarthe, Marie Desplechin, Camille Luarens, Geneviève Brissac, Catherine Cusset, Michèle Fitoussi), romancières reconnues, osent se mette à nu et avouer leurs un amour maternel simple et infini, où s’inscrit en filigrane cette angoisse profonde de la perte du petit être qui a bouleverse leur vie. Le miracle de la naissance les émerveille mais surtout les étonne, car elles estiment être uniquement un passage, ce chemin qu’emprunte la vie pour se renouveler et nous surprendre.

J’ai été particulièrement émue par le récit de Michèle Fitoussi (Le cordon), qui raconte sa grande complicité avec son fils et la difficulté qu’elle a eu de couper le cordon lorsque celui-ci a quitte la maison familiale, à vingt ans.

Le livre est clos par la postface de René Frydman, cet obstétricien devenu célèbre pour avoir réalisé la première fécondation in vitro. A sa façon, il témoigne lui aussi de cette magie de la naissance qui imprègne son quotidien de praticien.