Un bébé bien né

284682069401_aa240_sclzzzzzzz_A sa sortie, Le bébé a défrayé la chronique. C’était quelque chose de surprenant pour un livre dont le hérois n’était qu’un bébé. Il est vrai que la narratrice, Marie Darrieussecq n’était pas une maman comme les autres ; sa notoriété a sans doute profité à celle du Bébé. N’empêche, ce livre a le mérite d’exister dans une littérature où la « bébéistique » est quasiment absente. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un récit, mais d’une sorte de journal ou  des chroniques des premiers mois de la vie du bébé (et, de ce fait, des premiers mois de la vie d’une mère). Cette période si étrange pour les protagonistes est abordée sans le pathétisme de mise ou les clichés un peu niais de la béatitude maternelle. Cependant, elle cède parfois à la sentimentalité, comme elle l’avoue. Je trouve que son attitude est audacieuse.

Voici deux passages que j’ai sélectionnés pour vous :

« Journées étranges du début, dont j’avais peu entendu parler ; peut-être parce que s’y noue une intimité exclusive, le lien, l’asphyxie, le tournis – divisées en six à peu près, ni jour, ni nuit, une ou deux heures pour la tétée, le change, le rendormissement, une ou deux heures pour le sommeil, et on recommence. »(p.12)

« Je l’ai aimé tout de suite : ça n’est pas une formule, ç’aurait pu être autrement. Je n’étais pas sûre qu’il était de moi. Je l’ai adopté : il me plaisait. (…) Et tous les jours, l’amour augmente. C’est inouï, inespéré. Les clichés reprennent sens pour moi, les formules, oui, puisque sans métaphore je donnerais ma vie pour lui. » (p.42)

« Il faut affirmer la joie de mettre au monde, l’éblouissement de laisser passage à une conscience. » (p.101)

Composé de plusieurs fragments ou « chroniques », le livre se lit facilement ; il est donc parfaitement indiqué pour la lecture durant les premiers mois suivant la naissance…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *