Lundi psycho : l’inné et l’acquis

Imgp3076 Beaucoup d’encre a coulé sur ce sujet : les filles ne sont génétiquement disposées à jouer à la poupée et, plus tard, à prodiguer les soins de Bébé, de même que les petits garçons ne sont pas programmés pour jouer au ballon ou aux Légo. Nombreux sont les articles et les livres qui le soulignent : l’enfant se forge (aussi) en fonction de son environnement et de son éducation.

Et pourtant, n’entend-on pas encore, trop souvent, des phrases du genre « c’est normal qu’elle fasse ça, c’est une fille / ou garçon ! » ou du genre  » il est turbulent(e)/ agité(e), c’est son caractère ? » a propos d’un(e) pitchoun(ne) de 1-2 ans ?

Mais, au moment de la polémique sur les facteurs prédisposant à la délinquance, que sait-on au juste sur l’inné et l’acquis ?

On sait surtout qu’on ne peut plus raisonner en termes d’inné ou bien d’acquis, comme cela était le cas jusqu’il y a peu.

Dans les années 60, les pyschologues empiristes avaient la côte, en arguant que le développement est lié à l’expérience et donc que les bébés viennent au monde sans aucune compétence.

Les psychologues nativistes ont pris leur revanche, en bénéficiant des nouvelles recherches sur la génétique et sur le fonctionnement du cerveau. Ils soutiennent, contre les empiristes, que le développement de l’enfant est essentiellement inné, notamment pour ce qui est de l’acquisition du langage et du nombre.

Or, ces compétences des bébés sont essentiellement perceptives : si les bébés distinguent les sons ou les nombres, cela ne veut pas dire qu’ils ont une connaissance du langage ou des math.

Essayant de dépasser les deux courants extremistes, J. Piaget a montré que les enfants possèdent dès la naissance des connaissances qui guident leurs acquisitions futures en sélectionnant dans l’environnement les éléments qui permettent d’activer ces connaissances.

On sait aujourd’hui que ce ne sont pas tant les connaissances qui sont innées mais les mécanismes pour les produire.

Il faut donc envisager le développement comme un processus interactif d’échange avec l’environnement – familial, social, culturel.

Source : H. Lehalle, D. Mellier, Psychologie du développement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *